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Des affaires, mais à quel prix !
Commerce parallèle
Publié dans Le Temps le 28 - 04 - 2009

A l'origine, la rue Sidi Bou Mendil s'appelait rue de la commission, un lieu uniquement visité par les professionnels de l'éducation ou les pâtissiers, pour y acheter des fournitures utilisées dans leurs métiers...
Puis cet espace paisible a été envahi par les articles chinois et depuis cette rue est devenue synonyme d'enfer, avec son lot d'arnaqueurs en tous genres et de pickpockets habiles qui profitent de la cohue permanente qui y règne pour vous subtiliser votre porte monnaie. Ils ont d'ailleurs acquis un surnom très utilisé dans le milieu : celui de " Jallèd " , c'est-à-dire un voleur spécialisé dans le vol des portefeuilles en cuir...
Mais qu'est-ce qui attire nos concitoyens dans cette rue ? Il y a d'abord le prix des articles chinois qui est souvent très bas. Or on s'aperçoit que la qualité aussi est basse, voire médiocre. Jouets, textile, aliments : certains produits en provenance de Chine présenteraient des risques d'utilisation, voire pour la santé, comme ce fut le cas pour le lait maternisé qui a fait grand bruit il y a quelques mois.
Les clients que nous avons rencontrés ont " une mauvaise opinion des articles chinois à cause de leur fragilité et de leur toxicité lorsqu'ils sont fabriqués en fer ou en plastique. " Et si on les achète, c'est " parce qu'ils sont abordables par rapport aux produits de marques. " Et notre interlocuteur nous cite le cas d'une meule à disque chinoise qu'il a achetée à 18 Dinars lorsqu'il a commencé la construction de sa maison et qui a rendu l'âme à la fin du chantier. " Si on compare sa durée de vie et les services qu'elle m'a rendu, j'en suis plutôt satisfait... "

Matériel de cuisine et électroménager
Mais ce n'est pas le cas de cette dame qui a acheté pour dix dinars une grande marmite pour sa famille nombreuse : " elle était enduite d'une peinture noire comme le Téfal, mais cette couleur est partie dès les premiers lavages ! Pire encore, son fond s'est rouillé au bout de quelques lavages. " A ce propos, divers ustensiles de cuisine en provenance de Chine portent des traces de nickel, de manganèse ou de chrome susceptibles de contaminer les aliments. De nombreuses notifications pour produits dangereux sont relevées régulièrement par les services spécialisés en Europe et aux Etats-Unis.
Ce qu'elle ne sait pas, c'est que ces ustensiles de cuisine ont également des défauts cachés, puisqu'on a retrouvé sur certains articles, notamment des spatules, des thermos, et des barbecues, des traces de nickel, de manganèse ou de chrome susceptibles de contaminer les aliments. Avec un corollaire inquiétant : ces métaux lourds s'accumulent dans l'organisme et ne s'éliminent pas.
Son mari évoque la durée de vie d'un mixer acheté à 12 dinars dans la rue Sidi Bou Mendil : " il portait le nom Mammoulex en petites lettres rouges, écrit de la même façon que Moulinex et je n'ai pas fait attention au fait que c'était un faux. " Il s'en rendra compte lorsqu'il sentira une odeur âcre de brûlé, avec des étincelles suivies de flammes. Et pas question de contester, puisqu'il n'y a pas de garantie ou de service après vente, ni d'ailleurs une quelconque information sur la durée de vie des appareils électroménagers et leurs dangers d'utilisation. Les rares fiches qui les accompagnent sont écrites dans un anglais approximatif...
Autres produits qui posent problème et que notre journal avait évoqué la veille de l'Aïd : les jouets made in China. On se souvient du rappel par Mattel de nombreux jouets défectueux, fabriqués sur le continent asiatique, notamment des accessoires de la célèbre poupée Barbie et de deux modèles de trains à cause d'un taux élevé de plomb dans les peintures et des risques parfois graves sur la santé. Or des jouets de ce type sont exposés ici, sans autre forme de procès. Leur mauvaise qualité a d'ailleurs détrôné les appareils électriques...

Dans le domaine de l'alimentaire
Mais c'est dans le domaine de l'alimentaire que les choses se compliquent à cause de l'utilisation de colorants, de résidus d'antibiotiques, avec parfois des traces de mercure qui ont été découvertes dans plusieurs produits en Europe. On a trouvé des colorants interdits dans des sauces ou dans des gâteaux de riz, des moisissures cancérigènes sur des fruits secs, des traces de mercure sur des anguilles, des stocks de nouilles avec des composants génétiquement modifiés ou encore des résidus d'antibiotiques dans des lots de miel et de poissons.
Il y a aussi ces petites tablettes de chocolat et autres barres saturées de sucre et de crèmes aux compositions inconnues. Or, avec la chaleur qu'il fait chez nous et la manière dont ces confiseries sont exposées en plein soleil, les risques d'altération de ces produits sont certains, surtout pour les parents de condition modeste et leurs enfants qui se laissent facilement berner. Et dans ce cas, ces vendeurs à la sauvette et leurs fournisseurs peuvent être considérés comme de véritables criminels, car ils mettent la santé de ces enfants en danger.
On se souvient également du dentifrice contenant du diéthylène glycol, commercialisé en Europe sous le nom " Tooth paste New 4U " et retiré du marché à cause de cette substance toxique qui a servi d'épaississant en remplacement de la glycérine. Nous n'en avons pas trouvé à Sidi Bou Mendil, mais il y en a d'autres, avec des noms bizarres et sans formules décrivant les composants.
La dernière affaire qui est arrivée sur le marché des contrefaçons, c'est la saisie en Italie de milliers de chaussures toxiques pour la peau. Près de deux millions de chaussures dont le cuir s'est révélé toxique pour la peau ont été saisies. L'analyse d'échantillons a montré la présence de " chrome hexavalent " , une substance interdite pour le traitement du cuir car hautement toxique et potentiellement cancérigène. Le pire, c'est que ces chaussures portaient la mention frauduleuse : " cuir véritable " . Or ces chaussures remplissant des magasins spécialisés, comme celui qui se trouve du côté du jardin le Passage.
La plus dangereuse, reste sans conteste cette affaire de médicaments contre la malaria, vendus sur les marchés africains et qui ne contiennent en réalité aucun principe actif. Que dire alors de ces mini-bouteilles censées contenir de la menthe concentrée, ou ces capsules qui sentent fort la cannelle et qui fondent au soleil, loin de tout contrôle et surtout hors du cadre pharmaceutique... Le commerce illégal de ces poudres de perlimpinpin peut même rendre les malades encore plus malades.
Les produits de la Chine , que l'on dénomme désormais " l'usine du monde " constituent certes de bonnes affaires, mais à quel prix ! Les objets exposés à la rue Sidi Bou Mendil sont donc globalement dangereux et on devrait les interdire, diront certains. Sauf que des centaines de familles et toute une économie en dépend. Il faut néanmoins réagir et vite pour éviter les excès et les objets dangereux.
Il faut aussi sensibiliser le consommateur à tout ce qui est mauvais pour sa santé et celle de ses enfants. Les bonnes affaires ne sont pas toujours aussi bonnes qu'on le croit et souvent on finit par payer le double du prix des produits internationalement reconnus et fiables. On ne peut pas tout contrôler...


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