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Que font les femmes de leur salaire ?
La vie des ménages
Publié dans Le Temps le 02 - 05 - 2009

Que fait la Tunisienne (mariée ou pas) de son salaire ? Comment le dépense-t-elle ? On a toujours pensé, notamment au sein de la gent masculine, que la femme consacre son argent à l'achat de choses superflues, vêtements, parfums, bijoux, produits de maquillage, revues de mode, babioles diverses.
On les représente aussi sous l'image de citoyennes bassement profiteuses qui épargnent leur argent et dilapident celui du mari ou des parents. Le salaire de la jeune célibataire comme celui de la divorcée seraient destinés à l'acquisition de voitures et de villas. Qu'en est-il réellement des biens financiers de nos filles et de nos chères moitiés ? Les opinions courantes à propos de l'argent des femmes sont-elles fondées ? Les Tunisiennes sont-elles, à ce point, irresponsables et égoïstes ? Manquent-elles à ce point d'esprit coopératif ? Où mettent-elles leur argent ? Ce sont quelques unes des questions que nous avons posées à nos interlocuteurs des deux sexes dont une partie ne vit pas en couple et parmi lesquels figurent des jeunes garçons et des adolescentes qui ne pensent pas encore au mariage. Nous donnerons la parole en dernier, à ces maris et épouses de demain, mais commençons tout de suite par les couples du présent !

Mme Houda (ancienne enseignante chargée actuellement d'une fonction administrative) : -La majorité des salariées tunisiennes aide aux frais du ménage
" Tout ce qui se dit sur le salaire des femmes est archi faux ; je parle des salaires que perçoivent les femmes moyennes, il existe sans doute des épouses riches qui gèrent très librement leur argent, mais la majorité des salariées tunisiennes aide aux frais du ménage. Les couples ont pour la plupart des comptes conjoints et se partagent les dépenses familiales. C'est souvent l'épouse qui paie les frais des cours particuliers et ceux de la crèche et du jardin d'enfants. Avec mon mari, on fait tout en commun et l'on ne calcule jamais pour savoir qui a dépensé plus que l'autre. Si le budget le permet, on s'offre quelques petits " superflus ", mais la priorité est toujours accordée aux dépenses essentielles ! "
Mohamed Mâaloul (fonctionnaire)

" Aujourd'hui, le salaire de la Tunisienne est en grande partie, si ce n'est dans sa totalité, consacré aux dépenses familiales "
" C'est dans les couples fortunés que le salaire de l'épouse est une sorte d'argent de poche. Aujourd'hui, le salaire de la Tunisienne est en grande partie, si ce n'est dans sa totalité, consacré aux dépenses familiales. Certaines renoncent à leur toilette et à leur costume pour pouvoir contribuer aux charges ménagères. Les hommes comptent beaucoup de nos jours sur cet apport de l'épouse afin de s'acquitter plus ou moins convenablement des frais de la famille. Mon propre fils comme beaucoup de jeunes de son âge pense de cette façon. Nous vivons en effet d'autres temps où la contribution financière de la femme est devenue indispensable. Ce qui n'était pas le cas pour mon père qui a toujours refusé que ma mère sorte travailler même pendant les périodes extrêmement difficiles qu'il lui arrivait de traverser. "

Rafiqa Zouari : -Il faut au moins qu'elles allègent le fardeau porté par leurs hommes-
" Les épouses sont toutes appelées à venir en aide à leurs maris. Les temps ont changé et il faut au moins qu'elles allègent le fardeau porté par leurs hommes en contribuant par exemple à l'alimentation et à l'habillement des enfants. Mais le paiement des grosses " factures ", nous préférons qu'il revienne au mari (loyer, électricité, eau etc.). Pour ce qui est de mes frais personnels, je consacre très peu d'argent à la coiffure. Il m'arrive quelquefois d'aller chez une esthéticienne mais c'est vraiment très occasionnel. "

Sonia Chouiref (mariée) : -La majorité des Tunisiennes s'oublient parfois totalement pour le bien-être de leur foyer-
" Quand on a des gosses, on pense beaucoup moins à sa toilette, à son maquillage et aux produits de luxe que vous évoquiez. Ce sont les épouses irresponsables qui continuent à se pouponner même avec des enfants à leur charge. Ce genre de femmes est rare parce que la majorité des Tunisiennes s'oublient parfois totalement pour le bien-être de leur foyer. "

Farouq Madi (commerçant) : -Le salaire de ma femme au service de la famille-
" Ma femme travaille et met son salaire au service de la famille. Question maquillage, elle n'a point besoin d'aller dans les salons de coiffure et telle qu'elle se bichonne à la maison, elle me plaît et nous sommes heureux ainsi. C'est la bonne mère de famille telle que je l'ai toujours rêvée. "

Mme Fatma (retraitée) : -Aujourd'hui c'est la femme qui assume les responsabilités les plus lourdes à la maison-
" Ah ! Vous êtes bien tombés, parce que je suis parmi les mieux placées pour vous parler de ce sujet : Ecoutez, aujourd'hui c'est la femme qui assume les responsabilités les plus lourdes à la maison. Les nouveaux maris ont tendance à fuir leurs devoirs. Et j'en ai chaque jour la confirmation dans ma propre famille puisque mes enfants et mon gendre épuisent en même temps les forces et l'argent de leurs épouses qui participent à tous les frais et c'est à peine s'il leur reste un peu d'argent de poche. Le plus souvent la femme est perdante dans l'affaire ! "

Layla Khémiri (mariée) : -L'épouse doit garder une partie de son salaire pour ses dépenses personnelles-
" L'épouse doit garder une partie de son salaire pour ses dépenses personnelles. Peut-on compter sur son mari pour avoir le prix d'un petit bijou, d'un produit de beauté ou d'une belle paire de chaussures ! Non, si l'épouse n'y pense pas, personne ne le fera à sa place ! "

Samira Séoud (ouvrière, divorcée) : -Quand on fonde un foyer, il faut participer à ses frais-
" Vous savez, j'ai divorcé parce que mon homme ne faisait rien pour trouver du travail et pour subvenir à nos dépenses. Maintenant que je vis seule, mon salaire est réparti entre le loyer, les factures, et les autres frais quotidiens indispensables. Mensuellement, j'envoie de l'argent à ma mère et quand il me reste quelque chose, j'achète un article quelconque, sinon j'attends le mois suivant pour m'offrir un petit cadeau. Quand on fonde un foyer, il faut participer à ses frais, mais cela dépend des mentalités parce que certains ne veulent pas que leurs épouses sortent travailler, et que d'autres laissent tout à la charge de la femme. Il n'empêche que des hommes compréhensifs existent qui permettent à l'épouse d'épargner l'argent de sa toilette et de ses petits caprices. "

Sonia (caissière dans une grande surface, rayon des cosmétiques) : -Mon salaire est bouffé par les moyens de transport-
" Oui, la plupart de nos clients sont des femmes et c'est vrai que leurs salaires vont dans les achats de ces produits et dans d'autres dépenses inutiles ou pas urgentes. Pour ce qui est de mon cas, sachez que la moitié de mon salaire est bouffé par les moyens de transport, sinon je fais de mon mieux pour venir en aide à mon mari. "

Hajer (travaille dans un salon de coiffure du côté de Bab el Khadhra) : -Les femmes que nous recevons ne sont pas forcément aisées-
"C'est vrai que nous recevons souvent des femmes dont l'argent semble ne servir qu'à leur toilette. Ce ne sont pas forcément des citoyennes aisées, mais si vous voulez mon avis, beaucoup de femmes et de mères de famille font ça et les tarifs des coiffeuses et des esthéticiennes ne leur donnent nullement de scrupules. "

Mme Leyla et ses trois filles :-Prêtes à contribuer aux dépenses-
" Je ne travaille pas, mais je constate que les jeunes d'aujourd'hui veulent recevoir tout sur un plateau, l'épouse et son salaire entre autres. Or tout est cher à présent, mes deux filles que vous voyez là se marient bientôt et elles sont déjà angoissées par les dépenses qui les attendent. Néanmoins, elles sont prêtes à y contribuer du mieux qu'elles peuvent ! "

Mohamed et Sabeur (jeunes de 22 et de 24 ans, respectivement coiffeur et ouvrier) : Le mari doit assumer seul les charges financières de son foyer-
" Pour vous dire avec franchise ce que nous pensons de la femme qui travaille, nous n'y sommes pas favorables et préférons plus tard épouser une femme au foyer. Nous avons une opinion très négative des femmes qui travaillent, c'est peut-être dû à l'influence de l'éducation que nous avons reçue dans nos familles respectives. Nous reconnaissons toutefois que des salariées respectables existent qui viennent en aide à leurs maris quand il s'agit des petits ou des grands projets de la famille. Nous connaissons aussi beaucoup de filles qui font vivre leurs frères et sœurs avec le peu d'argent qu'elles gagnent et pourvoient en plus à certaines dépenses de leurs parents. Cela dit, nous restons convaincus que le mari doit assumer seul les charges financières de son foyer selon les moyens dont il dispose. "

Raja Ajel et Hala Belhaj (étudiantes dans un institut supérieur de Tunis) : -Pour une répartition équitable des tâches et des dépenses !-
" Le jour où nous nous marierons, nous consacrerons sans doute une partie de notre salaire aux frais du ménage et des enfants. Nous prendrons comme exemples à suivre des couples de notre entourage qui ont réussi leur vie conjugale grâce à la répartition équitable entre eux des tâches et des dépenses ! "
Enquête réalisée par Badreddine BEN HENDA


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