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"Notre pays dispose d'une économie diversifiée et capable d'interagir avec les mutations que connaît l'économie mondiale"
Interview du Président Ben Ali à l'Oxford Business Group
Publié dans Le Temps le 19 - 06 - 2009

Tunis-TAP - L'Oxford Business Group a publié dans son rapport annuel sur la Tunisie "The Report, Tunisia 2009" une interview du Président Zine El Abidine Ben Ali.
Le Chef de l'Etat a évoqué les principaux acquis du pays au cours des cinq dernières années et les priorités nationales dans les domaines du développement économique, de l'investissement, de la jeunesse et de l'emploi,
dans le contexte des performances réalisées durant les deux dernières décennies.
Dans cette interview, le Président de la République a, également, évoqué les relations de partenariat dans la coopération internationale de la Tunisie, notamment à la lumière de la conjoncture économique mondiale, ainsi que l'approche tunisienne visant à garantir la meilleure position possible aux diplômés des universités tunisiennes dans la société du savoir, favoriser la complémentarité entre le rôle de l'Etat et celui du tissu associatif en consécration de la valeur de la participation et en concrétisation de l'opération d'auto-construction qui constitue l'une des caractéristiques de la société moderne.
La couverture de cette publication a été illustrée par un portrait du Président Zine El Abidine Ben Ali, accompagné d'une série d'images reflétant des aspects de la vie économique, touristique et de la jeunesse.
Voici le texte intégral de cette interview :

Question: Quels sont, d'après vous, les principaux acquis réalisés par la Tunisie durant les cinq dernières années?
Réponse: Je voudrais tout d'abord relever que nous sommes parvenus, au cours de ces dernières années, à accomplir d'importants acquis et réalisations dans tous les domaines, aussi bien politiques, économiques, sociaux que culturels, en optant pour une approche réformiste globale qui fait de l'accession de la Tunisie au rang de pays développé un objectif essentiel.
Les indicateurs sont là, qui mettent en évidence l'ampleur de ce qui a été accompli en la matière. Le taux de croissance atteignait en moyenne les 5,3 % à prix constants au cours des cinq dernières années. Le revenu par tête d'habitant a été multiplié par une fois et demie pour s'élever à 4800 dinars en 2008.
Ce bilan positif s'est accompagné de la diversification accrue de la base de la production, du renforcement de l'apport du secteur des services et de l'augmentation de la part des secteurs à haut contenu cognitif. Le rythme de plus en plus soutenu de l'investissement s'est lui aussi poursuivi.
La contribution du secteur privé à l'effort d'investissement s'est renforcée. Les investissements directs étrangers ont gagné en densité consécutivement aux efforts que nous avions déployés en vue d'améliorer l'environnement des affaires et d'assurer l'encadrement permanent dont bénéficient les investisseurs étrangers dans notre pays.
Ces réalisations se sont aussi étendues au secteur financier, grâce à la réforme du système bancaire dans le but d'en consolider l'assise financière et d'améliorer la qualité de ses services, sans compter la dynamisation du marché financier, le développement du secteur des assurances par la refonte de l'arsenal législatif et réglementaire organisant le secteur et la mise à niveau des établissements œuvrant dans ce domaine.
Les performances enregistrées en termes de croissance et d'investissement ont eu un impact positif sur l'emploi qui figure en tête des priorités nationales. La demande additionnelle a en effet pu être satisfaite à hauteur de 90 %, ce qui a eu pour effet de ramener le taux de chômage à 14 % en 2008.
D'autre part et dans le cadre de notre attachement permanent à assurer l'adéquation entre les dimensions économique et sociale, la Tunisie a réalisé des acquis sociaux appréciables, illustrés par l'amélioration continue de l'ensemble des indicateurs en rapport avec l'éducation, l'enseignement, la formation, la santé, l'environnement et les conditions de vie, en général. C'est ce qui a valu à la Tunisie d'occuper le premier rang au niveau arabe en termes de qualité de la vie, selon le classement mondial établi par la fondation «International living».
Ce classement honorable trouve sa justification dans l'élargissement de la classe moyenne qui représente les deux tiers de la société tunisienne, l'augmentation de l'espérance de vie à la naissance à 74,8 ans, l'amélioration de la couverture sociale qui a atteint 93,3 % en 2008, l'abaissement du taux de pauvreté à 3,8 % et la réalisation d'un taux de scolarisation de plus de 99 % des enfants en âge d'aller à l'école.
Notre pays est parvenu à réaliser de tels résultats tout en préservant les équilibres financiers intérieurs et extérieurs. Nous avons pu, en effet, maîtriser le déficit budgétaire et améliorer les indicateurs de l'endettement extérieur, avec l'abaissement du service de la dette à 7,7 % en 2008, contre 13,3 % en 2003. Nous avons également pu maîtriser la hausse des prix et la contenir dans des limites acceptables.
A la lumière de ces données, on peut dire que notre pays dispose désormais d'une économie diversifiée et capable d'interagir avec les mutations que connaît l'économie mondiale et de s'y adapter.
Nous continuons d'œuvrer à renforcer et à développer notre économie nationale, dans le contexte de la conjoncture internationale présente que la crise financière et économique a rendue encore plus difficile et complexe.
Nous nous emploierons à accroître l'aptitude de ses structures et mécanismes et sa compétitivité, à mieux l'intégrer dans son environnement extérieur et à consolider ses positions au niveau international.

Question: Quelles sont les priorités de la Tunisie en termes de développement économique, au vu des succès réalisés au cours de la première étape du plan de privatisation et de libéralisation de l'économie?
Réponse: La Tunisie a, effectivement, franchi des étapes importantes sur la voie de la libéralisation de l'économie et du renforcement du rôle du secteur privé.
Nous ambitionnons, aujourd'hui, de donner une nouvelle impulsion à l'œuvre de développement économique par l'approfondissement et l'accélération du rythme des réformes, le but étant d'accroître encore plus la compétitivité, de poursuivre l'ancrage à l'économie mondiale et d'améliorer l'environnement des affaires, afin de faire de la Tunisie un pôle régional des affaires et des services.
L'un de nos principaux objectifs au cours de la période à venir consiste à réaliser un rythme de croissance plus rapide, de manière à contribuer à élargir les perspectives d'insertion professionnelle, en particulier au profit des diplômés du supérieur, à réduire l'acuité du chômage et à améliorer le niveau de vie.
Ceci commande de mobiliser de nouvelles sources de croissance et de développer davantage les activités exportatrices en valorisant les atouts disponibles et en renforçant la position de notre pays sur les marchés extérieurs par une meilleure adaptation à la progression de la demande mondiale et la promotion des mécanismes de partenariat et d'investissement extérieur.
L'une des priorités de la période à venir consistera aussi à développer des politiques sectorielles compatibles avec les impératifs de renforcement de la structure de notre économie, de diversification de son assise, d'accroissement de l'apport des secteurs à haute valeur ajoutée et pourvoyeurs d'emploi des compétences, de modernisation du tissu industriel, de promotion accrue des créneaux d'investissement immatériel et de développement du secteur des services.
Le développement des infrastructures se poursuivra lui aussi, compte tenu de leur impact en termes d'appui à l'œuvre de développement, de renforcement de la complémentarité entre les régions et de stimulation de l'investissement privé dans les régions intérieures, outre le soutien aux programmes de développement régional, l'amélioration des conditions de vie dans toutes les régions et l'impulsion du développement durable et équilibré.
La période prochaine commande d'induire une mutation qualitative globale de notre économie, maintenant que nous avons réalisé les meilleurs acquis et performances possibles en dépit du peu de richesses nationales dont nous disposons et des nombreux bouleversements survenus sur la scène internationale.
Ce sera l'étape de la concrétisation des fondements de l'économie du savoir et de la réalisation de la société de la production, de l'innovation et de l'initiative, une société capable d'interagir avec les bouleversements mondiaux et d'anticiper les impondérables avec la célérité et l'aptitude requises.
Notre atout, en cela, ce sont nos ressources humaines qualifiées et la planification adéquate.

Question: La crise économique mondiale a provoqué l'effondrement du rythme de croissance économique en Europe qui est le plus grand partenaire commercial de la Tunisie. Que pourrait faire la Tunisie pour préserver sa compétitivité dans la région, compte tenu de cette situation?
Réponse: Je partage votre point de vue au sujet des conséquences de la crise économique mondiale et de son impact négatif sur la situation économique et financière de nombreux pays.
Cette crise a, en effet, touché la plupart des économies des pays industrialisés, les pays membres de l'Union Européenne inclus, et ce malgré l'intervention rapide et sans précédent destinée à juguler les effets de la crise.
Les données économiques actuelles indiquent que les pays industrialisés sont entrés dans une phase de récession économique aiguë dont les principales manifestations sont le recul de la croissance et le ralentissement de l'activité économique avec la persistance de la volatilité des places financières, ce qui a pesé négativement sur le rythme de la demande extérieure et le flux des capitaux vers les pays émergents.
Compte tenu du degré d'ouverture de l'économie tunisienne sur l'extérieur, elle risque, au même titre que les autres économies émergentes, de subir les effets de cette crise.
La Tunisie a pris tôt la mesure de la gravité de cette crise depuis l'apparition de ses premiers signes avant-coureurs. Nous avions ordonné, dès début 2008, la mise en place de mesures conservatoires pour protéger nos structures financières de ses conséquences.
Nous avons créé, à cet effet, un haut comité chargé d'assurer le suivi et l'analyse des développements de la conjoncture mondiale et de prendre les dispositions adéquates et efficaces en vue de juguler ses incidences éventuelles sur l'économie nationale.
Nous avons pris un ensemble de dispositions et mesures économiques et financières destinées à protéger et à parfaire les divers attributs de la compétitivité, ainsi qu'à renforcer l'activité économique.
Au nombre de ces mesures, nous avons apporté l'assistance nécessaire aux entreprises ayant pâti de la crise, augmenté notablement les crédits budgétaires de développement pour l'année 2009 qui seront affectés à la réalisation d'un ensemble de projets structurels dans les domaines de l'infrastructure, de la technologie et des équipements collectifs et ouvert une ligne de crédit d'un montant de 100 millions d'euros pour l'encouragement des entreprises non résidentes à réaliser leurs investissements en Tunisie, ceci sans compter le renforcement du pouvoir d'achat des citoyens au moyen des majorations de salaires.
Dans le but de parfaire l'encadrement des exportations, précisément dans le contexte de la présente conjoncture, nous avons mis en place un programme de développement de ce secteur et d'appui aux entreprises exportatrices.
Ce programme s'articule principalement autour du renforcement du rôle du Fonds d'accès aux marchés extérieurs (FAMEX) afin d'aider 1000 entreprises et 80 organismes professionnels à accéder à des marchés nouveaux, ainsi que du renforcement du Fonds de garantie financière destiné à soutenir les exportations de services.
Nous avons, de même, encouragé l'entreprise tunisienne à s'établir à l'étranger, à diversifier et à élargir ses débouchés, et ce par le relèvement du plafond annuel de la prime de voyage d'affaires des exportateurs et des plafonds annuels des transferts autorisés pour les entreprises résidentes non exportatrices au titre de l'investissement à l'étranger.
Afin d'aider l'entreprise économique à accroître sa compétitivité de manière à garantir sa pérennité et à lui permettre de maintenir les postes d'emploi, il a été procédé à l'abaissement du taux directeur, ce qui réduit le coût de financement et favorise l'investissement.
Si nous avons pu, grâce aux mesures dont nous avions ordonné la mise en place dès l'apparition des premiers signes de la crise, prévenir ses effets directs sur le système bancaire et le secteur financier, en général, nous n'en suivons pas moins avec attention les fluctuations de la conjoncture mondiale et ses conséquences éventuelles afin d'épargner à notre pays ses menaces et ses incidences négatives sur l'économie nationale.

Question: Comment la Tunisie pourrait-elle assurer aux diplômés des universités la meilleure place possible dans la société du savoir?
Réponse: Vous savez sans doute combien nous sommes désireux de favoriser l'adhésion de notre pays à la société de l'information et de jeter les fondements de l'économie du savoir, dans le cadre de nos choix nationaux. Nous avons fait en sorte que soit tiré le meilleur parti possible des opportunités prometteuses et des larges perspectives que procurent les technologies modernes.
Dans la mesure où la société du savoir s'appuie essentiellement sur la compétence, les connaissances et le savoir-faire des ressources humaines, la Tunisie s'est employée à réformer continuellement le système éducatif et de formation afin de l'adapter aux exigences de la nouvelle économie fondée sur l'industrie de l'intelligence, outre le développement et la modernisation des infrastructures dans ce domaine et la mise en place du cadre législatif et réglementaire approprié pour s'adapter aux mutations technologiques et instaurer la société du savoir.
Grâce à ces politiques, nous avons été en mesure de promouvoir le paysage des secteurs porteurs et de réaliser d'excellentes performances qui ont valu à notre pays d'occuper le premier rang en Afrique et au Maghreb en termes d'aptitude à l'assimilation des technologies de l'information et de la communication, selon le classement établi par le Forum économique de Davos dans son rapport 2007-2008. L'employabilité des diplômés figure parmi les principaux axes de la réforme universitaire que nous avons mise en chantier.
C'est pourquoi nous avons veillé à encourager les établissements universitaires à s'ouvrir davantage sur leur environnement socio-économique, à se doter de programmes de formation plus adaptés aux besoins nationaux et à se focaliser sur la formation dans les domaines porteurs comme l'informatique, les télécommunications, les sciences et l'ingénierie.
Nous constatons avec satisfaction l'accroissement du nombre d'étudiants optant pour les filières porteuses comme l'informatique, les télécommunications, le multimédia, la nanotechnologie, le génie génétique et d'autres encore, de manière à répondre aux besoins des entreprises innovantes et à renforcer la capacité du pays d'attirer les investissements étrangers.
L'effectif d'étudiants des filières en rapport avec les domaines des technologies de l'information et de la communication s'élève à près de 50.000 étudiants au cours de l'année universitaire 2008-2009.
Aussi relevons-nous avec fierté la position qu'occupe la Tunisie en la matière. Elle est devenue, en effet, la destination favorite des grandes firmes internationales qui choisissent notre pays comme site avancé de l'industrie de l'intelligence et de la production de contenus numériques destinés aux marchés extérieurs, en s'appuyant sur la disponibilité, sur place, de ressources humaines bien formées et hautement qualifiées.
Nous continuons d'œuvrer à améliorer encore plus l'employabilité des diplômés par l'augmentation du nombre d'étudiants orientés vers les filières technologiques à travers le doublement du nombre de titulaires de diplômes d'ingénieur au cours des trois prochaines années (2009-2011) afin d'atteindre le niveau des indicateurs des pays développés.

Question: La plus grande partie de la population tunisienne étant constituée de jeunes, quelles sont les dispositions que vous avez prises pour accroître la participation de la jeunesse à la vie politique?
Réponse: Parce que nous sommes convaincus que la jeunesse est le pilier de l'avenir, nous lui avons assuré les meilleures conditions d'activité et de participation à la vie publique.
Nous avons pris de nombreuses initiatives pour renforcer son rôle afin qu'elle soit rompue à l'exercice de la responsabilité et qu'elle soit partie prenante dans le développement du pays.
C'est ainsi que nous avons abaissé à 23 ans l'âge d'éligibilité au Parlement et aux Conseils municipaux, et ramené de 20 à 18 ans l'âge de vote, ce qui permettra à plus d'un demi-million de jeunes supplémentaires, garçons et filles, d'exercer leur droit de vote lors des échéances à venir.
Compte tenu de l'importance du rôle des partis en matière d'encadrement de la jeunesse et de réunion des conditions de la participation politique, il a été procédé, lors du dernier congrès en date du Rassemblement Constitutionnel Démocratique, parti majoritaire, à l'élargissement de la composition de son Comité Central de manière à y ajouter plus de 60 jeunes gens et jeunes filles âgés de moins de 30 ans ce qui porte à 25% la proportion de jeunes dans cette instance dirigeante.
Le dialogue avec la jeunesse que nous avons ordonné d'organiser dès la première année du Changement constitue un confluent important propre à associer cette catégorie sociale à la vie publique et à lui permettre de contribuer à la définition des grands desseins et choix nationaux.
Le but en est également de prendre en compte ses attentes au niveau de la fixation des orientations et programmes lors de l'élaboration des plans de développement, dans les divers domaines.
L'année 2008 a été celle du dialogue global avec la jeunesse, avec la participation de centaines de milliers de jeunes Tunisiens de l'intérieur comme de l'extérieur. Ce dialogue a abouti, pour la première fois dans l'histoire du pays, à élaborer un «pacte de la jeunesse tunisienne».
En concrétisation des propositions auxquelles ce dialogue avait donné lieu, nous avons ordonné la mise en place d'une commission nationale comprenant des représentants de l'ensemble des composantes de la société, organismes gouvernementaux, partis politiques et organisations de jeunes, qui se chargera de l'élaboration d'une stratégie nationale de notre politique de jeunesse pour les cinq prochaines années (2009-2014). La participation politique sera l'un des principaux axes de cette stratégie.
Dans le même contexte et de par notre attachement à la permanence du dialogue avec la jeunesse, nous avons ordonné la création d'un forum permanent destiné à être un espace ouvert pour la discussion et l'étude de tous les sujets en rapport avec la vie politique et sociale de la jeunesse.
De telles réformes offrent assurément, aujourd'hui, aux institutions et structures de la société civile une large latitude de renforcer l'adhésion des jeunes, de stimuler leur participation et dynamiser leur rôle dans la vie politique et sociale.
Nous sommes persuadés que la participation des jeunes à la définition des politiques futures et leur implication active dans le processus décisionnel et la clarification des choix ne peuvent que conforter leur sens de la responsabilité.
Notre slogan "la Tunisie d'abord, la jeunesse toujours» résume et exprime bien cette orientation, dans le sens où l'encadrement de la jeunesse et notre attachement à être constamment à l'écoute de ses préoccupations et à répondre à ses attentes sont une action de tous les jours qui ne connaît point de répit et que nous faisons tout pour la concrétiser et la consolider.

Question: Comment la Tunisie pourrait-elle renforcer le rôle de la société civile?
Réponse: Partant de notre conviction profonde que la complémentarité entre le rôle de l'Etat et celui du tissu associatif relève de la consécration de la valeur de la participation et de la concrétisation de l'opération d'auto-construction qui est le propre de toute société moderne qui développe elle-même ses mécanismes, nous nous sommes employés, depuis le Changement intervenu en 1987, à redonner sa vitalité à la société civile.
La réhabilitation de la vie associative a été l'un des choix stratégiques du projet démocratique pluraliste de notre pays. A cet égard, nous prenons acte avec satisfaction de l'accroissement du nombre d'associations en Tunisie, de la diversification de leurs activités et domaines d'intervention et de l'élargissement de leur présence et de leur audience. Elles sont aujourd'hui au nombre de 9000, contre 2000 environ en 1987, ce qui a conféré à la société civile une vitalité remarquable dont nous commençons à percevoir les effets positifs sur la vie publique.
Nous avons veillé à assurer l'encadrement de ce secteur aux plans législatif et du financement, afin que les associations soient un espace pour la consécration des valeurs de la démocratie, du dialogue, de la participation, du bénévolat, de la solidarité et de la coopération et un des mécanismes voués à la diffusion des valeurs de la tolérance, de la modération, de l'enracinement du concept de citoyenneté et du renforcement de la conscience profonde des droits et devoirs.
L'ouverture qui distingue la société tunisienne, de même que le niveau de conscience, de maturité, de savoir et de culture, et les acquis générés par notre parcours démocratique pluraliste trouvent indubitablement leur expression dans la vie dynamique et pluraliste des partis qui est la règle au sein des divers conseils et instances élus, en plus de la transparence de l'Administration, des cadres de dialogue social, du droit à l'information et à la communication, de la liberté d'opinion et d'expression et du droit à la différence, autant de facteurs favorables à la dynamisation du rôle de la société civile en matière de sensibilisation et d'enracinement des valeurs citoyennes, sans jamais se départir de la noblesse de l'action associative et de ses objectifs.
Nous allons de l'avant sur la voie du respect du droit des associations et des organisations non gouvernementales à exercer leurs activités en toute liberté et indépendance, tout en les engageant à développer leurs programmes et à accroître leur rôle dans le cadre d'une société civile qui est le reflet des spécificités de la société tunisienne et ses aspirations à davantage de progrès et de croissance.


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