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Zouara «Libye», le départ pour l'enfer
Immigration clandestine
Publié dans Le Temps le 28 - 06 - 2009

Le cœur brisé, désespéré, triste et démoralisé, il refusait de nous parler de son expérience d'immigration en Italie. Une expérience douloureuse et très courte car elle n'a duré qu'un an. Au début, notre tentative de lui adresser la parole était vouée à l'échec, mais il a fini par accepter tout en imposant ses conditions.
Juste garder l'anonymat et ne pas être photographié. Il était en fait un des quatre tunisiens expulsés de la France. Ils étaient à bord du Car Ferry Carthage qui a ramené le 24 du mois nos compatriotes vivant à l'étranger à partir de Marseille. Ces derniers sont rentrés à leur pays d'origine pour passer les vacances, alors que le retour définitif s'annonce pénible pour ce jeune de 22 ans. Originaire de Tozeur, il a toujours été tenté par l'immigration vers l'Europe. Sans diplôme, le jeune n'avait pas beaucoup d'opportunités de travail dans la région. Son seul objectif est de partir ailleurs où les chances d'emploi sont multiples. Il rêve d'une vie plus aisée, confortable. C'est la vie en rose. Mais comment atteindre cet Eldorado, ou plutôt cette chimère ?
C'est à partir de la Libye qu'il a choisi de partir vers l'autre rive de la Méditerranée, l'Italie. Cette terre qui n'accepte plus les visiteurs intrus depuis déjà des années. Le jeune a noué des contacts avec un réseau spécialisé dans le domaine. Il devait payer la somme de plus de deux mille dinars tunisiens, 2.500 dinars exactement. A " Zouara ", une ville côtière, l'aventure commence. Enfermé dans une maison pendant 20 jours, il n'avait pas le droit de quitter la planque. " Il s'agit en effet de l'une des conditions imposées par les organisateurs ", qui étaient d'après le jeune " de nationalité libyenne ". Le capitaine était par contre égyptien, précise-t-il. Au fur et à mesure le nombre de clandestins augmentait. Des Egyptiens, des Algériens, des Marocains, des Tunisiens et d'autres clandestins de l'Afrique noire s'entassaient dans la maison. " Hommes, femmes, jeunes, adultes et même des bébés. Nous étions en somme 300 et nous avons passé trois jours ensemble avant de prendre le large à bord d'une barque de 15 mètres de longueur ".
La voix cassée, le jeune raconte difficilement son expérience " inimaginable mais faisable ", fait-il remarquer. " Je n'avait pas beaucoup de choix dans ma vie que de prendre ce risque ", ajoute-t-il. Fataliste, il avoue qu'il n'avait pas peur de périr au large de la Méditerranée. Car " nous sommes condamnés à mourir tôt ou tard. La mort nous attend quelque part", disait-il avec remords. " La preuve que nous sommes arrivés tous les 300 sains et saufs à Lampedusa. Nous avons été mis en garde-à-vue pendant 18 jours dans un centre spécialisé ", témoigne l'expulsé.
Il ne regrette pas en fait d'avoir vécu cette expérience, mais d'être capturé par la police française à Marseille. Car après un séjour d'un an à Palerme, l'immigré devait quitter le territoire italien avant qu'il ne soit expulsé. Sa prochaine destination était la Belgique en passant par la France. C'est ainsi qu'il fut appréhendé dans cette ville côtière. C'est malheureusement la fin du voyage pour le jeune Tunisien qui a eu quand même la chance d'échapper à la mort. Nombreux sont ceux qui ont fini par mourir dans la Méditerranée.
Heureusement que le jeune ne compte pas immigrer clandestinement une deuxième fois. Mais il n'arrivait pas à concevoir qu'il soit rapatrié assez rapidement alors que l'aventure venait à peine de commencer pour lui. " J'ai honte aussi de revoir ma famille et toute la société les mains vides ", regrette-t-il.

Et l'expérience de Mohamed
En contre partie, Mohamed à peine 21 ans était confiant, souriant et surtout déterminé à regagner le territoire français quitte à immigrer clandestinement par voie maritime. " J'ai d'ailleurs tenté de le faire trois fois mais sans succès ", témoigne le deuxième expulsé. Les traversées se sont arrêtées à quelques miles des côtes de Bizerte. C'est depuis l'âge de 16 ans que Mohamed essayait de partir de la Tunisie clandestinement et il n'en renoncera jamais Car d'après lui, " les occasions de travail sont nombreuses surtout dans le secteur d'immobilier ". Et d'enchaîner : " D'ailleurs j'ai réussi à gagner une belle somme d'argent au bout quatre mois ". En fait, le jeune déclare qu'il travaille auprès d'un promoteur Tunisien qui gère un réseau d'employés en situation irrégulière. " Je gagne jusqu'à 120 euros par jour. Je travaille de 8 à 5 heures en plus des heures supplémentaires le soir ". A remarquer que Mohamed a pu décrocher un contrat de travail pour 6 mois. Cependant il n'a pas quitté la France après échéance. C'est ainsi qu'il a été capturé à Canne mais il compte y retourner le plus tôt possible. Le jeune est prêt même à payer cher le voyage.


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