Réveil tardif hier matin, premier jour de Ramadan, pour les commerçants des marchés de la capitale. Et même les clients ne se bousculaient pas. Pas encore, car au fil des heures, c'est la cohue qui va s'installer dans toutes les boutiques, dans tous les marchés... Après avoir épuisé des tonnes de pâtes, de riz, de couscous, de concentré de tomate et autres boissons, au point qu'on en aura encore en réserve jusqu'à l'an prochain, on va au marché pour acheter les fruits et légumes frais. On achètera aussi la viande et le poisson frais (je sais, ça n'existe pas, mais on peut rêver, non ?). Quant au pain, c'est à la dernière minute que l'on va acheter, dans ces éternelles bousculades, juste avant l'heure de la rupture du jeûne... C'est d'ailleurs une grande erreur de consommer ce pain chaud, d'après les nutritionnistes qui conseillent plutôt un pain qui a pris le temps de se reposer quelques heures. Et bizarrement, en ce premier jour d'habitude synonyme d'augmentation des prix, c'est plutôt une baisse relative que l'on constate. C'est le cas notamment au marché central où les prix restent abordables pour une qualité assez bonne. Les tomates, oignons, et autres piments oscillent entre 400 et 600 Millimes, les raisins sont autour de un Dinar, les poires et les pêches dépassent légèrement cette somme. Les raisins sont autour de 1D500, les figues à 2D300, les dattes à 3D700... Jusqu'aux bananes dont le prix est descendu au-dessous de deux Dinars, alors qu'il s'accrochait à deux 2,300 Dinars depuis de longues semaines. Au marché Sidi El Bahri, un lieu populaire mais aussi très couru par des clients de toutes les catégories sociales, les prix sont encore plus bas, mais pour une qualité généralement moins bonne et des fruits plus petits. Cent à deux cents Millimes de moins en moyenne pour les légumes et jusqu'à moins cinq cent Millimes pour les fruits, par rapport aux autres marchés. Les raisins sont autour de un Dinar, les figues à 1D300, les dattes à 2D500... On a même trouvé des melons à 200 Millimes pièce, et juste à côté, de petits tas de quatre melons pour un Dinar seulement ! La raison de ces prix relativement peu élevés, c'est "l'abondance de l'approvisionnement" selon un vieux routier de ces lieux. Et il ajoute : "Si les agriculteurs et les divers autres acteurs de la distribution jouent le jeu, on aura un Ramadan tranquille au niveau des prix. Bon Ramadan à tous !" Demain et au cours des jours prochains, nous aurons un nouveau rendez-vous avec les prix, pour voir si le marché tient ses promesses d'un mois d'efforts communs pour modérer la course folle des prix observée chaque année à pareille époque...