* Poissons " insaisissables " Après la flambée des prix de dimanche dernier, on s'attendait à une relative accalmie dans la course folle des étiquettes. Mais il n'en a rien été tant au marché central qu'ailleurs... Et ce sont les fruits qui continuent à s'illustrer et à affoler les bourses, déjà mises à rude épreuve par ces premières journées. Un client d'un certain âge joue les Cassandres en promettant des lendemains qui déchantent : "les fonctionnaires viennent de recevoir leurs salaires et ils dépensent à tout va, lançant des invitations aux amis et parents sans compter. Ils n'ont pas encore pris conscience du volume de ces dépenses, mais le réveil risque d'être brutal" Et c'est vrai que les clients en ce mois de Ramadan (hier), ce sont surtout des hommes qui n'ont pas l'habitude de faire le marché et qui "mangent avec les yeux", selon une ancienne expression tunisienne. Une expression qui est confirmée par une dame aussi modeste que sympathique qui dit que Ramadan "c'est le mois des envies pour les hommes", en référence aux envies des femmes enceintes... Pour en revenir aux prix de ce mardi 4 Ramadan, ce sont les poissons qui battent des records, toutes espèces inclues. La raison est semble-t-il météorologique, puisque la mer était agitée ces dernières 48 heures. Du coup, les poissons d'élevage comme le loup ou la daurade dépassent les 15 Dinars ! Côté viandes, les prix se maintiennent autour de 12 Dinars pour le veau, entre 12 et 14 pour le mouton, plus de sept Dinars pour l'escalope de dinde et un peu plus de quatre Dinars pour le poulet. Des prix à la hausse depuis plusieurs mois et que la course à la consommation de Ramadan vient amplifier. Les prix des légumes restent relativement " sages ", sauf les piments qui ne connaissent toujours pas le chemin de la baisse, pour cause de consommation acharnée de "salade méchouia". Mais au vu de la canicule de ces derniers jours, l'état de tous les légumes laisse à désirer, malgré le grand renfort de rafraîchissement aquatique des marchands. Les pommes, poires, pêches, raisins, melons et pastèques continuent à voir leur prix monter : plus de deux cents millimes d'augmentation depuis dimanche. Mais vu leur état plus que critique, leur coût devrait baisser, car la plupart des clients ne se bousculent pas pour les acheter et lorsqu'ils le font c'est en petites quantités et en râlant un peu contre les commerçants... Folklore ramadanesque classique sous nos latitudes !