Le Temps-Agences - Le chef de la rébellion chiite au Yémen, Abdel Malek al-Houti, a menacé hier les autorités de Sanaa de mener une guerre d'usure, au lendemain du refus de sa proposition d'une trêve dans les combats qui font rage depuis le 11 août dans le nord du pays. Par leur refus, "les autorités ont raté l'occasion" de mettre fin aux hostilités et "elles assumeront les conséquences de la guerre", a déclaré le chef rebelle dans un communiqué publié à Sanaa. Il a menacé le pouvoir central de mener "une guerre d'usure, beaucoup plus longue qu'il ne pourrait s'y attendre", lui promettant de "grosses surprises". Les autorités yéménites ont rejeté mardi une proposition de trêve de la rébellion zaïdite, accusée par Sanaa d'être soutenue par l'Iran. "La prétendue initiative pour un cessez-le-feu annoncée récemment par les rebelles ne comporte rien de nouveau", avait déclaré un porte-parole de la haute commission de sécurité supervisant l'offensive des forces gouvernementales contre les rebelles. Selon les médias locaux, cette proposition ignore les conditions posées par Sanaa pour la fin de l'offensive, qui portent notamment sur un retrait des rebelles des bâtiments officiels, la réouverture des routes et la remise des armes saisies aux services de sécurité. Abdel Malek al-Houti a qualifié dans son communiqué la proposition de trêve d'"initiative humanitaire pour (régler) une situation catastrophique dans les zones de combat". Mais le gouvernement central a répété hier qu'il s'en tenait à l'acceptation par les rebelles de six points annoncés par la haute commission de sécurité: "la bande de sédition doit respecter ces six points comme condition à un cessez-le-feu, pour que l'Etat puisse reprendre le contrôle de toutes les zones" de conflit, a déclaré le ministère de l'Information, Hassan Ahmed Al-Louzi, lors d'une point de presse. Les six points ont déjà été rejetés par les rebelles. Sur le terrain, les hostilités se sont poursuivies hier dans la province de Saada, fief de la rébellion. "De violents affrontements ont opposé pendant plusieurs heures les forces armées et de sécurité (...) aux rebelles", a annoncé la haute commission de sécurité, faisant état de "plusieurs morts et captifs parmi les rebelles". Un chef militaire de la rébellion, Abdel Aziz Qassem al-Qataberi, a été tué lors d'une tentative d'attaque contre Qataber, un village de la province de Saada, a affirmé un responsable militaire à Sanaa. Depuis 2004, les violences entre le pouvoir central et la rébellion ont fait des milliers de morts à Saada, ainsi que des dizaines de milliers de déplacés. Les rebelles chiites luttent pour le rétablissement de l'imamat zaïdite, un régime monarchique renversé par un coup d'Etat militaire en 1962, année où la république a été proclamée.