Ministre égyptien de la Culture pendant vingt-trois ans sous le règne d'Hosni Moubarak, le peintre Farouk Hosni va à son tour comparaître devant un tribunal pénal, pour corruption. Les autorités accusent l'artiste-peintre, ancien candidat à la direction générale de l'Unesco, d'avoir détourné quelque 18 millions de livres égyptiennes au fil des ans, soit 2,35 millions d'euros.
La décision de traduire Farouk Hosni en justice a surpris tant l'ancien ministre de la Culture d'Hosni Moubarak avait fini par sembler intouchable. Ce proche de l'ancien président (et protégé de son épouse Suzanne) n'avait absolument pas été inquiété après le renversement de l'ex-raïs.
Pourtant, alors même que les Moubarak régnaient encore, Farouk Hosni avait été au centre de nombreuses polémiques. La plus récente : le vol jamais élucidé d'une toile de Van Gogh estimée à 30 millions d'euros. Un vol qui avait eu lieu en plein jour dans un musée du Caire dépendant directement de Farouk Hosni, le « ministre-peintre ».
Il justifiait sa fortune par la vente de ses toiles. Nombreux étaient ceux qui ne croyaient pas que l'art abstrait puisse rapporter de quoi s'offrir un superbe palais sur le Nil. Sans parler de la copropriété de plusieurs bateaux de croisière touristique sur le fleuve éternel.
Entre-temps, plusieurs proches collaborateurs du ministre avaient été condamnés, sous l'ère Moubarak, pour malversations. Farouk Hosni était mal vu par de nombreux intellectuels, qui l'accusaient d'être le « fossoyeur de la culture » égyptienne.
Il s'était aussi attiré l'hostilité des Frères musulmans pour avoir critiqué en 2006 le port du voile islamique. Rappelons que Farouk Hosni avait brigué le poste de directeur général de l'Unesco à Paris en 2009. Un poste qu'il avait manqué de peu. (Agences)