Les vingt plus grandes puissances mondiales ou encore les protagonistes de la mondialisation et de la libéralisation financière se sont réunies à Pittsburgh pour tenter de remettre l'économie mondiale sur ses rails et corriger les défaillances du système financier afin de trouver le chemin de sortie de la plus grave crise financière qui a ébranlé le monde depuis les années 1930. Le sommet du G20 ou du « G vain » comme Jacques Attali, économiste, écrivain et haut fonctionnaire français, l'a surnommé a contribué durant deux jours de pourparlers à réparer les vices d'un système apocryphe. Hôtes du premier sommet à Washington, les Etats-Unis ont choisi cette fois Pittsburgh, une ville symbole en pleine renaissance économique après avoir failli sombrer dans la crise de l'acier. En effet, la réforme des institutions économiques internationales ainsi qu'un renforcement de la régulation du système financier ont été également au menu des discussions des dirigeants de ce forum regroupant pays développés et grandes économies émergentes, qui se réunissent pour la troisième fois depuis novembre dernier. Si les deux premiers avaient été marqués par l'adoption de mesures d'urgence pour éviter la faillite des économies puis l'amorce d'un durcissement de la régulation financière, ce sommet a été consacré principalement aux moyens d'éviter une répétition de l'engrenage qui a mené à la crise. Le débat sur la question a tourné autour d'une proposition américaine de résorption des grands déséquilibres mondiaux qui passerait par une baisse des énormes excédents des grands exportateurs comme la Chine, invités à doper leur consommation intérieure, et une hausse du taux d'épargne dans les principales économies endettées, à commencer par celle des Etats Unis. Mais la Chine a été plus réservée sur l'idée américaine d'un rôle spécifique du Fonds monétaire international FMI, qui serait amené, dans un cadre d'évaluation mutuelle, à émettre des recommandations tous les six mois en matière de rééquilibrage des politiques. A partir de là, on estime qu'il faut montrer que la feuille de route adoptée en avril sur des sujets comme l'harmonisation des normes comptables ou prudentielles dans la finance est bien suivie, et aller plus loin sur d'autres. Même si la lutte contre les paradis fiscaux a donné des résultats spectaculaires, les Européens veulent ainsi que des sanctions puissent être mises en œuvre dés Mars 2010 contre les derniers récalcitrants et que les règles de transparence exigées sur les questions fiscales soient étendues à la lutte contre le blanchiment ou contre les délits d'initiés. Par ailleurs, des mesures fortes ont été annoncées lors du deuxième sommet du G20 en avril, mais il y a le sentiment que les marchés repartent aujourd'hui comme avant et les gens en veulent pour preuve que les gouvernements assistent à un très fort rebond des bonus. De même, on ajoute que ceci suppose aussi une réforme de la gouvernance du FMI, avec une répartition des quotes-parts qui reflète mieux le poids des différentes économies, cette réforme étant réclamée en priorité par la Chine. Autre grand pays exportateur, l'Allemagne a plutôt fraîchement accueilli l'idée d'un rééquilibrage de l'économie mondiale, estimant que le G20 devrait se concentrer sur la régulation des marchés financiers. Dans ce contexte, il faut signaler que le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a formulé, un pronostic quasi identique à celui de la Réserve fédérale américaine (Fed), il a expliqué «la crise n'est pas finie, mais nous semblons avoir évité le désastre». Mieux : «Le moteur de la croissance semble être en train de redémarrer. »