Il a passé 7 ans de prison. Normalement, la période qu'il avait passée derrière les barreaux aurait été suffisante pour qu'il renonce à la délinquance et tout ce qui pourrait le faire dévier du droit chemin, Malheureusement ce n'était pas le cas. Il a retrouvé sa liberté, son droit de circuler librement sans menottes, sans gardiens. Quoi de meilleur. Rien sauf que pour faire face à sa nouvelle situation il lui fallait trouver du travail. Il fallait qu'il arrive à subvenir aux besoins de sa famille, à ses propres besoins car au fond, sa famille savait se débrouiller sans lui. Mais sa vanité le poussait à décrocher un emploi. Il ne concevait pas être dépendant des autres. Mais, avoir un bulletin N°3 chargé n'aidait aucun employeur à l'embaucher. Ainsi est faite la Société. Certains anciens détenus patientent, d'autres, comme le cas de l'accusé, courent à la recherche du gain illicite et ce en utilisant tous les moyens pour y parvenir. Il a pu grâce à certaines connaissances se faire doter d'une fausse carte professionnelle identique à celle délivrée aux agents de la police nationale. Ainsi et en toute quiétude, il pouvait l'utiliser à chaque opération frauduleuse. Le jour des faits, alors qu'il circulait dans un des quartiers sombres de la capitale à proximité de la rue Zarkoun, il demanda à un passant de s'arrêter. Ce dernier était en état d'ivresse légère. Autrement dit ayant juste bu quelques verres mais cette personne était lucide . Il s'est présenté comme étant un policier, il a montré sa carte. Ensuite il a commencé à demander les papiers du passant et ce soit disant pour un contrôle routinier. Le Monsieur s'est soumis et a présenté ses papiers. Tout en gardant les papiers, il a plaqué sa victime contre un mur, lui a intimé l'ordre de lever les mains et a procédé à sa fouille. Ainsi il a pu mettre la main sur un téléphone portable et une somme d'argent. Il lui a rendu ses papiers et l'a sommé de partir. Le Monsieur traumatisé par ce qui venait de lui arriver, a demandé à récupérer son portable et l'argent, il fut surpris de voir le soi disant policier brandir un couteau et le menacer si jamais il ne quittait pas les lieux . La victime, a compris qu'il s'agit d'un faux policier, il s'est dirigé de suite au poste de police pour déposer plainte et donner le signalement de son braqueur. Il a fallu quelques jours pour arrêter le coupable. Ce dernier a nié l'accusation, mais confronté à la victime , il a fini par avouer son forfait. Traduit devant la cour pénale du tribunal de 1ère instance de Tunis, il reconnu les faits et a déclaré qu'il était dans le besoin et qu'il a frappé à toutes les portes dans le but de trouver un travail honnête, malheureusement il n'a pas pu s'en procurer. Il a demandé la clémence des juges. Son avocat a essayé également d'attirer l'attention de la cour que les faits se sont produits une année après sa dernière libération, ce qui signifie que l'inculpé voulait réintégrer les rangs de la société et avait essayé de gagner de l'argent d'une manière légale. Malheureusement ses antécédents judiciaires ont joué en sa défaveur. Et l'avocat de conclure que ce qu'a fait son client est condamnable, mais la cour aurait certainement l'indulgence de lui accorder les circonstances atténuantes et de se limiter au minimum de peine. L'affaire a été mise en délibéré.