Il passait par une période difficile. Il se trouvait dans l'obligation de faire face à ses créanciers. Il lui fallait une solution à sa portée. Le meilleur moyen pensait-il c'était de vendre sa voiture. Elle est en bon état et d'une valeur estimée à 29.OOO Dinars ou plus. Une fois la décision prise, il a attendu le dimanche. pour aller exposer sa voiture au boulevard Mohamed V et trouver acquéreur . Une fois sur place, il s'est trouvé face à plusieurs demandeurs mais l'offre était en deçà de ses espérances. Il allait rebrousser chemin quand il fut contacté par un acheteur intermédiaire ( nommé en dialecte tunisien : gachar ).Ce dernier lui a proposé de lui présenter un Monsieur intéressé par l'achat d'une voiture similaire à la sienne. Ils se sont donnés rendez vous le lendemain. Au moment où ils allaient se quitter, le gachar a aperçu le portable de son interlocuteur posé sur un espace plat du tableau de bord de la voiture . Il en fut émerveillé et proposa de l'acheter. Le souci immédiat du propriétaire de la voiture était de ramasser aussi vite que possible de l'argent. Il n'a pas hésité une seconde à lui donner son accord . Pour cela il a demandé la somme de 500 Dinars soit la moitié de son prix réel. " je suis preneur " a répondu le gachar mais pour cela je dois le mettre à l'essai . Je le garderai jusqu'à notre rendez vous du lendemain, et je vous réglerai. Le lendemain , le propriétaire de la voiture se présenta à l'heure . Après une longue attente , ni l'acquéreur de la voiture ni l'intermédiaire ne se sont manifestés ; Ce n'est qu'au bout de trois heures d'attente que la victime fut convaincue qu'elle a été dupé par le gachar, et que ce dernier a trouvé un prétexte pour lui usurper son portable. Sans hésiter il s'est rendu de suite au poste de police pour déposer plainte. L'enquête a permis , grâce au signalement fourni, d'arrêter le gachar. Il s'est avéré que ce dernier a vendu le portable à quelqu'un pour la somme de 100 Dinars qu'il a encaissée de suite. Comme le stipule l'adage tunisien : Quel que soit le prix encaissé, le voleur est toujours gagnant. L'accusé a été traduit en état d'arrestation devant la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance Il a expliqué au juge qu'il n'a jamais été dans ses intentions d'arnaquer le vendeur de la voiture . Il a seulement eu un besoin pressant d'argent qui l'a poussé à vendre le portable de grande qualité à un prix dérisoire. D'ailleurs celui qui l'a acheté l'a revendu pour la somme de 350 Dinars. L'avocat a demandé à la cour de considérer les faits comme étant sans aucun préjudice, puisque le portable a été restitué au plaignant. Ce dernier s'est désisté et a présenté une demande d'annulation de poursuites.