Tunis le Temps - Dans cette affaire, les événements se suivent et ne se ressemblent pas. En effet, les faits avaient commencé par un coup de fil anonyme à la police, annonçant qu'une personne habitant à El Mourrouj I a été l'objet d'agression à son domicile, par deux inconnus. Les agents s'étant déplacés à l'adresse indiquée, avaient découvert que la victime en question n'était que l'artiste tunisien bien connu Chérif Alaoui. Celui-ci, ayant subi des blessures sur plusieurs parties du corps, a été transporté à l'hôpital pour recevoir les soins nécessaires. Il déclara cependant à la police qu'il a été attaqué par deux inconnus ayant envahi son domicile alors qu'il y dormait tranquillement. Les agents chargés de l'enquête ordonnée par le procureur de la République, avaient remarqué que la porte d'entrée ne portait aucune trace d'effraction, élément important, ne concordant pas avec la version de la victime. A moins que les agresseurs se soient introduits par une fenêtre laissée ouverte. Mais cela est également impossible car toutes les autres issues sont armées de fer forgé. Par ailleurs le gardien de la cité où se trouve le domicile de l'artiste précité, a déclaré à la police qu'il avait aperçu celui-ci le soir, accompagné d'une jeune fille. L'artiste, ajouta le gardien, avait enjambé la clôture de sa propre villa, puis ouvert la porte d'entrée de l'intérieur, pour permettre à la fille qui l'accompagnait d'y pénétrer. C'est ainsi que, de fil en aiguille, les enquêteurs avaient pu arriver à cette jeune fille s'avérant être celle qui agressa la victime, mais aussi celle autour de laquelle tournent des évènements connexes, qui donneront à l'affaire une autre tournure et une plus grande ampleur. Chérif Alaoui, avait tu l'existence de cette jeune fille, qui s'avéra pourtant être celle qui l'avait agressé. Pour cause, il était en litige avec elle pour un problème de trafic de devises. Il avait été effectivement vu la veille, en sa compagnie au Souk de la rue Zarkoun, et ils avaient tous les deux rencontré une tierce personne dans cet endroit, pour échanger des dinars en devises étrangères. Devant tous ces éléments, un mandat de dépôt fut délivré contre l'artiste Chérif Alaoui, dont les déclarations étaient non fondées et de nature à tromper la justice en faisant croire à quelque chose qui n'a pas existé, ce qui consiste un délit en lui-même. Ce, outre les nouveaux chefs d'inculpation, pour complicité avec ladite jeune fille, dans le trafic de devises. La douane est d'ailleurs intervenue, demandant la poursuite des deux inculpés et ils seront bientôt traduits devant la brigade des douanes, pour détention illégale et trafic de devises. Et l'enquête se poursuit, dans cette affaire où chaque évènement en cache un autre.