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« Un nouveau multilatéralisme doit être mis en place » M. Pascal Boniface, Directeur de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) (France)
Pour sa part, M. Pascal Boniface, Directeur de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) (France) a fait, dans son exposé, une lecture stratégique du contexte de la crise et de ses impacts. Il a souligné que la série de ruptures historiques, présentées comme telles par de nombreux observateurs, au cours des 15 derniers mois, ne sont en réalité que des événements importants, qui montrent que le monde d'aujourd'hui a, grandement, besoin de solutions communes et de davantage de solidarité. Il a, également, indiqué que les crises actuelles nécessitent des réponses communes et qu'un nouveau multilatéralisme doit être mis en place, précisant, à ce propos, que le monde actuel est un monde où les événements qui surviennent ont des répercussions directes et rapides partout, compte tenu de la globalisation galopante qui le caractérise. M. Boniface a ajouté que dans un monde globalisé, il ne saurait y avoir de place à l'unipolarité et que chaque événement nouveau montre les limites de ce concept. Il a affirmé, à ce sujet, que le monde d'aujourd'hui n'est ni bipolaire (la bipolarité n'est plus d'actualité depuis la chute du mur de Berlin en 1989), ni unipolaire, ni encore multipolaire, "mais un monde en voie de multipolarisation". Il a, également, fait remarquer que le multilatéralisme n'est pas un choix moral, mais plutôt "un choix rationnel". M. Boniface a, aussi, établi un distinguo entre unipolarité et unilatéralisme, indiquant qu'une série de problèmes, dont souffre le monde, proviennent de la confusion faite entre ces deux concepts. Il a, sur un autre plan, indiqué qu'il "n'est plus possible de vivre dans un monde où certains décident et où d'autres obéissent" et que le temps est révolu où les occidentaux dominaient le monde et dictaient leurs choix sans réaction ni résistance, et où "il suffisait de se placer en donneur de leçon pour être écouté". Il a, par ailleurs, souligné qu'en dépit des mutations qui ont métamorphosé la face du monde, les Etats demeurent "les pivots et les acteurs centraux", voire incontournables, de l'échiquier mondial, qui puissent apporter des solutions aux problèmes en suspens. M. Boniface a conclu son propos en indiquant qu"on peut être égoïste mais qu'on n'a nullement le droit de ne pas être intelligent".