Météo en Tunisie : nuages passagers sur la plupart des régions    Aziz Krichen, ce vendredi à Al Kitab; pour débattre de son nouveau livre «A contre-courant»    Lancement des exportations des dattes du gouvernorat de Kébili vers le Maroc    Les USA veulent imposer des sanctions à la Russie    Ligue 1 – mise a jour de la 10e journée – ESZ-EST (0-0) : Attaques stériles...    Ministère Intérieur : Recrutement de Techniciens Principaux    Ligue 1 – mise a jour de la 10e journée – CAB-ST (0-2) : Le Stade tout en maîtrise    Tunisie : L'étude de faisabilité de la Cité Médicale Les Aghlabides entre dans sa première phase    Signature d'un accord entre le ministère de la Santé et l'Amen Bank pour moderniser les hôpitaux publics    Météo : ciel nuageux et légère hausse des températures    Le ministre de l'Equipement reçoit une délégation du Fonds koweïtien pour le développement    Tunisie : vers le forage de 10 nouveaux puits de pétrole à El Borma    Gafsa : saisie massive de viande de volaille dans un abattoir clandestin    L'Europe en alerte : la tempête Benjamin frappe dès jeudi    La Tunisie, deuxième producteur mondial et premier exportateur d'huile d'olive biologique    40 morts dans le naufrage d'un bateau de migrants à Mahdia    Grèce : un séisme de magnitude 4,5 frappe l'est de l'île de Rhodes    ChatGPT Atlas : le nouveau navigateur d'OpenAI basé sur l'IA qui menace Google Chrome    Quand le trottoir devient un tribunal : l'Allemagne se penche sur le catcalling    France : Réouverture du musée du Louvre à Paris après le vol d'un butin d'une valeur de plus de 80 millions d'euros    Ligue 1 – Championnat national – 10e journée – ESS : Remonter la pente    La Marsa : Un homme tué à coups de pierres derrière un hôpital    Le Goethe-Institut Tunis propose Deux regards sur l'art contemporain : mémoire, écologie et pratiques curatoriales    Vient de paraître : Une fille de Kairouan de Hafida Ben Rejeb Latta    Météo en Tunisie : pluies légères, températures en légère baisse    Succès académique : Tunis El Manar renforce sa place de leader régional !    2e édition du festival international du cinéma du Sahara : L'Algérie à l'honneur    Annonce du Mufti : jeudi 23 octobre, début du mois de Joumada Al-Oula 1447    L'Espérance de Tunis ouvre la vente des abonnements "Virage" à partir du 22 octobre    Gabès : Le peuple et l'Etat unis face à la crise    Huile d'olive, dattes, céréales : La Tunisie en route vers de nouveaux marchés    Wushu Kung Fu : la Tunisie décroche 7 médailles au championnat du monde en Chine    Un nouveau pont entre l'université et la jeunesse : l'IPSI signe avec l'Observatoire National de la Jeunesse    Film Jad : diagnostique de l'état des hôpitaux tunisiens dans un long-métrage qui fait mal    Le titre Plus Belle voiture de l'Année 2025 décerné à deux voitures dans les catégories généraliste et premium    Vient de paraître : Une fille de Kairouan de Hafida Ben Rejeb Latta    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Gabès : un centre anticancer et la relance de l'hôpital universitaire en 2026    Zoubeida khaldi: La petite gazelle de Gaza    La Tunisie dévoile ses nouveaux maillots pour la Coupe arabe et la CAN 2025 !    L'Amiral Mohamed Chedli Cherif : Il aimait tant la mer, il aimait tant l'armée, il aimait tant la Tunisie    Seulement 10 personnes encore détenues à Gabès    Mohamed-El Aziz Ben Achour: La médina face aux malheurs de l'histoire    Kais Saied : le projet de loi de finances 2026 au service de la justice sociale et du citoyen    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    Etats-Unis : la Cour suprême pourrait restreindre les protections électorales des minorités    Tunisie vs Namibie : Où regarder le dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2026 du 13 octobre    Tunisie vs Sao Tomé-et-Principe : où regarder le match éliminatoire de la Coupe du Monde 2026    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quand l'inspecteur n'est pas là, les enseignants dansent !
COMPORTEMENTS
Publié dans Le Temps le 23 - 11 - 2009

Quand un Tunisien critique le travail de la municipalité, certains reproches sont récurrents. Il en est même qui sont devenus clichés tant on les reproduit dans toutes les bouches. Parmi ces griefs à répétition celui de n'effectuer convenablement les tâches qui incombent à la mairie qu'à l'occasion d'une grande visite officielle.
Là, tout l'arsenal servant à nettoyer, à désherber, à réparer, à construire ou à restaurer, sort de sa cachette et des centaines d'employés sont mobilisés pour rendre le lieu visité par le ou les hauts responsables, pareil à un petit paradis. Dans l'enseignement, les opérations de « toilettage » de ce genre sont légion. A l'occasion du passage d'un officiel important, on donne en quelques secondes des couleurs à l'établissement, on badigeonne partout, on passe la serpillière et le balai dans les salles, les couloirs et les cours. On demande aux élèves de bien se tenir et on en sélectionne les plus mignons et les plus propres pour accueillir le visiteur. Les enseignants, quant à eux, sont priés d'être présentables et surtout de mettre pour la circonstance des tabliers blancs comme neige. Bref, c'est un remue-ménage qui métamorphose les lieux et en donne une image très reluisante. Malheureusement, les visites qui produisent ces effets magiques sont rarissimes et leur très faible fréquence condamne beaucoup d'établissements à une incurie des plus déplorables et à un délabrement continu. Mais la ressemblance avec la municipalité ne s'arrête pas à ces manœuvres de simulation extérieure. Il y a plus grave quant au déroulement des cours.

La métamorphose
Par exemple, la visite d'inspection donne lieu à une activité débordante de la part de l'enseignant inspecté : à cette occasion, il sort tous ses acquis pédagogiques et tout son savoir didactique. On le voit travailler sur des fiches proprettes, arborant mille couleurs et des traçages partout. Le cours redevient parfaitement organisé et cohérent. Les questions posées par le professeur deviennent intelligibles et pédagogiquement bien formulées. Celui-ci ne crie plus après ses élèves, il leur sourit, les aide à répondre juste, accepte volontiers de leur réexpliquer un détail qu'ils n'ont pas saisi. C'est à peine s'il ne leur refile pas de l'argent et des cadeaux à chaque bonne collaboration de leur part. D'ailleurs, certains enseignants récompensent leurs élèves par de généreux bonus après une épreuve d'inspection réussie. Dans le cas contraire, on tend quelquefois à tout négliger en attendant le retour de l'inspecteur ou à s'en prendre à la classe qui n'a pas « collaboré ».

Mise en scène
Il est vrai que les visites d'inspection se font généralement à l'improviste. Mais, le téléphone arabe, les informateurs « spéciaux », un coup de fil « amical » ou le flair de l'enseignant concerné peuvent l'anticiper et donc lui faire perdre une bonne part de son effet de surprise ! On s'y prépare alors comme il se doit une journée et même une semaine à l'avance. Le journal de classe qui, jusque-là, était très mal tenu, subira un vrai lifting d'embellissement. On prendra même soin de prévenir les élèves de l'imminence de la visite. Certains iront même jusqu'à répéter comme au théâtre la séance à assurer le jour J. Le moment venu, ils feront parler les meilleurs et prieront les médiocres de se taire. Ils resteront debout pendant toute l'heure et utiliseront de la meilleure manière possible le tableau noir. On y verra des titres et des surtitres bien soulignés ; des schémas aux contours irréprochables avec des flèches bien nettes et une écriture très lisible. La leçon sera pour tout dire exemplaire !

Comment contrôler ?
Il en sera de même lors des leçons « témoins » (ou modèles) données en présence d'un public de jeunes stagiaires. L'enseignant qui en est chargé passe jusqu'à un mois pour la préparer et il fera tout pour qu'elle soit un modèle dans son genre. De telle sorte d'ailleurs que beaucoup de débutants n'en retiennent finalement rien sur ce qu'il ne faut pas faire dans leur métier ! Par contre, lorsqu'il n'a rien à prouver à qui que ce soit, lorsque, peinard, il est titularisé depuis belle lurette, lorsqu'il a eu toutes ses promotions, pourquoi veut-on que l'enseignant fasse preuve de zèle, qu'il se rappelle la pédagogie et les pédagogues, qu'il quitte son bureau « pour écrire un mot » sur le tableau, qu'il élabore des fiches et tienne impeccablement son registre, qu'il mette son meilleur costume et rase sa barbe ? L'inspecteur « policier » ne viendra pas de toute façon. A ce propos, le nombre des inspecteurs, des conseillers pédagogiques et de leurs assistants ne permet pas d'effectuer des visites régulières qui empêchent cette paresse contagieuse. De plus, on accable ces pédagogues de tâches multiples qui finissent par limiter leur champ d'action et altérer leur efficacité. Mais là non plus, personne n'est parfait, puisque certains inspecteurs prennent leur métier à la légère et méritent à leur tour d'être contrôlés !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.