L'un des 29 foyers privés auxquels la licence d'habilitation a été retirée par l'OOUN et qui n'a donc plus le droit d'héberger les étudiantes, celui d'Al Manal situé à El Omrane Supérieur continue d'accueillir des jeunes filles (étudiantes et fonctionnaires). 6272, à El Omrane Supérieur, un bâtiment composé de trois étages donne sur une place mal aménagée et qui s'est transformée même en une décharge d'ordures. Il s'agit bel et bien du foyer privé EL Manal qui héberge les jeunes filles de façon illégale. Après maintes visites de contrôle, l'Office des Œuvres Universitaires pour le Norda décidé de retirer l'autorisation d'exercice au propriétaire qui refusait de respecter le cahier des charges régissant le secteur. Cependant, le foyer ouvre ses portes aux jeunes locataires, toutes catégories confondues, (étudiantes et fonctionnaires) et ce illégalement. Car, jusqu'à présent, les autorités régionales ayant la prérogative de fermer définitivement le foyer n'ont pas tranché ferme, laissant ainsi le champ libre à la propriétaire. D'ailleurs, cette dernière se permet d'imposer sa loi aux jeunes filles à l'instar de M. étudiante en 3ème année chimie à la faculté des sciences de Tunis ainsi que d'autres. C'est tout récemment qu'elle découvre que le foyer héberge les étudiantes illégalement. Mais elle n'a de choix que de s'en accommoder. La jeune universitaire se trouve même obligée de supporter les conditions de vie dans cet établissement bien qu'elles soient incommodes et impropres. Elle précise en fait que l'hygiène est quasi absente. Notamment, la gérante ne prête pas attention à la propreté du lieu, par conséquent « nous sommes obligées de passer un coup de balai nous-mêmes sur ce site », témoigne-t-elle. Le ramassage des ordures ne s'effectue pas quotidiennement. « C'est une fois tous les trois jours que la gérante prend la peine de vider les poubelles », confirme-t-elle. Ce n'est pas tout : les résidentes endurent le martyre même pour prendre une douche. Ces équipements sanitaires ne sont disponibles que trois fois par semaine et ce durant une période limitée, soit quatre heures seulement. M. précise que c'est à partir de 4 heures de l'après-midi jusqu'à 9 heures du soir que les douches sont fonctionnelles. Pis encore, ces espaces ne sont pas indépendants. « Ils sont en fait inclus dans des toilettes », toujours d'après « M » qui supporte à son corps défendant ces conditions défavorables. Elle déclare même qu'elle compte faire la navette vers sa ville natale. Choix certes peu pratique mais qui « reste beaucoup mieux que vivre dans cet espace inadéquat », regrette la jeune fille. Et d'enchaîner : « je préfère passer l'hiver chez moi plutôt que de vivre dans ce foyer où un froid glacial a déjà fait irruption »*, toujours d'après l'étudiante.
*Cette description est absolument réelle. Nous nous sommes rendu sur les lieux par un jour où il faisait un froid de canard.