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- Nos moyens sont limités et les étudiants doivent en être conscients - La parole à l'administration - Mouldi Abbassi, Directeur Général de L'office des Œuvres Universitaires pour le Nord (OOUN)
Ayant une capacité d'hébergement de 35 mille étudiants, l'Office des Œuvres Universitaires pour le Nord trouve des difficultés à répondre à toutes les demandes des étudiants en la matière. Il a par conséquent recours à la sous-traitance qui coûte certes cher. Ainsi, ses charges supplémentaires sont-elles facturées à l'office rien que pour héberger ceux qui en ont le droit. Toutefois, la qualité de service fait toujours défaut dans la quasi-totalité des foyers étatiques, bâtiments vétustes, manque d'équipements, absence totale de confort...Dans cette interview M. Mouldi Abbassi, Directeur Général de l'OOUN nous parle des efforts déployés par l'Office pour améliorer les conditions de vie dans les cités universitaires ainsi que les solutions utilisées pour accueillir les étudiants.
Le Temps Le nombre des étudiants est en augmentation continue. L'office des Œuvres Universitaires pour le Nord (OOUN) est-il toujours en mesure de répondre à la demande en matière d'hébergement universitaire ?
M. Mouldi Abbassi, L'Office des Œuvres Universitaires pour le Nord couvre onze gouvernorats ; les villes du Grand-Tunis, le Nord-Ouest, Bizerte, Nabeul et Zaghouan. Il intervient dans quatre domaines d'activité à savoir : l'hébergement, la restauration, les bourses et les prêts et les activités culturelles et sportives. Au total 71 institutions sont sous la tutelle de l'office. Elles se présentent comme suit ; 16 cités universitaires, 33 foyers, 19 restaurants et 3 centres d'activités culturelles et sportives. Théoriquement, l'OOUN a une capacité d'accueil de 35 mille étudiants. Mais cette année, nous sommes en train d'effectuer plusieurs travaux d'aménagement à Bizerte, Tunis, Ariana Hammam Chatt et cité Ezzouhour. Donc 33 207 étudiants ont été hébergés lors de la rentrée universitaire 2009-2010 dont 17 322 nouveaux bacheliers. Il importe de dire que plusieurs foyers sont vétustes car, les bâtisses datent depuis les années 60 et 70. Les travaux en cours de réalisation, de façon totale ou partielle, touchent différents volets tels que les structures et les fissures... Mieux encore, c'est l'aspect sécurité qui compte le plus à ce niveau. D'ailleurs, nous effectuons ces travaux suite aux opérations d'expertise menées par une société spécialisée dans le domaine.
Il s'agit donc là de la nouvelle démarche de l'Office ? Effectivement. C'est une nouvelle tendance. Nous avons formé des commissions permanentes au sein de l'office. Elles visitent périodiquement les foyers pour déterminer les travaux qui y seront effectués. La commission visite les foyers une fois tous les trois mois pour établir au préalable la liste des interventions. Cette démarche nous a permis d'ailleurs de réaliser des économies.
Ces travaux limitent sûrement votre capacité d'accueil ? Ce problème ne se pose pas dans le Grand-Tunis pour les étudiants de la première année des deux sexes pour lesquels nous tenons à mettre ces logements à leur disposition. Nous offrons également des lits aux filles inscrites en 2ème année. La priorité est accordée aux boursières. 10598 renouvellements d'hébergement leur ont été accordés en plus de 5287 hébergements exceptionnels pour les cas sociaux et les cas particuliers. Je tiens à rappeler dans ce cadre que l'hébergement en masse est terminé. Des opérations isolées se poursuivront jusqu'au mois de janvier, car notre credo est de ne laisser aucun lit vacant. Il faut dire que la généralisation des établissements universitaires dans les villes a réduit la pression sur la capitale.
Mais vous avez des problèmes dans les autres villes telles que Bizerte et le Nord-Ouest. Pour pallier ces difficultés nous avons eu recours à la sous-traitance. Cette alternative est adoptée pour résoudre le problème d'hébergement dans les villes de Béjà, Bizerte, Kef et Jendouba. Une enveloppe de 1,5 million de dinars est réservée annuellement à cette opération. Par ailleurs, un foyer universitaire d'une capacité d'accueil de 600 lits sera opérationnel à Béja d'ici les vacances d'hiver. Il est en phase de finition. Il existe à Siliana un seul foyer pour héberger les étudiants qui poursuivent leurs études dans cette ville. Malheureusement, nous n'avons de solutions, pour bien les accueillir, que d'aménager des espaces supplémentaires. Il existe même un surplus dans cette cité.
Pour ce qui est de la ville de Bizerte, seul un immeuble sur quatre est opérationnel actuellement. Les trois autres bâtisses sont en train d'être renouvelées totalement. Elles seront prêtes lors de la prochaine rentrée et accueilleront pratiquement 1000 étudiants. Entre temps, nous assurons l'hébergement de 320 étudiantes sous la formule de la sous-traitance.
La même démarche est appliquée à Jendouba, où nous offrons 700 lits sous cette formule. Cependant les deux cités universitaires assurent une capacité d'hébergement pour 1800 étudiants. Nous disposons au Kef de deux foyers qui accueillent 900 étudiants comme nous offrons 600 lits par les sous-traitants.
Il est clair que l'office est en train de miser sur la sous-traitance pour résoudre le problème d'hébergement. Une solution coûteuse. Y-t-il d'autres solutions propres à l'office telle que la construction de nouveaux foyers ? La priorité est accordée à l'enseignement. Chaque étudiant a droit à une chaise dans l'un des établissements universitaires. Nous l'assumons. Parallèlement nous essayons d'offrir un lit pour les étudiants qui en ont le droit.
Nul ne peut nier que les conditions de vie dans les cités universitaires ne sont pas confortables et manquent de commodités. La majorité des foyers manquent d'équipements (interrupteurs, chauffages, douches, cuisines...). L'office a pour objectif d'améliorer les conditions de vie dans les cités. C'est-ce qui explique d'ailleurs la fermeture de plusieurs foyers pour réaliser les travaux d'aménagement.
Mais plusieurs services ne sont pas assurés convenablement s'ils ne sont pas carrément absents. Nos moyens sont limités et les étudiants doivent en être conscients. Nous offrons ainsi les équipements nécessaires (lits, tables...). Pour ce qui est des autres commodités telles que le chauffage central, il importe de dire que quelques foyers en disposent. Nous avions poursuivi nos études dans des conditions moins favorables à une époque où le chauffage n'existait pas ; et nous ne nous sommes jamais lamentés. Quant à l'équipement des cuisines, il faut dire que l'OOUN offre toujours des plats à des prix symboliques. Les restaurants universitaires sont chargés de cette mission, il n'y a donc pas besoin d'équiper les foyers par des cuisinières. Toujours dans le même contexte, l'office a alloué un budget pour entretenir les douches tout en pensant à la composante maîtrise de l'énergie. Par exemple, le foyer de la Manouba a été équipé en chauffe-eau solaire ainsi que d'autres pour remédier à ce problème. Je rappelle à cette occasion que l'utilisation des appareils électroménagers est interdite dans leurs chambres. Nous fermons les yeux, mais quand il y a abus nous intervenons. C'est ce qui justifie d'ailleurs que nous ayons remplacé les disjoncteurs.
Comment l'office est-t-il en train de procéder pour assurer la sécurité au sein des foyers ? La composante sécurité est toujours d'importance majeure et à tous les niveaux. Une cellule fixe composée d'un ingénieur et de quatre techniciens effectuent des visites périodiques pour vérifier le réseau du gaz et de l'électricité...