• 15 morts dans deux attentats Le Temps-Agences - Le nouveau secrétaire américain à la Défense Robert Gates s'est rendu hier à Bagdad où deux attentats ont fait au moins 15 morts. "L'idée est de sortir, d'écouter les officiers sur le terrain, de parler avec les Irakiens, et de voir ce que je peux apprendre", a déclaré à la presse M. Gates. Deux jours après sa prestation de serment, M. Gates, qui a affirmé que l'Irak était sa "priorité", a joint les actes à la parole en se rendant à Bagdad. L'ancien directeur de la CIA et successeur de Donald Rumsfeld vient comprendre la situation pour apporter des éléments au président Bush, sous la pression de l'opinion publique américaine, et qui a promis une nouvelle stratégie pour le début d'année. "Nous discutons d'une possible augmentation" du nombre de soldats américains en Irak, a déclaré à Bagdad M. Gates, à l'issue d'une rencontre avec le commandement américain au camp militaire de "Victory", près de l'aéroport. "Avant de tirer des conclusions, je veux parler au Premier ministre (irakien Nouri Al-Maliki) et aux membres du gouvernement irakien", a-t-il ajouté. M. Gates doit rencontrer M. Maliki, opposé à une augmentation du contingent américain. "Toutes les options sont sur la table", a pour sa part assuré le général John Abizaid, commandant des opérations militaires américaines au Proche-Orient, qui accompagnait M. Gates. Aux premières heures de la matinée, un kamikaze à bord d'un véhicule piégé s'est fait exploser à un barrage de police dans le quartier de Jadriya, près de l'université de Bagdad (sud). Bilan: onze morts et une trentaine de blessés. Trois policiers figurent parmi les tués. La majorité des victimes civiles sont des étudiants qui se rendaient à l'université, devenue une des cibles des extrémistes sunnites. "Dans la panique ayant suivi l'attentat, les gens marchaient sur les corps en tentant de s'enfuir", a raconté un témoin. Peu après, au moins quatre personnes ont été tuées et sept blessées dans l'explosion d'une voiture piégée près d'un bâtiment administratif, mais cette fois-ci au nord de Bagdad, à al-Kasra, une zone mixte d'un quartier majoritairement sunnite. De nombreuses autres explosions ont retenti dans la capitale pendant la matinée, sans qu'il soit possible d'en déterminer l'origine. Deux autres attentats à la voiture piégée ont blessé 4 personnes au total à al-Bayah (sud-ouest de Bagdad) et Kamsarrah (est). A Adhamiyah, des hommes armés ont abattu le vice-doyen de la faculté de droit de l'université Al-Musthanriya ainsi que trois personnes qui étaient avec lui. A Baladiyat (est de la ville), un professeur, Mahmoud Mohamed Rasheed, frère du célèbre acteur Zouhair Mohamed Rasheed, a été assassiné. Une personne a en outre été tuée et sept blessées quand des hommes armés ont mitraillé une station de bus de Bab Al Mohada (nord de Bagdad). Ailleurs dans le pays, 5 policiers et militaires ont été tués au cours de divers incidents, dont deux attentats suicide. Dans le sud chiite, les Américains ont transféré la responsabilité de la sécurité aux Irakiens dans la province de Najaf, notamment dans la ville sainte chiite du même nom, théâtre d'une importante insurrection anti-américaine en 2004. Parallèlement à la visite de M. Gates, le Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, fidèle allié des Etats-Unis, s'est lui aussi rendu à Bagdad où il a rencontré son homologue irakien. M. Kaczynski s'est engagé à ce que les troupes polonaises "terminent" leur mission. "Il ne faudra plus très longtemps avant que les troupes polonaises puissent quitter le pays", a assuré pour sa part M. Maliki. Le procès de Saddam Hussein sur la campagne contre les Kurdes s'est par ailleurs poursuivi mercredi. Pour le troisième jour consécutif, l'accusation a présenté à la cour des documents officiels de l'époque où l'ex-dictateur donnait son accord pour étudier l'emploi de sarin et de gaz moutarde contre les "saboteurs" kurdes.