C'est une ONG israélienne qui tire cette fois la sonnette d'alarme. Le Centre Ha Moked pour la défense de l'individu annonce que le nombre de Palestiniens privés de leur statut de résident à Al Qods a atteint, l'an dernier, le chiffre record de 4.577. Le problème est récurrent. Israël n'a jamais caché ses convoitises et ses prétentions sur la ville sainte. Le mouvement de judaïsation ne date pas d'aujourd'hui, seulement, le phénomène prend des « proportions effrayantes » comme le souligne l'ONG israélienne. Cette stratégie fait partie d'un plan diabolique élaboré par le mouvement sioniste lors de sa première conférence à Bâle, en 1897. Avec la complicité des Britanniques, il fit accélérer l'immigration juive en Palestine et les terroristes de Stern et de Hagana se chargeront de chasser 100.000 Palestiniens de la partie occidentale d'Al Qods lors de son occupation en 1948, 15.000 autres furent chassés de la partie orientale en 1967. Les gouvernements successifs israéliens, de droite ou de gauche, perpétuèrent cette politique, rivalisant dans l'agrandissement des colonies, grignotage et confiscation de terres, démolition de maisons et expulsions de Palestiniens. Le but est clair : gagner une supériorité démographique et mettre le monde devant le fait accompli avant les négociations sur le statut final de la ville. Face à tout ce manège subtil, l'ONU et les puissances occidentales affichent une impuissance hilarante et les Palestiniens se confinent dans des luttes internes stériles et désastreuses. Même, les quelques espoirs suscités avec l'arrivée d'une nouvelle administration à Washington, s'évaporèrent au premier coup de colère d'Israël, rappelant cette administration à l'ordre et confirmant son statut d'Etat privilégié et dorloté par les Etats-Unis.