Des enfants violentés d'une façon ou d'une autre existent encore dans notre pays. C'est dans les classes socio-économiques défavorisées que cette tranche d'âge subit différentes formes d'agression physique et/ou verbale et psychique. Nombreuses sont, en fait, les études effectuées dans les centres spécialisés démontrent que les enfants sont maltraités par leurs parents. D'ailleurs nous avons pu voir vendredi soir -lors de l'émission " El Mousameh Karim " diffusée sur Hannibal TV- deux cas où des enfants ont été profondément lésés par leurs parents. Divorcés, les parents respectifs ont refusé de se présenter sur le plateau et de manifester leur volonté de prendre en charge leurs progénitures. Une situation dramatique pour ces petites créatures qui ne pouvaient pas s'empêcher de pleurer à cause de la réaction de leurs parents. Pis, un père l'a dit carrément, " Je m'en lave les mains ". Des termes choquants qui seront gravés dans leur mémoire. Il s'agit là d'une forme de violence psychique qui aura des répercussions sur leur personnalité. Au Centre de la Défense et de l'Intégration Sociale à Mellassine une étude a été réalisée sur 60 enfants pris en charge en 2008. Elle a démontré que 5,7 % de l'échantillon sont victimes de maltraitance physiologique. Ils sont " massacrés " de différentes manières, brûlure, privation de nourriture et des besoins de base, expulsion de la maison...En fait, plus de 700 enfants ont été victimes de maltraitance l'année dernière contre 572 en 2007. Les chiffres grimpent au fil des années.
L'enfant bouc émissaire Plusieurs parents faisant face à une situation difficile, (désaccord et conflit au sein du couple, détresse, difficultés économique...) n'hésitent pas à agresser leurs progénitures pour une raison ou une autre. Ils les maltraitent en ayant recours à des punitions cruelles. Gronde, réprimande, retenue dans des espaces fermés...Certains n'hésitent pas à aller plus loin en utilisant des méthodes dégradantes: rasage des sourcils, d'une partie du crâne... Ces pratiques sont, surtout, à l'honneur dans les zones socialement problématiques. A cet effet, un programme national a été établi pour protéger les enfants contre la violence. Il a pour objectif de diffuser la culture de la non violence et ce en renforçant le rôle de la famille en tant que cellule sociale fondamentale dans l'éducation des enfants, en impliquant ces derniers dans toutes les affaires familiales. Le programme compte aussi consolider les instruments de suivi prévu dans le Code de la protection de l'enfant, et mettre en place une base de données qui sera utilisée comme référence dans la planification et la programmation. Les agents chargés de la prise en charge des enfants violentés seront touchés par le programme et ce, en renforçant leur capacités et compétence en la matière. Des études et des recherches plus approfondies seront effectuées en ce sens pour comprendre davantage les problèmes dont souffrent les enfants, pour y remédier et proposer des solutions adéquates pour cette frange de la société.
Mendicité des enfants : une simple infraction Quatre résultats sont attendus. Il s'agit essentiellement de l'amélioration du système juridique. Il est prévu qu'il sera plus opérant pour favoriser la protection de l'enfant contre toutes les formes de la violence. En effet, jusqu'à présent, ce système n'encadre pas rigoureusement les droits des enfants exploités par les adultes, notamment, ceux qui s'en servent dans la mendicité. Ce phénomène n'est pas considéré comme un délit mais une simple infraction de dernière catégorie. C'est ce qui encourage les parents à exploiter ces petites créatures. Autre résultat prévu, une meilleure coordination entre les différents partenaires et intervenants dans le domaine. Il existe en fait une anomalie à ce niveau ou plutôt un maillon manquant, d'où une faible prise en charge de cette tranche d'âge maltraitée. Le programme vise par ailleurs à mieux outiller les structures et les institutions intervenant dans le domaine tout en offrant des services de qualité pour ces victimes de violence. A rappeler dans ce cadre que le nombre des enfants menacés augmente en Tunisie d'une année à l'autre. Ils étaient 6808 d'après les chiffres de 2008 contre 5396 en 2007. Cela s'explique par le ministère des Affaires de la Femme, de l'Enfance et des Personnes âgées par le fait que le signalement chez les délégués de protection de l'enfance est plus en plus important.