J'ai lu avec grand intérêt votre article du 01/03/2012 intitulé « la moitié des femmes entre 18 et 64 ans sont victimes de violences multiples ». Je voudrais bien m'exprimer sur cet article, étant moi-même assistante sociale (spécialisée dans le domaine de protection de l'enfance). Je voudrais aussi insister sur la situation des enfants engendrés par ses couples. L'Incidence de la violence contre les femmes est excessivement élevée. Un bilan quotidien triste- pour les femmes tunisiennes et leurs familles. L'étude concernée (faite sur 12 mois) a démontré que les femmes ont subi au moins une forme de violence. Il est triste de constater qu'il s'agit presque toujours de plusieurs formes de violence en même temps. La violence physique et aussi psychique et économique est la plupart de temps corrélée avec la violence psychique et physique. On conclut que le pourcentage des femmes tunisiennes en malheurs est plus important que le laisse prévoir l'étude. Les enfants maltraités n'ont pas été pris en considération. Il est fort probable qu'ils aient aussi été frappés et déshonorés. Les enfants sont certainement traumatisés en assistant aux scènes de violence entre les parents, même lorsqu'ils ne sont pas directement affectés. La santé des enfants ainsi que leur développement psychique, physique et social subissent ainsi une influence négative. Parmi les symptômes vécus par ces enfants on notera insomnies, retard du développement, énurésie, manque d'appétit etc. Ils réagissent avec un retrait social ou un comportement agressif. Ils se plaignent de manque de concentration et d'échecs scolaires. Les soucis de leurs familles occupent leurs pensées et les empêchent de se concentrer à l'école. Les enfants sont influencés par le comportement de leurs idoles (parents). Les filles avec un père agressif cherchent souvent un partenaire agressif. Les garçons par contre brutaliseront et maltraiteront plus tard leurs femmes. Ils vivent avec l'image négative de leurs parents. La violence entre les parents influe aussi directement sur leur relation réciproque et celle avec leurs enfants. En fait, les enfants adolescents perdent le respect devant leurs mères qui ne se sont pas défendues devant leur partenaire. Même comportement devant le père plus tard. Les maris violents risquent par leurs comportements, de perdre non seulement leurs épouses, mais plus tard, aussi leurs enfants. Les actions suivantes doivent être programmées (sur la base des données citées ci-haut) : - Instauration de lois interdisant la violence domestique - Obligation de la police et des instances judiciaires à intervenir - Organisation de centres d'accueil et d'aide pour les femmes, les hommes et les enfants - Mise en disposition de centres d'accueil pour les femmes et les enfants victimes de la violence - Lutte contre la pauvreté et le chômage Les centres d'accueil ont la fonction de prévention et de guérison. Il s'agit en premier lieu d'interrompre le processus de la violence et d'aider les familles à avoir une bonne entente dans leur vie quotidienne. En conclusion : les enfants forment l'avenir du pays. Il faut les aider à bien remplir ce rôle. La lutte contre la violence entre les hommes et les femmes est une condition nécessaire pour assurer un avenir meilleur du pays sur la base d'une bonne santé individuelle. C'est un devoir qui concerne tous les membres de la société. Claudia Bauer