Le Temps-Agences - Le Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a prorogé jusqu'à de nouvelles élections le mandat du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui arrivait normalement à expiration le 25 janvier prochain. Réunis à Ramallah, en Cisjordanie, les membres du Conseil, sorte de bureau permanent du parlement palestinien, ont décidé qu'Abbas resterait en poste jusqu'à ce que des élections puissent être organisées dans les territoires palestiniens. Les scrutins législatifs et présidentiel prévus le 24 janvier ont été annulés en raison du refus d'y participer du Hamas, le groupe islamiste qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007 après en avoir chassé les combattants du Fatah d'Abbas. Le Conseil central a aussi décidé de prolonger au-delà de janvier le mandat du Conseil législatif, le parlement palestinien où le Hamas est majoritaire et qui ne s'est plus réuni depuis plus de deux ans. Mahmoud Abbas, qui a pris la tête de l'OLP et de l'Autorité palestinienne à la mort de Yasser Arafat en 2004, a déjà fait savoir qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat quand la présidentielle pourra être organisée. Pour le Hamas, qui ne siège pas au sein de l'OLP, le maintien d'Abbas à la présidence palestinienne après le 25 janvier est «illégitime». Lors de sa réunion mardi et mercredi à Ramallah, le Conseil central a également appuyé Mahmoud Abbas dans son refus de toute reprise des négociations de paix avec Israël sans un gel total de la colonisation juive dans les territoires palestiniens. Mahmoud Abbas, qui préside à la fois le mouvement nationaliste Fatah, l'Autorité palestinienne et l'OLP, a jugé non pertinent le moratoire de dix mois sur de nouvelles implantations juives décrété en novembre par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Cette mesure, qui ne concerne ni les 3.000 logements en cours de construction destinés à 10.000 nouveaux colons en Cisjordanie ni l'extension des habitations pour les Juifs à Al Qods-Est, a été présentée par Benjamin Netanyahu comme devant favoriser la reprise rapide des pourparlers de paix souhaitée par le président américain Barack Obama. Mais pour Mahmoud Abbas, cette initiative ne répond pas aux exigences légitimes des Palestiniens et trahit une absence de réelle volonté de paix de la part du gouvernement Netanyahu, dominé par la droite et l'extrême droite nationalistes. Après avoir été soutenu dans son exigence d'un gel total de la colonisation en préalable à une reprise du processus de paix lancé en novembre 2007 à la conférence d'Annapolis, Mahmoud Abbas est pressé maintenant par les Etats-Unis et l'Union européenne d'y renoncer.