* Deux hôtels seulement à Tozeur offrent la formule Amadeus * 110 agences inscrites dans le système * Un séjour de trois jours dans un quatre étoiles dépasse les 600 dinars. Pour un couple et trois enfants, ce n'est pas donné. “ Un intérêt particulier sera accordé au tourisme intérieur en vue de renforcer son rendement et relever sa contribution de 7 et 15 % des nuitées “, c'est ce qu'a annoncé M. Khalil Lajimi lors du débat budgétaire. Pour ce faire, une campagne promotionnelle a été lancée pour encourager les Tunisiens à passer les vacances d'hiver dans un hôtel, essentiellement dans les régions du Nord et du Sud. “ Nous misons sur le tourisme de montagne et celui du désert “, a déclaré le ministre. D'ailleurs, c'est à travers le système “ Amadeus “ que les intéressés peuvent passer un séjour à un prix moins cher. Opérationnel depuis trois ans, ce système ne répond pas toujours aux attentes des Tunisiens. Ils trouvent que les tarifs restent chers par rapport à ceux offerts aux étrangers. Tozeur à 670 dinars Ainsi, un séjour en demi-pension, dans un hôtel classé quatre étoiles à Tozeur, coûte 670 dinars pour un couple et trois enfants âgés de plus de 6 ans. “ Il s'agit d'ailleurs, de l'unique offre disponible du 21 au 24 décembre “, nous informe au bout du fil une employée dans une agence de voyage inscrite dans le système Amadeus. Elle ajoute : “ il existe une autre offre à partir du 24 décembre dans un hôtel cinq étoiles en LPD (logement petit -déjeuner) “. Mais il faut payer 137 dinars par personne, un prix qui, à l'évidence, n'est pas à la portée de toutes les bourses. Publicité mensongère Amadeus n'a pas diversifié les opportunités dans cette région du sud, pourtant très sollicitée pendant l'hiver. “ Deux hôtels seulement sont disponibles dans le système “, explique l'employée. Ce constat est en contradiction avec les déclarations du ministre à la Chambre des députés qui a classé le Sud comme destination prioritaire pour le tourisme intérieur. Plusieurs Tunisiens qui ont contacté des agences parlent même de publicité mensongère. Les propositions sont quasi-absentes dans la région de Tozeur et restent très chères pour un couple désirant faire plaisir à ses enfants. Il ne faut pas oublier un autre facteur qui ne manque pas d'importance, les dépenses supplémentaires ou les extras. La facture sera ainsi salée. Elle peut dépasser les mille dinars. Cette somme n'est pas à la portée des fonctionnaires et de la classe moyenne en général, visée par cette campagne. Les sites Internet spécialisés n'offrent pas, non plus, des promotions alléchantes à cette occasion. Elles ne dépassent pas les 2 %, c'est ce qui démotive les intéressés. Autre destination, le Nord-Ouest. Tabarka et Aïn Drahem sont largement sollicitées en cette période. Ceux qui préfèrent le tourisme écologique ou du bien-être choisissent la région pour y passer un séjour, mais les prix sont toujours décourageants pour les responsables de famille. Il faut en fait, réserver pas moins de 300 dinars pour s'offrir trois jours à Tabarka dans un hôtel classé trois étoiles. Logée en demi-pension, la famille se trouve obligée de dépenser des sommes supplémentaires (frais d'essence, achat de cadeaux de souvenir, sorties au restaurant...). Mieux encore, il est difficile de réserver automatiquement, car l'offre n'est disponible dans cet hôtel que sur demande. “ Les intéressés doivent attendre au moins 24 heures pour avoir la confirmation“, explique l'employée. Les prix affichés par les 4 et 5 étoiles sont certes plus chers. Ils varient entre 450 et 640 dinars. Des tarifs jugés démotivants bien qu'ils soient déterminés par le système Amadeus. Dès lors, un court séjour dans le Nord-Ouest est loin d'être évident pour les fonctionnaires qui ne doivent pas oublier les dépenses mensuelles, notamment le loyer, les frais des cours particuliers, le budget de ménage... “De la poudre aux yeux” Les efforts déployés par le ministère de tutelle pour promouvoir le tourisme intérieur restent insuffisants et isolés. “ C'est de la poudre aux yeux “, protestent plusieurs fonctionnaires qui n'arrivent pas à concrétiser ce petit rêve. “Sami”, cadre dans une banque, trouve qu'il est encore inacceptable de faire le tour des agences pour réserver dans un hôtel sous cette formule. “ Il est même difficile de les répertorier. Je dois contacter Amadeus par téléphone pour avoir l'adresse de l'agence la plus proche de chez moi “, explique-t-il. A remarquer que 110 agences réparties sur toute la République proposent des séjours déterminés par Amadeus. Le ministère doit intervenir davantage auprès de la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie (FTH) et la Fédération Tunisienne des Agences de Voyage (FTAV) pour garantir aux Tunisiens des séjours à des prix préférentiels. Une pratique qui doit être concrétisée dans les plus proches délais