La dame âgée qui se présenta aux agents de la garde nationale, de la région du Cap Bon était dans tous ses états. Abasourdie et encore sous le choc, elle leur rapporta ce que lui avait relaté sa fille agressée par une bande de malfrats qui abusèrent d'elle, puis l'abandonnèrent dans un état pitoyable. Cette dame âgée d'une quarantaine d'années, et mère d'une petite fille, avait préféré s'installer au domicile de ses parents, pour s'occuper de son père âgé et souffrant d'une maladie chronique. Le soir du drame, celui-ci étant grabataire, et ne quittant pas sa chambre à coucher, ne s'était aperçu de rien. Il était minuit, et la dame qui dormait depuis déjà un bon moment entendit frapper à la porte. Intriguée, elle demanda qui était ce visiteur importun. Elle était derrière la porte qui a été forcée et fut surprise par deux jeunes inconnus, qui envahirent les lieux, en y pénétrant par effraction. Ils n'avaient pas l'air avenants ni aimables puisqu'ils brandissaient des couteaux, et ils étaient là pour un but précis : abuser de la pauvre dame. Ne perdant pas de temps, ils la cernèrent, et l'obligèrent sous la violence de sortir, pour l'entraîner dans un lieu isolé , où l'un d'eux abusa d'elle, malgré ses supplications et ses pleurs. Le deuxième complice fut perturbé par la sonnerie de son téléphone portable, ce qui permit à la victime d'échapper à ses griffes et regagner la maison de ses parents en courant. Telle était la version de la victime, qui relata sa mésaventure aux agents de la garde nationale, lesquels se dépêchèrent sur les lieux accompagnés de la mère, scandalisée sa fille ayant été abusée et son honneur bafoué. La victime ne manqua pas de donner, avec précision, les signalements de ses agresseurs. L'un d'eux arrêté a été condamné en première instance à 10 ans d'emprisonnement alors que le deuxième en fuite, a été condamné à la prison à vie. Toutefois, ce dernier formula opposition et la peine de prison à perpétuité fut confirmée par la même juridiction. Les deux accusés ayant interjeté appel, et la cour les a acquittés pour insuffisance de preuve. Elle estima en effet que la version de la victime n'était pas corroborée par des éléments indubitables et intangibles de nature à établir que les accusés étaient bel et bien ces deux jeunes hommes qui ont été impliqués et reconnus par la victime. Les faits ayant cependant bel et bien existé, la jeune fille abusée, se serait-elle trompée sur l'identité de ses agresseurs ?