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Une matinée à l'hôpital Razi
Reportage
Publié dans Le Temps le 15 - 01 - 2010


* Vol au dessus d'un nid de coucou
* L'angle psychiatrique - Interview du Dr. Lassaad Kallel ; psychiatre, psychothérapeute : « Schizophrènes, mais avec des degrés »
Jeudi matin, il est déjà dix heures, les guichets d'inscription et la caisse de la consultation externe de l'hôpital Razi sont archi combles. Les files d'attente se prolongent jusqu'à l'entrée principale. Hommes, femmes, adultes et jeunes attendent avec impatience leur tour dès bonne heure. Mais les agents des guichets chargés de cette tâche effectuent leur travail très lentement, ce qui provoque d'ailleurs la colère de quelques patients. Ils n'hésitent pas à protester contre la qualité du service.
Face à cette situation, des patients optent pour le système D en se faufilent discrètement pour avancer gagnant ainsi quelques places. L'un d'eux est pris en flagrant délit. Son comportement suscite la réaction d'un certains nombre de personnes qui le dénoncent haut et fort. « Mais ce ne pas de sa faute. Les guichets ouverts sont limités, deux seulement pour les hommes et un seul pour les femmes », commente une patiente. « C'est d'ailleurs inexplicable », ajoute-t-elle. A l'instar des autres femmes, la patiente n'a pas beaucoup d'autre choix que d'attendre. Le même rituel se répète à ce niveau, une tâche certes pénible qui nécessite une grande patience et disponibilité.
Le calvaire des patients qui consultent à l'hôpital Razi à la Manouba commence très tôt le matin pour se poursuivre jusqu'au début de l'après-midi. Cette situation n'est pas limitée à cet établissement seulement car, l'encombrement est l'un des points faibles du système de la santé publique en Tunisie.
Après une longue attente en face des guichets, une deuxième phase commence devant les bureaux des médecins. Debout ou assis sur des bancs en faïences, les patients patientent dans le couloir très froid depuis plus de deux heures. D'autres font le va et vient et ne savent pas dans quel bureau ils doivent consulter. Entre temps, une voix prononçant le prénom vient en aide à ces désorientés. « C'est inacceptable, l'infirmière me demande de passer au bureau N° 8 alors que c'est dans le bureau N°4 que je dois voir le médecin. J'étais en train d'attendre dans l'autre côté depuis longtemps. Heureusement que ai entendu mon prénom, sinon j'aurais raté mon rendez-vous », témoigne une dame qui a la cinquantaine.
Contrôle de routine
« Il s'agit là d'un petit exemple », commente un homme ayant la quarantaine. Et d'enchaîner « Il est très fréquent de voir ces scènes, il ne faut pas s'étonner, c'est tout à fait ordinaire ». L'air très calme, l'homme nous dit qu'il consulte à l'hôpital Razi depuis des années. « Ce contrôle de routine s'inscrit dans le cadre du dossier médical que je présente à mon travail. De fait je dois être patient ».
Un autre homme qui venait récupérer un document était à l'hôpital depuis 8 heures du matin. « Il a fallu que je me réveille dès 5 heures du matin pour arriver à temps et ne pas rater la journée », témoigne-t-il tout en précisant : « il est plus que dix heures et j'attends toujours la signature du médecin ».
Une simple formalité peut en fait s'éterniser. L'infirmière supposée accomplir cette prestation avait d'autres actes à assurer, il faut qu'elle enchaîne le travail entre plusieurs services, les guichets d'enregistrement, les bureaux de consultation, la coordination, la fixation de rendez-vous qui s'étalent d'ailleurs sur une vingtaine de jours…
Le quotidien des patients et du cadre médical et paramédical est très pénible dans cet établissement. Il faut tout juste savoir gérer le temps.
Sana FARHAT
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L'angle psychiatrique - Interview du Dr. Lassaad Kallel ; psychiatre, psychothérapeute : « Schizophrènes, mais avec des degrés »
Le Temps : Comment se défini la schizophrénie ?
Lassaad Kallal : La schizophrénie est une maladie psychiatrique qui touche 1 % de la population. Ce pourcentage est valable pour toutes les sociétés de différentes cultures. C'est en fait une des pathologies les plus graves.
*Quelles sont les causes de la maladie ?
-La maladie a un substratum organique. C'est-à-dire, il y a eu des anomalies au niveau du développement cérébral qui n'est pas visible à l'imagerie clinique. Il s'agit en fait d'un disfonctionnement cérébral au niveau de la concentration de certains neurotransmetteurs essentiellement la dopamine qui est une substance qui permet de la communication entre les neurones.
*Quels sont les symptômes de la schizophrénie ?
-Grosso modo il y a trois catégories de symptômes soit ; la dimension psychotique, la dimension négative et la dimension cognitive.
La dimension psychotique est tout ce que les patients atteints de schizophrénie ont et les gens n'ont pas, par exemple des hallucinations. C'est-à-dire la perception sans objet à percevoir. Ils voient des choses qui n'existent pas. Ces perceptions sont essentiellement auditives, des voix qui leur parlent qui les poussent à faire des choses…et parfois ils mènent carrément un discours.
Le délire figure également dans la dimension psychotique. C'est une croyance inébranlable, non partagée par le groupe social. C'est-à-dire un délire essentiellement de préjudice, on lui veut du mal.
La dimension négative elle traduit un appauvrissement de la vie psychologique. L'expression émotionnelle faciale gestuelle vocale est réduite voire absente et la réactivité émotionnelle faible. Le sujet paraît détaché et indifférent. Il donne une impression de froideur. En d'autres termes, ce que les gens en bonne santé ont et les patients n'ont pas. Toujours dans le même contexte, le retrait social s'inscrit dans la dimension négative en plus de l'anhédonie qui se détermine comme étant l'incapacité à ressentir du plaisir, le non plaisir à rencontrer des gens.
Quant à la dimension cognitive elle concerne les capacités d'attention, de concentration de mémoire sont rétreintes ou limitées.
*Cette maladie touche plutôt les hommes ou les femmes ?
-C'est une maladie qui touche aussi bien les hommes que la femme. Mais elle présente des formes plus graves chez l'homme que chez la femme. D'ailleurs la médecine n'a pas apporté d'explication à cette anomalie.
*Généralement c'est à partir de quel âge la schizophrénie se déclenche ?
-La maladie se déclare dès le jeune âge, vers les 18-25 ans. En fait, ce sont les jeunes réussis qui sont très souvent touchés par la schizophrénie. Dès lors il importe de consulter un spécialiste quand un jeune présente l'une des symptômes précitées. Car la prise en charge améliore le pronostic. La famille doit faire attention étant donnée qu'une schizophrénie non traitée est une maladie qui s'aggrave.
Elle est d'ailleurs classée maladie chronique épisodique surtout au niveau de la dimension positive. Alors que les autres dimensions sont durables.
Je tiens à préciser dans ce cadre que la famille ne doit pas culpabiliser. Elle n'en est pas responsable, comme elle doit accepter le traitement.
*Qu'en-est-il par rapport à la prise en charge ?
-De nouvelles molécules de 2 et 3ème génération sont disponibles et prises en charge par la CNAM.
*Nous avons parlé de l'aspect clinique de la maladie. Et l'aspect social ?
-On est loin de ça. Il faut faire la différence entre le terme littéraire, c'est-à-dire le sens de la dissociation et du dédoublement, et la psychiatrie qui traite la schizophrénie comme étant une maladie chronique.


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