Le débat essentiel, fondamental en Tunisie ne peut s'articuler qu'autour du chômage. Et cela, le Chef de l'Etat n'a eu cesse de le rappeler avec des mesures incitatives tendant à dynamiser les leviers de la croissance, à instaurer une adéquation entre un cadre macro-économique transparent et un tissu entrepreneurial performant. Créer 70 mille postes d'emploi n'est pas une mince gageure. Jeter les ponts entre l'université, encore un peu trop cloisonnée dans son " académisme ", et l'univers des entreprises, elles-mêmes plutôt frileuses et suspicieuses : c'est sans doute là un nœud gordien.
L'Etat dirigiste, l'Etat régulateur et cet Etat omni-présent, malgré lui, se réengage partout dans le monde pour la simple raison que l'économie, c'est-à-dire les économistes, n'a pas réponse à tout. Le chômage, c'est aussi effectivement une affaire politique puisqu'elle interpelle toutes les composantes de la société civile. Encore faut-il replacer le mot " politique " dans son cadre. S'agit-il de gradation doctrinales ? Non. S'agit-il alors de débat " idéologique " ? Non plus. Et d'ailleurs on voit bien que partout dans le monde le chômage est au centre des préoccupations gouvernementales, en Amérique, en France, en Angleterre et dans les pays émergents. C'est exclusivement du social, vocation première de l'Etat régulateur. Amalgamer le chômage avec les abstractions de la Démocratie serait malvenu. Car l'emploi est d'abord une revendication sociale. Mais il n'est pas sûr que les " revendications " démocratiques, telles que formulées par la bien-pensance des " élites ", le soient autant.