A vrai dire l'effet Obama n'avait duré que l'espace de quelques mois. Les Américains impatients par nature n'ont pas pardonné à leur nouveau président son " hésitation " selon les uns voire une certaine faiblesse selon une bonne frange de la population qui avait nourri beaucoup d'espoir dès son élection à la Maison-Blanche. A voir de près, le programme du candidat du parti démocrate était sans doute très ambitieux. Il était pour beaucoup irréaliste dans un pays où les centres de pouvoir sont très nombreux avec l'existence de lobbies très puissants et dont l'influence est déterminante au sein des deux chambres du congrès. Le président Obama en a eu la preuve avec la réforme du système de couverture médicale qui fut écornée avant d'être votée à la Chambre des représentants comme au sénat. Et, elle n'est pas encore adoptée en tant que loi dans la mesure où elle devra faire l'objet de tractations entre les membres des deux composantes du parlement pour aboutir à l'élaboration d'une synthèse qui donnerait corps au projet avant d'être signée par Barack Obama. C'est dire à quel point le législatif américain est à la fois complexe et puissant. Ce constat permet d'anticiper un tant soit peu sur les projets à venir et le sort qui leur sera réservé une fois présentés au congrès. Pour les démocrates les choses seront encore plus difficiles après avoir perdu la majorité qualifiée au Sénat avec l'élection d'un républicain à la place du sénateur Kennedy au Massachussets. Déjà en difficulté, Barack Obama le sera encore plus dans les mois à venir au moment où il présentera ses projets de lois sur la limitation des émissions de CO2 ou sur la régulation financière. L'année 2010 ne s'annonce pas de tout repos pour Barack Obama qui devra désormais s'investir davantage pour convaincre des Américains de moins en moins nombreux à soutenir ses choix politiques notamment sur le plan intérieur où l'on attend de lui d'être plus incisif vis-à-vis de Wall Street et en matière d'emploi. Les Américains une année après l'avènement de Barack Obama ne peuvent plus se contenter des belles paroles et des promesses restées lettres mortes par manque d'engagement de leur président qui avait pourtant toutes les cartes en règle au moment de son investiture. Mais il faut reconnaître qu'il les a dilapidées les unes après les autres en cherchant le compromis avec ses adversaires politiques. Des adversaires qui n'avaient pas mis beaucoup de temps pour flairer le bon filou d'où ils devaient l'attaquer après l'avoir piégé. Aujourd'hui, les Américains prêtent l'oreille au discours populiste des ténors républicains qui n'hésitent pas à franchir le pas pour qualifier le président de socialiste voire porteur d'idées communistes. Un tel discours trouve pleinement son échos dans le pays de la sacro-sainte libre entreprise et où l'Etat doit se faire discret pour ne pas éveiller les soupçons. Au lieu de cela, l'exécutif démocrate s'était trop montré surtout lors de la mise en place du plan de sauvetage des institutions financières et des entreprises industrielles en difficulté, allant jusqu'à la nationalisation de certaines d'entre-elles. Le dilemme d'Obama est aujourd'hui double. A gauche il est contesté pour avoir failli à ses promesses de portée sociale, à droite on lui reproche le trop d'Etat dans les affaires ! Concilier entre les deux conceptions, relève du domaine de l'impossible, ce qui implique que le locataire de la Maison Blanche devra trancher, et il devra le faire dans le sens qui lui permettrait de récupérer les voix qui l'avaient porté au pouvoir. Des voix dont il aura besoin dans dix mois, date des élections de mi-mandat pour le renouvellement des 435 représentants et du tiers du Sénat. Encore une équation à laquelle il faut trouver la bonne potion pour ne pas perdre la majorité au parlement. Sinon c'est tout le programme d'Obama qui risque de partir en fumée.