Le Temps-Agences- - Quelque 124 personnes, qui seraient originaires du Proche-Orient, ont été découvertes hier matin après avoir été débarquées par des passeurs sur une plage proche de Bonifacio (Corse du sud), une première dans l'île. Le groupe "aurait été débarqué d'un bateau par des passeurs, sans doute hier (jeudi) soir mais peut-être depuis plus longtemps", a indiqué la préfecture de Corse. Ces 124 personnes, notamment des femmes (dont cinq femmes enceintes) et 38 enfants (dont neuf nourrissons) ainsi qu'une personne handicapée, "pourraient être originaires du Proche-Orient mais également provenir de pays du Maghreb", selon la même source. Selon des témoignages, certains de ces clandestins, sans papiers, seraient des Kurdes syriens ou irakiens. Tous ont été transférés dans un gymnase à Bonifacio, où services de secours, associations et médecins ont été dépêchés, tandis que des traducteurs étaient attendus. Selon les autorités dans l'île, c'est la première fois que la Corse connaît une telle arrivée de clandestins sur ses côtes. Le groupe a été découvert au petit matin sur la plage de Paragnano, au sein d'une réserve naturelle située entre Bonifacio et Pianottoli-Caldarello, à l'extrême sud de la Corse, non loin de la Sardaigne. Quelques unes de ces personnes avaient auparavant été repérées par des gendarmes sur le bord d'une route. Selon la préfecture, l'isolement de la plage peut expliquer que ces personnes, si elles sont bien arrivées avant jeudi, n'aient été découvertes que vendredi matin. Le maire de Bonifacio s'est cependant dit "sceptique" sur ce point. "Certains disent être là depuis mercredi mais je suis sceptique", a dit Jean-Charles Orsucci, relevant que les agents du parc marin ont l'habitude de sillonner la zone: "Un groupe aussi important ne serait pas passé inaperçu". Selon lui, la plupart de ces personnes, habillées correctement, semblent "en bonne santé, pas affamées". La préfecture maritime a indiqué qu'un important dispositif a été mis en place sur terre et en mer pour s'assurer que d'autres réfugiés ne se trouvent pas sur des embarcations ou dans d'autres criques proches. Selon le Capitaine de frégate Bernard Celier, porte-parole de la préfecture maritime, un Falcon 50 de la Marine nationale patrouillait vendredi matin entre la Corse et la Sardaigne à la recherche d'éventuels bateaux ou embarcations. Deux hélicoptères - un de la gendarmerie, un autre de la Sécurité civile - survolaient également la côte, tandis que des gendarmes longeaient les plages alentour, à la recherche d'éventuels autres réfugiés. Des recherches ont également été entreprises en mer à l'aide de vedettes des douanes et de la Société nationale de sauvetage en mer de Porto-Vecchio. Une vedette de la gendarmerie devait également arriver sur zone. Enfin un patrouilleur de la marine nationale, le Commandant Birot, devait appareiller de Toulon pour coordonner les recherches.