Décidément, il est partout. Il n'arrête pas de voler d'un personnage à un autre. A peine, en a-t-il fini avec "Khamsoun" qui a tiré sa révérence il y a de cela quelques semaines, qu'on le retrouve pour la première de "Faute 2 frappe" aux côtés de Attaf Ben Hassine en passant par "Ya oumatten.... " Du Théâtre de la Terre, "Cent et une étoiles" de Mounir Argui et le spectacle dédié au poète Aboul Kacem Chebbi pour l'ouverture du festival de Carthage. C'est tout pour cette année ? Détrompez-vous ! A part le fait qu'il va partir à Daouha avec ce dernier spectacle où il fut comédien et assistant - réalisateur auprès de Hatem Derbal, il participe à la reprise de "Un homme et une femme" du théâtre National Tunisien. Deux comédiens de talent sont à ses côtés Slah Msadek et Béchir Ghariani. Le texte est inspiré de celui de Kyogen de Zeami par le metteur - en - scène Mohamed Driss et la pièce sera présentée dans le cadre de "Tunis fait sa comédie an II" au théâtre Municipal le 27 février 2010. Ajoutons à tout cela la série des représentations prévues pour les mois à venir et qui débuteront avec une "Faute 2 frappe" relookée, rodée et débarrassée des quelques fioritures, qui l'encombraient. Une présentation unique sera donnée au Centre culturel du Menzah VI de samedi 30 janvier. Rappelons que cette pièce est une véritable prestation de comédiens et que c'est Attef Ben Hassine qui l'accompagne sans tomber dans la course racoleuse au rire ni sombrer dans "Le noir c'est noir", le traitement de cette histoire à deux permet au spectateur amoureux du 4ème art d'apprécier à leur juste valeur, ces deux monstres de la scène. Si la majeure partie des Tunisiens connaissent Ben Hassine à travers le rôle qu'il a merveilleusement campé à la télévision pour le personnage de "Choco" bandit sentimental et perçu sympathiquement par le public, surtout par les jeunes et les enfants, il a son actif un long parcours théâtral. Après ses études, il a longtemps traîné ses savates du côté de la Maison de la culture Ibn Rachiq avant de rejoindre El Teatro et son big boss de Jbali. Deux personnages qui sont sensés n'avoir aucune relation quelque soit sa nature au début se révèlent être deux frères liés et séparés à la fois par le crime et la trahison. Nous l'avons déjà signalé : cette pièce n'a pas l'ambition de créer un tsunami dans le milieu théâtral tunisien mais elle s'inscrit parfaitement à sa place de spectacle étonnant, surprenant, bien maîtrisé et où beaucoup de risques sont pris par les comédiens et le metteur - en scène. Une démarche qui n'est pas de tout repos mais ils s'en sortent à chaque fois sans trop y laisser des plumes. C'est une sorte de grande soirée réussie... chez des amis. Vous riez... vous suivez avec beaucoup d'intérêt l'évolution de l'action, suspense, volte-face, mise à mort et mise à nu. Tous les ingrédients nécessaires et sagement dosés pour la réussite de cette incorrigible "Faute 2 frappe". Si vous ne l'avez pas vue à sa première sortie au théâtre municipal, ne ratez pas le rendez-vous du 30 de ce mois à El Menzah. Nous sommes sûrs que vous en aurez beaucoup plus que les 10 D pour le billet d'entrée.