* Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, dresse l'état plutôt satisfaisant des lieux. Il n'empêche : le chemin le plus sûr passe par l'éradication du chômage, axe du développement dynamique pour la période 2010-2014. En dépit de la récession de l'économie mondiale et d'une conjoncture intoxiquée, l'économie nationale a réussi à maintenir le cap. Hormis, la baisse du flux des investissements directs étrangers et le recul des échanges commerciaux qui viennent s'ajouter à l'envolée du taux de chômage, les autres indicateurs de développement économique et social du pays ont terminé l'année 2009 dans « les règles de l'art ». Une rétrospective 2009 des indicateurs de performance économique, a été présenté hier lors d'une conférence de presse tenue par M.Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale qui a présenté par la même occasion les préparatifs du schéma de développement dynamique pour la période (2010-2014). A l'ouverture de la conférence, le ministre du Développement et de la Coopération Internationale a passé en revue les résultats 2009 enregistrés en Tunisie tant en terme de croissance, d'emploi, d'investissement, de commerce extérieur qu'en terme d'indices de prix, de coopération technique, de développement régional et d'indicateurs de développement humain et d'amélioration de niveau de vie. Le bilan est dans l'ensemble mitigé. Toutefois, il faut dire que les équilibres généraux ont été maintenus à des niveaux acceptables, compte tenu d'une conjoncture internationale effrénée. Côté jardin, le taux de croissance a été maintenu à un rythme positif en enregistrant un taux de 3,1% en 2009 contre 4,6% enregistrés en 2008. Le volume des investissements généraux a augmenté de 10,4% avec un accroissement de 21,7% de l'investissement public. Le déficit courant a été maintenu dans la limite de 2,8% et ce malgré une baisse de 6,9% enregistrés dans les exportations à prix constants. L'endettement public a été maintenu à 49,4%. Le pouvoir d'achat des ménages s'est amélioré de l'ordre de 3,6% en réalisant un revenu par tête d'habitant de 5574 dinars. Plus de 500.000 chômeurs Côté cour, le taux de chômage a augmenté de 14,7% et le nombre de création d'emploi a fléchi en 2009 en raison de la perte de 38 mille postes d'emploi dans le secteur des industries manufacturières entre le deuxième trimestre 2008 et la même période de l'année 2009. A ce titre, M.Mohamed Nouri Jouini a affirmé que le nombre de chômeurs dépasse actuellement les 500.000. Toutefois et malgré ce nombre en crescendo, le ministre affirme que plus de 62% des chômeurs deviennent non chômeurs après 1 ans de période inactive. Autrement dit, plus de 66% de chômeurs dénichent un poste d'emploi dans un an et plus de 84% trouvent un emploi après deux ans de chômage. « Le chômage structurel ou de longue durée ne dépasse pas 3% en Tunisie », affirme le ministre. Et d'ajouter : « Dans 10 ans, 50% ou 70% des chômeurs seront des diplômés du supérieur ». En effet, plus de 7 millions de la population appartiennent à l'âge actif, d'où l'accroissement des pressions sur le marché de l'emploi. Par ailleurs et toujours du côté cour, affecté par la crise des pays émetteurs de capitaux étrangers, l'économie tunisienne a enregistré une baisse du rythme des investissements étrangers. La part des investissements étrangers dans le PIB (produit intérieur brut) est passée de 7,2% en 2008 à 4,3% en 2009. Le volume des investissements étrangers mobilisé au cours de l'année 2009 a atteint 2383 MDT contre 3587 MDT réalisés une année auparavant. « La chute des prix de l'énergie a pénalisé les flux des investissements réalisés dans l'énergie et par ricochet, le volume des investissements étrangers », affirme le ministre tout en mettant en exergue le rôle joué par les investissements étrangers dans la contraction du niveau d'endettement extérieur et dans la création d'emplois. En effet, 25% des emplois créés sont l'œuvre des entreprises étrangères ou à participations étrangères implantées en Tunisie. Le ministre a à ce titre mis l'accent sur les efforts à déployer pour promouvoir davantage la destination tunisienne en tant que site d'investissement de prédilection pour les pourvoyeurs de fonds étrangers. Des objectifs qui passent inévitablement par la promotion de l'investissement national, l'amélioration des compétences humaines, le développement de l'infrastructure de base et l'affermissement du climat d'investissement. Dans ce même ordre d'idées M. Jouini, a réitéré les efforts déployés pour la révision du code d'investissement de manière à s'aligner aux besoins des investisseurs étrangers. S'agissant de la question du projet suspendu de « Sama Dubaï » qui refait toujours surface, le ministre affirme qu'officiellement, aucune déclaration affirmative d'une suspension totale du projet ne nous a été parvenue par la société concernée. La distribution des richesses est acceptable Sur le plan social, le ministre a mis l'accent sur l'amélioration du revenu par tête d'habitant qui a atteint les 5574 dinars dépassant ainsi les objectifs du programme présidentiel (2004/2009). L'indicateur de développement humain a atteint 0,780. Le taux de couverture social a atteint la barre de 95% (au titre du régime légal). Interrogé sur une éventuelle distribution inégale des richesses en Tunisie, le ministre a affirmé que la Tunisie figure parmi les pays ayant une distribution raisonnable ou acceptable des ressources selon l'indicateur « Gini ». Sachant que cet indicateur classe les pays ayant : une moyenne inférieur à 50/100 comme pays ayant une distribution équitable des richesses, ceux ayant une moyenne inférieur à 40/100 comme pays ayant une distribution acceptable et ceux qui ont une moyenne inférieure à 30/100 comme pays ayant une excellente distribution de la richesse nationale. A signaler que la Tunisie est noté 25/100, donc dans la médiane des pays où la distribution de la richesse est acceptable. « Nous soutenons toujours la création de richesses tant qu'elle est réalisée de manière légale et légitime », ajoute le ministre. S'agissant de la préparation du schéma de développement dynamique pour la période 2010/2014, le ministre a affirmé que la première phase préparative s'est achevée la semaine dernière et que la deuxième phase démarrera au mois de mars prochain en attendant la présentation du schéma final dynamique du développement devant le Conseil Supérieur de développement et la Chambre des Députés successivement au cours des mois d'avril et de de mai prochains. Dans le cadre d'une conjoncture internationale caractérisée par la fragilité de la croissance, la baisse de la consommation, l'envolée du taux de chômage et la saignée de l'endettement, le schéma ou le plan dynamique de développement vise notamment une reprise du taux de croissance, une intégration plus poussée dans le marché international, la contraction du taux de chômage, l'amélioration du niveau de vie , la promotion de l'investissement et une distribution plus équitable des ressources.