Le Temps-Agences- Pour la presse britannique, c'est un événement. Le premier ministre, Gordon Brown, d'habitude peu enclin à parler de ses émotions, a exceptionnellement accordé une interview télévisée lors de laquelle il a évoqué des sujets personnels. L'émission, de plus d'une heure, sera diffusée demain en prime-time à la télévision britannique. Le premier ministre y aborde notamment la question des relations qu'il a entretenues avec son prédécesseur Tony Blair. Gordon Brown, qui a longtemps été perçu comme l'ami et le fidèle lieutenant de Tony Blair, décrit dix années de relations «incroyablement compliquées» avec l'ancien premier ministre. «Je ne nie pas. Nous avons eu des différends à plusieurs sujets. C'est mieux de l'admettre mais, en même temps, je crois que nous avons réussi à faire fonctionner les choses, dans l'intérêt national.» Surtout, Gordon Brown admet pour la première fois l'existence d'un accord avec Tony Blair, pour que celui-ci le désigne comme son successeur à la tête du Parti travailliste s'il lui laissait d'abord la place, après la mort de John Smith en 1994. Puis Tony Blair deviendra premier ministre en 1997 et Brown obtiendra l'Echiquier, le ministère des Finances du royaume. Mais Gordon Brown assure qu'il aurait pu et dû obtenir le poste de premier ministre : «Je pensais que j'avais l'expérience requise pour faire le boulot». Il lui faudra attendre 2007 pour accéder à Downing Street.