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La part “belle” de la victimisation
Stress
Publié dans Le Temps le 18 - 02 - 2010

Un travail stressant fait grimper d'environ 16 % les risques de maladies coronariennes et de 38 % ceux de crises cardiaques.
Ce qui caractérise notre époque, c'est la montée d'un sentiment relativement nouveau, que nos parents ne connaissaient pas : le stress et ses auxiliaires, la dépression ou l'agressivité. Que ce soit au niveau familial ou professionnel, la tension est palpable, permanente. Comment en est-on arrivé là ? Et surtout comment s'en sortir sans trop de casse…
Au début, cela ressemble à une journée où tout va de travers : des enfants qui tardent à se réveiller, un mari qui vous fait des reproches, un automobiliste qui vous coupe la route, puis c'est le bureau où on vous charge des dossiers les plus pénibles à traiter. La sensation d'être victime s'installe alors et avec elle le stress et la mauvaise humeur…
Vampires psychologiques
Le psychologue que nous avons interrogé nous a affirmé que « s'épanouir peut alors devenir un rêve inaccessible. Vous vous sentez entouré par ce que l'on peut appeler des vampires psychologiques qui peuvent transformer votre vie en cauchemar, que ce soit votre patron, un collègue ou encore votre conjoint. » Et notre psy de citer les chiffres d'études « qui ont été faites dans divers pays et dont les résultats sont à peu près les mêmes sous nos latitudes : un travail stressant fait grimper d'environ 16 % les risques de maladies coronariennes et de 38 % ceux de crises cardiaques. Un phénomène qui s'accompagne d'une forte probabilité de dépression dans les quelques mois qui suivent cette accumulation de problèmes. La sensation de subir sa vie domine alors, entraînant frustrations et sentiment d'insécurité. »
Ils ne savent pas dire non
En fait, il y a un problème de comportement de ce qu'on peut appeler des victimes affectives : celui de contenter les désirs des autres, de faire plaisir au détriment bien sûr de leur propre situation. Toujours d'accord, souvent partants, ils ne savent pas dire non. A la base de cette attitude, il y a un sentiment de malaise, la sensation de ne jamais en faire assez pour les autres. « Le désir de toujours répondre aux attentes des autres repose sur la peur de perdre l'amour, d'être rejeté ou abandonné, si on déçoit l'autre », explique le psy. En effet, si la victimisation trouve son origine dans l'enfance, il est souvent possible d'y remédier à l'âge adulte grâce à un travail sur soi, mais toujours avec l'aide d'un spécialiste en psychologie. Au travail, les relations avec les autres comptent souvent autant que les compétences. Mais l'entente avec les collègues n'est pas toujours au beau fixe et les conflits sont nombreux. Un directeur des ressources humaines chargé de recruter du personnel dans une grande société affirme : « un bon professionnel se reconnaît aussi à ses atouts psychologiques. Car pour travailler en équipe, on est souvent confrontés à des gestions de conflits et certains comportements sont plus ou moins appropriés. »
Réagir rapidement
Le meilleur moyen d'éviter des catastrophes relationnelles est d'opérer des changements dans nos façons d'aborder l'entreprise et les collègues. Notre spécialiste explique sa stratégie : « pour réagir de manière appropriée, il faut d'abord connaître la personne en face de vous. Trois profils se dessinent : il y a le bon technicien modeste, personne de confiance, mais en cas de stress ou de tension avec se collègues, il se décourage et déprime. » « Il y a l'arriviste forcené qui cherche à tirer son épingle du jeu en multipliant les coups bas pour se faire remarquer. Ses rapports avec ses collègues sont toujours teintés de tension et d'agressivité. Et puis il y a celui qui aime amuser la galerie, qui perçoit le travail comme une contrainte, ce qui fait que l'on ne peut plus compter sur lui en cas de stress. » Et puis il y a les patrons qui peuvent avoir plusieurs caractères. « Le manipulateur est un champion de la dévalorisation pour assurer son règne. Il maîtrise parfaitement l'art de la remarque perfide et pratique systématiquement la division. Semer la confusion dans l'esprit de sa victime c'est son passe-temps favori. Entre deux attaques personnelles, il sait jouer le chef copain et votre vie professionnelle est suspendue à son humeur. La sensation d'isolement détériore à grande vitesse votre estime de soi. » Autre type de patron : celui qui cherche un souffre-douleur et qui, une fois qu'il l'a trouvé, va s'employer à envahir son espace. C'est en général un « petit chef » qui s'attribue un pouvoir qu'il n'a pas en réalité. Il alterne la rétention d'informations et la rumeur malveillante. La présence de ce type de personnage entraîne fatalement une fatigue physique, de la confusion mentale et des doutes quant à vos capacités, quelle que soit votre position. La dépression guette, la plupart du temps associée à une véritable démotivation professionnelle. Et sortir de leur emprise n'est pas forcément simple. Toutefois, il existe des pistes pour les mettre à distance. Recentrez-vous sans réserve sur vos compétences professionnelles, ne cédez surtout pas à son jeu affectif et évacuez tout sentiment de culpabilité. L'exercice le plus efficace et néanmoins périlleux consiste à maintenir une certaine distance de sécurité. Pour couper court aux critiques, soulignez ce que vous en prenez note et déclinez toutes propositions qui vous semblent par trop familières. Refusez tout rendez-vous en-dehors du lieu de travail. Ces victimes-là sont souvent hantées par une phrase du genre : « il n'y a qu'à moi que ça arrive ». Elles sont persuadées que le monde extérieur leur est hostile, pour des raisons qu'elles ignorent, qu'il leur arrive bien des déboires. Parfois même, obtenir gain de cause devient difficile. Explication : « Il y a une grande difficulté à dire les choses, à faire valoir ses droits, un rien peut les déstabiliser ». Derrière le statut de victime se profile un problème d'estime de soi, un manque d'affirmation de soi. Quand on ne s'apprécie pas suffisamment, qu'on ne se fait pas confiance, faire entendre ses droits et prendre sa place est plus difficile. Cette forte inertie vient du fait que les victimes se sont construites sur une faille et il leur faut d'abord sortir de ce fatalisme. La clé réside dans la prise de conscience que l'on peut vivre autrement, en s'efforçant dans la vie de tous les jours de modifier certaines attitudes en particulier autour de la violence des « non-dits ». Car en se taisant dans une situation de victimisation, on court le risque d'accumuler de la colère et de la frustration, qui à la longue finiront par se muer en agressivité, en violence aveugle. Les clés pour en sortir existent pourtant. En ce qui concerne la sphère de l'intime comme dans le cadre professionnel, il faut cesser de se comporter en victime en commençant par déclarer ses ressentis et sa gêne. Dans tous les cas, le changement réside à communiquer autrement, à réaménager son relationnel et aussi à provoquer des ruptures avec une situation qui a trop duré. L'important c'est d'accepter d'y réfléchir et le prendre comme une occasion de voir plus clair en soi.


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