La transparence dans la diffusion de l'information économique, véritable pivot pour l'évolution de l'activité économique des entreprises tunisiennes, est de plus en plus revendiquée. Alors, voici un instrument qui devrait être, pour le moins, commode pour disposer d'une information fiable et instantanée : le Registre Central du Commerce. Tout passe aujourd'hui par l'information. Une information conduit à la prise de décision, à l'action et la réaction, à la supputation d'une entreprise ou même d'une activité ou encore d'un secteur. Avec l'ascension des outils de diffusion d'information, il n'est plus admissible de demeurer à la merci du différé. Plus, l'accès à l'information ne doit en aucun cas être entravé de quelque manière qui soit. D'où la mise en place de plateforme dont la mission principale est la diffusion d'informations. Payantes, toutefois. Le Registre Central du Commerce est une nouvelle structure gérée par l'Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI). L'information et encore l'information. Un ingrédient principal pour réussir la recette de la croissance économique. Parce que bien communiquer sur son entreprise est décisif dans l'évolution de son activité. Le RCC, c'est quoi au juste ? Sa mission est la centralisation des informations consignées dans chaque registre local à travers les extraits des inscriptions des exemplaires des actes et des pièces qui ont été effectués ou déposés au greffe du tribunal. Il s'agit donc d'une véritable base de données où toute information est introduite à l'instant « t » et bien entendu actualisée si besoin est. Grand public et intervenants économiques peuvent accéder aux informations voulues qui concernent les entreprises et les commerçants moyennant une somme d'argent : pour une fiche d'identité de l'entreprise, le prix est de 5,900 d, pour un bilan le prix est de 17,700 d. En outre, le Registre Central du Commerce est habilité à publier des informations relatives au registre de commerce ainsi que de délivrer des copies des documents annexes aux dossiers d'immatriculation des entreprises. En fait, la mise en ligne du RCC est une véritable contribution à l'amélioration de la base de données mises à la disposition des entreprises. De même qu'il est crucial d'adapter la législation afférente au registre du commerce à son environnement économique. Une mission pas très réussie Tout fraîchement lancée, certes. Mais la plateforme du RCC dégage quelques contraintes et pas des moindres. A titre d'exemple, en essayant d'effectuer une recherche sur quelques grandes entreprises en Tunisie, à l'instar de la STIR, Attijari Bank, Ennakl, la STB et on en passe, aucun résultat n'apparaît. Alors que d'autres entreprises figurent dans cette base de données, certains de leurs concurrents ne peuvent bénéficier de ce même statut : il n'y a donc pas d'équité au niveau de la diffusion d'information. Une information qui n'est pas complète perd beaucoup de sa valeur. Et puis, il y a la question du paiement. Pour avoir accès à un bilan ou à une fiche d'identité d'une entreprise, il faut payer. Sauf que dans certains cas, les bilans d'entreprise sont tout à fait accessibles depuis le site de la société en question ou celui de la bourse et de manière gratuite. C'est à se demander si l'institution du site du Registre Central du Commerce est établie à des fins de divulgation d'informations ou à des fins commerciales pour empocher de l'argent ? En tous les cas, le souci majeur et immédiat qui s'impose est celui de la disponibilité de l'intégralité des informations fiables, pertinentes et instantanées sur l'ensemble des entreprises tunisiennes. Retroussons donc les manches. Il y a urgence !