Si, de l'avis des observateurs avertis, il s'agit là, effectivement de la pire crise entre Israël et les Etats-Unis depuis trente cinq ans, c'est que quelque chose est en train de changer du côté de Washington. Et il n'est pas sûr que le ton ne sera pas acerbe - du côté américain représenté par Madame Clinton - durant les trois jours (21 au 23 mars) que se tiendra la conférence annuelle du l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) représentant principal du lobby juif aux Etats-Unis. Cela va au delà des habituelles crisettes entre Américains et Israéliens. D'abord, parce que Obama, prix Nobel de la paix, est tout sauf une colombe. Ensuite, parce que le Likoud se radicalise fortement, amalgamant entre " divinité " et nationalisme, invitant " le sacré " dans le conflit et s'attelant à étendre ses colonies dans la ville arabe de Jérusalem tout en reconstruisant dans les esprits le temple de Soliman ! A terme, l'intégrisme israélien - parce que c'est désormais un Etat intégriste - vise le Dôme du Rocher, déplace les sites archéologiques, dénature l'islamité et l'arabité de Jérusalem et ne s'empêchera pas de chercher à " gommer " la sacralité musulmane de la ville. Et c'est ce que craint Obama : Si Netanyahu met le feu aux poudres en Palestine, la chose se compliquera en Afghanistan, attisera la colère à Téhéran, compliquera davantage la situation en Irak et plantera le décor pour un nouveau conflit des religions.