Dans deux ans, jour pour jour, les Français seront invités à élire leur prochain président. Ils pourront reconduire celui qui est déjà en exercice ou lui préférer un autre. Les candidats potentiels à cette échéance électorale ne manquent pas, même si dans leur grande majorité ils se gardent de l'annoncer. A gauche comme à droite, chacun affûte ses armes et préparer ce rendez-vous à sa manière en scrutant de plus près les sondages d'opinion et en multipliant les déclarations sur l'état de leur pays, mettant ainsi à profit l'insatiable envie des médias de percer dans les intentions des uns et des autres.
Au sein de la gauche, ils sont au moins une dizaine à lorgner l'Elysée dont six ou sept dirigeants au sein du parti socialiste qui devra trancher en organisant des primaires pour désigner son candidat. Mais ça ne sera pas chose aisée dans la mesure où les ambitions affichées font souvent fi de la discipline du parti laissant éclater au grand jour des rivalités antagonistes inconciliables.
Le grand handicap de ce parti réside dans le nombre de ses barons et dont chacun d'entre eux s'estime le plus apte à porter ses couleurs dans cette présidentielle.
C'est le cas de Ségolène Royal qui remue terre et ciel pour gagner ce billet, , mais elle n'est la seule, François Hollande, l'ancien premier secrétaire du parti est lui aussi partant pour ces élections, tout comme Martine Aubry, la nouvelle patronne du PS, Dominique Strauss Khan, patron du FMI, ou encore Laurent Fabius en dépit de son handicap, qui reste l'opinion publique.
Les primaires promettent ainsi d'être bien en couleurs et y pourraient déboucher - ce n'est pas à exclure - sur des divisions qui compromettraient toute chance au PS de ravir la présidence à la droite.
Ce scénario est plus que probable quand on sait à quel point la candidate malheureuse à l'élection 2007 tient à se représenter quitte à mettre tout le monde sur le dos en dépit des opinions qui lui sont pour le moment très défavorables.
D'ailleurs, dans le camp adverse et jusqu'à une date précédente on misait sur les divisions des socialistes comme une garantie supplémentaire pour gagner la prochaine présidentielle. Or, la défaite des régionales a beaucoup nuancé tableau pour douter - du moins pour le moment des capacités de Nicolas Sarkozy de relever un second défi. Affaibli par le camouflet du dernier scrutin, il se fait déjà déborder par une frange de sa majorité qui remet en cause sa manière de gérer les affaires du pays. Et ceci n'est plus l'apanage d'un DeVillepin dont Sarkozy a fait de lui son ennemi juré et qu'il lui faudrait à tout prix abattre et le mettre hors circuit.
L'ancien Premier ministre de Chirac qui s'apprête à annoncer la création de son propre parti est relayé dans cette campagne par des dirigeants de droite jusque là distrait et préférant taire leur désaccord avec la politique menée par le locataire de l'Elysée. C'est le cas de Jean-Pierre Raffarin qui est sorti de son silence pour fustiger de manière subtile mais fort pointue le style de gouvernance du président français.
Mais il n'est pas le seul, Alain Juppé ancien Premier ministre de Jacques Chirac, fait entendre sa différence et prend de plus de distance avec la politique que mène la majorité présidentielle.
Il affiche clairement son ambition de briguer la fonction suprême. Il se pose d'ores et déjà en alternative à Nicolas Sarkozy.
Mais autant Juppé est lisible autant le Premier ministre actuel François Fillon demeure énigmatique dans ses intentions. Il attend peut être son heure pour se dévoiler le visage, d'autant que dans les sondages il a meilleure cote que son président, qui supporte déjà très mal cette popularité et ne rate jamais l'occasion de lui lancer des signes d'exaspération, tout en évitant de se le mettre, au travers de son chemin. François Fillon très apprécié dans son camp a cette capacité d'encaisser sans donner le moindre indice de ses véritables pensées et c'est ce qui agace le plus Nicolas Sarkozy en ce moment de doute et cette fièvre qui agite la classe politique en France, qui se met dans la perspective 2012, qui reste ouverte sur toutes les éventualités dans un pays où la versalité de l'électorat n'a jamais été pour rassurer. Mais entre temps rien n'exclut que le président actuel ne soit pas en mesure de rebondir et mettre tous ses rivaux dos à dos pour un nouveau quinquennat ceci à la faveur d'une reprise économique ou d'un changement de cap politique qui aura l'adhésion des électeurs.