Rauf (de son vrai nom Raouf Helioui) expose des peintures de formats différents qui recueillent des scènes de vie débordant d'émotion. Durant ces dernières années, Rauf a exploré plusieurs thèmes : de ses voyages, il a rapporté des « Rêves d'ailleurs » ou « L'innocence à Ghardaïa ». Son univers rappelle les ambiances de films. Il nous donne en effet l'impression de contribuer sans le savoir à un scénario dont le script s'écrirait au fur et à mesure. Des lignes obliques et monochromes viennent fragmenter des images « Torh Chkobba » ou "Vieux Cordonnier", qui donnent l'impression de sortir d'un film de Godard. L'aspect cinématographique du travail de Rauf n'est pas si inattendu quand on sait qu'il aime à souligner la magie des sensations et des contrastes. Il recherche le juste milieu de forces opposées et n'exige pas un jeu complexe de formes et de couleurs. Fasciné par la relativité des émotions, il pense que tout peut être exprimé par ce seul élément qui apparaît comme s'il s'écoulait sur un fond de couleurs et de textures. Dés lors, il rejoint l'œuvre. Ce n'est sans doute pas par hasard que le peintre choisit des sujets à priori anodins. « Homme à Capuche », « Place au soleil » ou « Bleu Bejaia », Rauf nous fait tresssauter d'une image à l'autre et d'un univers à l'autre. IL nous projette de la «Tempête sur la Corniche» au « Rouge Abstrait » qui ouvre la porte à une imagination sans bornes. Ses peintures veulent intensifier la perception du monde et de soi-même qui se réalise dans une relation tendue entre le réel et l'imaginaire. Dans cette accumulation d'aplats, c'est la trace inaltérable d'une histoire qu'il raconte, celle de fragments et de parcelles où désormais l'objet est devenu le plein sujet.