Médecin, Lilia Mahjoub peint depuis 1986 pour son plaisir. En 1999, elle avait, mine de rien, obtenu le premier prix du concours Vélasquez organisé par l'Ambassade et le Centre Culturel Espagnols. Ces années de peinture hors de son univers médical, là même où elle exerce, lui permettent de se libérer d'une copie trop exacte du motif sans s'attacher au détail superflu. C'est l'ambiance qui lui importe ; tantôt baignée de nombreuses tonalités, tantôt de monochromes rehaussés de touches de couleurs vives rouges, bleues ou roses. Si elle favorise les effigies féminines, es-ce là un choix lié à sa psychologie ? Sans doute. Ce choix se justifie surtout par la recherche de l'adéquation entre la représentation et le traitement plastique de l'artiste. Elle en garde une stylisation élégante et ses peintures commencent à porter davantage ses « marques de fabrique » qu'une ressemblance docile de ses modèles. Lilia Mahjoub invente sa facture, une peinture de femmes modernes à la coupe carrée. Elle dépeint des scènes de vie traditionnelles où souvent la nonchalance est de mise. « Hammam », « Pause café », « Tea party », « Pieds nus », « Encens », « Baigneuse »… Ses sujets colorés sont prétextes à des harmonies visuelles où la couleur circule autour du motif pour lui donner plus d'authenticité, le renforcer, le souligner, et mieux appréhender sa représentation et son intériorité. Lilia Mahjoub observe, recherche l'ambiance qui lui correspondra le mieux pour peindre sur la toile ; une vision poétique qui lui est personnelle et qui va par le biais de son talent, devenir une sorte d'image où se manifeste une belle approche émotionnelle… jusqu'au 2 juin.