Hamed Kammoun après l'élimination de l'ESS en Coupe de la CAF : « Cette équipe ne pouvait aller loin dans la compétition africaine et en championnat de Tunisie. » La cuisante défaite subie mercredi dernier devant le CA à Radès semble avoir grandement déplu aux dirigeants de l'Etoile. Et pour cause! Il faut remonter loin, très loin dans l'Histoire du club étoilé pour ne trouver aucune trace du genre du score acquis à la mi-temps, 3-0. En outre, la manière dont a été malmenée l'équipe ce jour là est considérée comme une humiliation que très rarement l'équipe première de football a vécu. Conséquence inévitable à ce Waterloo, l'équipe étoilée abandonne la course pour la deuxième place au classement qui lui aurait valu une participation à la prochaine édition de la Ligue des Champions africaine. Mais la décision la plus importante et par ailleurs surprenante est le limogeage du Néerlandais Piet Hamberg. Importante, parce qu'elle intervient tout simplement dans la vie de l'équipe professionnelle de football. Surprenante, car à bien écouter l'entourage proche du club et ceux qui suivent de très près et régulièrement les activités de l'équipe, on se rend compte que cette décision a pris de court tout le monde, supporteurs sahéliens compris dont la communion avec Hamberg est évidente et publiquement perçue dès que le Néerlandais foule la pelouse du stade. Certains vont jusqu'à dire que le limogeage de Piet Hamberg aurait dû être différé au terme de la saison-et il ne reste plus que trois matches à jouer, tous sans enjeu-et accorder plus de cas à la décision et à la situation prévalant au sein de l'équipe. On se rappelle, en effet, les propos tenus par le président du club à la suite de l'élimination de la Coupe de la CAF lorsqu'il a martelé sans hésitation aucune que cette équipe de l'Etoile ne pouvait aller loin dans la compétition africaine et en championnat de Tunisie. Propos du reste partagés par quasiment tous les supporteurs de l'équipe et par les observateurs les plus avertis. Et, c'est justement une raison essentielle pour ne pas faire endosser la responsabilité au seul Hamberg d'autant aussi que Hamed Kamoun, au cours d'une émission d'une radio locale précédant de quelques jours (cinq exactement) le match CA-ESS, s'est convaincu de ne pouvoir évaluer le travail d'Hamberg qu'à la fin de la saison. Le raccourci est pris jeudi 15 de ce mois et le duo Mkacher-Chebil se trouve "miraculeusement" à la tête de l'équipe pour une vacation ne pouvant dépasser la fin de la saison. Les cent jours de Hamberg à Sousse! A l'arrivée du Néerlandais à Sousse un certain 4 Janvier de cette année, tout un chacun a cru que les responsables ont réussi cette fois-ci à mettre en cage l'oiseau rare. Le nouveau patron de l'équipe pompeusement présenté, a commencé à imposer aux éléments de l'équipe une nouvelle ligne de conduite, une nouvelle manière de vie sportive. Hamberg n'imaginait à aucun instant que "son" projet allait entrainer un phénomène de rejet de la part des joueurs, les supposés cadres de l'équipe en premier lieu. Premier échec subi et Hamberg de se trouver seul sans le moindre soutien de ses employeurs. La discipline qui devait être instaurée n'a finalement vécu que quelques jours. La suite est connue. Mais ceci n'a pas empêché l'entraineur, alors étoilé, de mener correctement le travail et de signaler à chaque occasion les progrès accomplis par les joueurs. Mais Piet Hamberg s'est certainement rendu compte dès la première semaine de sa mission que "la matière première" mise à sa disposition ne pouvait lui permettre d'usiner "un produit fini" de qualité. Et ceci les dirigeants de l'Etoile le savent sans profiter du mercato d'hiver pour renforcer l'équipe. Hamberg aura en tout et pour tout passé cent jours à la tête de l'équipe première de l'Etoile. Un bilan? Nous sommes tentés de ne pas imputer totalement à Hamberg tous les résultats obtenus pour les raisons évoquées ci-haut, mais pour la petite histoire, disons tout simplement que l'équipe, sous la conduite de Hamberg, a réalisé cinq victoires, obtenu deux nuls heureux et subi trois défaites durant la phase retour et en dix matchs joués. En coupe de la CAF, l'apparition est éphémère puisque l'équipe de Hamberg s'est faite éliminée par l'ASFAN du Niger dès le tour préliminaire: une défaite à Niamey dans le temps additionnel (0-1) et une victoire qui ne s'est finalement pas avérée victorieuse puisque l'équipe a commis le péché mignon d'encaisser un but sans parvenir à en marquer trois. Et s'il ne s'agissait pas d'une question d'entraineur? L'interrogation est on ne peut plus récurrente. Le "défilé" des entraineurs se poursuit sans que l'on saisisse que seule la stabilité du cadre technique peut permettre d'atteindre à moyen et long terme les objectifs fixés. Evidemment, il est communément admis que les joueurs font très souvent l'entraineur, mais des joueurs de bonne qualité peuvent échouer sous la conduite d'un "apprenti sorcier" et souffrir d'une instabilité du staff technique de l'équipe. A l'Etoile, le souci majeur est de remettre sur pied une équipe autrement plus performante composée de joueurs de meilleure qualité technique. La pénurie de joueurs de talent dans ce qui est supposé être l'antichambre de l'équipe première, la catégorie "Espoirs", pose gros problème aux dirigeants qui devront recourir inévitablement aux recrutements externes. Une telle situation ne devrait-elle pas susciter les interrogations quant à la formation des jeunes qu'abrite pourtant l'un des meilleurs centres du pays. Mais ceci est un autre volet de la gestion du foot qui fait malheureusement abstraction de l'identification des besoins à court et à moyen terme de l'équipe première, de la planification de la formation partant des besoins identifiés et de la mise sur pied d'un staff technique compétent et engagé pour un long bail tenant compte des objectifs tracés. Aujourd'hui plus que jamais, les responsables de l'Etoile se trouvent confrontés à l'obligation de renouveler l'équipe dans une large proportion en recourant exclusivement aux recrutements des joueurs étrangers et d'autres locaux même si les bons et talentueux ne courent plus les rues, convenons-en. Vaste chantier et qui, de surcroit s'il venait à être réalisé exigerait bien des sacrifices financiers. Là aussi, il s'agit d'un autre volet de la gestion du club.