La sécurité sociale est depuis hier, au centre des travaux d'un colloque international initié par La Faculté de Droit de Sfax en collaboration avec la section régionale de l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises et la Fondation Hanns Seidel, et du Centre de Droit Comparé du Travail et de la Sécurité Sociale (COMPTRASEC) de l'Université Montesquieu-Bordeaux IV. Le colloque se propose d'engager la réflexion sur de nombreuses questions dont notamment, le financement de la sécurité sociale, la sécurité sociale et la fiscalité, le contentieux du recouvrement des cotisations sociales, l'évolution de la protection sociale, la réforme de l'assurance maladie, l'évolution du système de la retraite, la recherche de nouvelles synergies en matière d'emploi et de protection sociale, l'évolution de la sécurité sociale face à la privatisation de la personne, la protection sociale des travailleurs migrants… Ce n'est pas par hasard, si ce conclave d'experts internationaux et de représentants de l'administration est consacré à la sécurité sociale, s'agissant d'un thème qui acquiert une force d'interpellation de plus en plus grandissante. En effet, fragilisés déjà par les effets néfastes de la mondialisation, sérieusement affectés de surcroît par la crise mondiale, les systèmes de sécurité sociale se trouvent, aujourd'hui, dans une situation de précarité plus que jamais prononcée et par là-même source de profonde inquiétude. Cette situation prévaut aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement où, comme le souligne l'argumentaire du colloque de Sfax, ces systèmes sont de plus en plus « confrontés à un grand défi, celui de maintenir leur équilibre financier à un moment où les dépenses de prestations ne cessent d'augmenter, alors que les organismes de couverture sociale font face à un problème de ressources pressant. » Or, d'après les spécialistes, la réflexion sur les moyens susceptibles d'atténuer les effets conjugués de la mondialisation et de la crise planétaire sur l'économie mondiale conduit nécessairement à mettre en exergue « le rôle de stabilisateur économique et social » de la sécurité sociale « plus que jamais sollicitée dans sa fonction de garde-fou contre les effets néfastes d'une mondialisation déshumanisée. » Ainsi, ce qui est défini comme « un droit fondamental de l'être humain », lors de la Conférence Internationale du Travail, acquiert une autre dimension en se présentant comme une exigence, un facteur de poids ou du moins comme un adjuvant du redressement économique souhaité. Tels sont les éléments de base de la feuille de route du colloque de la Faculté de Droit de Sfax, qui déterminent et orientent la réflexion d'experts et de décideurs des deux rives de la méditerranée réunis pour « analyser les mutations qui marquent le droit de la sécurité sociale dans leurs pays, les défis auxquels leurs systèmes de protection sociale sont confrontés et d'étudier les perspectives d'adaptation de ces systèmes au nouveau contexte d'instabilité qui caractérise les sociétés aujourd'hui. »