Au cours du mois de septembre 2009 le domicile du plaignant a fait l'objet d'un vol. En effet durant son absence un ou des intrus ont pu accéder à l'intérieur, ils ont mis la main sur plusieurs de ses effets personnels , dont trois carnets de chèques . En même temps que la plainte qu'il avait déposée au commissariat de police il a contacté la banque pour faire opposition. A était un ami du plaignant, ils se voyaient régulièrement. Ce dernier lui a fait part du vol dont sa demeure a fait l'objet. Il lui a fait part également du dépôt de plainte. A s'est habitué à emprunter la voiture du plaignant pour effectuer certaines affaires personnelles. Le jour des faits il a pris la voiture de son ami pour régler certaines affaires. Arrêté pour un contrôle de routine et obligé de montrer les papiers de la voiture, il a ouvert la boite à gants. Après le contrôle et au moment de remettre les papiers il a trouvé cinq chèques appartenant au plaignant. C'est à ce moment qu'il a eu l'idée machiavélique de les subtiliser. Il se disait que son ami penserait que les cinq chèques en question seraient considérés parmi les chèques volés à l'intérieur de son domicile. Il s'est mis à effectuer des achats en délivrant moyennant lesdits chèques qu'il a pris soin de libeller et de signer. C'est au moment de la présentation des chèques à la banque pour encaissement que le plaignant a été avisé par le gestionnaire de son compte. Il pensait au départ qu'il s'agissait des chèques volés de son domicile mais après vérification, il s'est rappelé des chèques et était sûr qu'il les avait déposés dans la boite à gants de sa voiture et que depuis il n'en a pas contrôlé la présence. La seule personne qui avait accès à sa voiture était son ami A. Ayant fait le rapprochement, il en a fait part aux auxiliaires de la justice. Aussi et suite à l'interrogatoire de la personne qui a remis le chèque pour encaissement, celle-ci a déclaré qu'il lui a été remis par A. Ce dernier a été convoqué par la police pour les besoins de l'enquête. Lors de son interrogatoire, il avait l'air perplexe et se contredisait. Il a nié avoir volé les chèques qui se trouvaient dans la boîte à gants de la voiture. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de vol , de faux et usage de faux et d'abus de confiance. Le plaignant a tenu à le poursuivre pénalement, il s'est constitué partie civile. Devant le juge qui l'interrogeait, il a nié avoir volé le chèque à son ami et a déclaré que le chèque de 1000 Dinars il l'a reçu de la part d'un serveur d'une cafétéria. Le dit serveur avait reçu le chèque de la part d'un agriculteur. C'est une version qui n'a convaincu personne et n'a fait qu'aggraver son cas. Son avocat a axé sa plaidoirie sur le résultat de l'expertise faite sur ordonnance du juge d'instruction sur les chèques. L'expert a noté que la signature opposée sur le chèque n'est pas celle du plaignant. Elle pourrait être celle de l'inculpé mais cela est difficile à vérifier. Cela pourrait, d'après l'avocat, constituer un doute dont seul l'inculpé pourrait en bénéficier. Pour cela il a demandé l'acquittement pur et simple de son client. Après les délibérations A a été condamné à une peine de cinq ans de prison ferme.