Avec les rebonds qu'aura vécus la libération de Clotilde Reiss par les autorités iraniennes et l'imminente expulsion de France d'Ali Vakili Rad, l'assassin de Shapour Bakhtiar, ancien Premier ministre du Shah, il est temps que l'Occident, et à sa tête la France, change de discours et de langage réducteur et rébarbatif sur le rôle des uns et des autres, dans la communauté internationale. Les tractations secrètes entre Paris et Téhéran, ont tout l'air d'avoir abouti à ce classique échange de bons procédés. A leurs heures, la CIA et le KGB adoptaient souvent ces mêmes échanges alors que les politiques, dans leur hypocrisie péremptoire, maintenaient la planète sous pression de la supercherie du XXème siècle : cette guerre froide, synonyme de partage " pacifique " du monde et, donc, synonyme de complicité. Aujourd'hui, dans la région la plus convulsive de la planète, il est essentiel que cet Occident en finisse avec ses leçons bien-pensantes et, surtout, avec sa politique des deux poids deux mesures. On a beau diaboliser la Syrie, il n'empêche que Damas est, sans doute, le seul interlocuteur auquel Téhéran fait aveuglément confiance. Son intervention alliée à celle du Brésil dans la libération de Clotilde Reiss est déterminante, cela on le reconnaît à Paris même. Mais alors pourquoi ne pas jouer franc-jeu ? Pourquoi crier au scandale parce que Téhéran recevra de l'uranium enrichi en vertu d'un accord avec la Turquie et le Brésil ? Pour rassurer Israël, Etat-voyou, et exterminateur ?