Quand on est un " grand ", quand on se prend pour un " grand " (ce qui est déjà différent) et dans quelque domaine que ce soit, il faut savoir respecter certaines valeurs, s'imprégner de sagesse, faire en sorte que cette sagesse devienne contagieuse, et surtout, surtout, rasséréner le groupe à sa charge et bénir la main dans laquelle on mange. Faouzi Benzarti est, sans doute, l'un des meilleurs entraîneurs de l'histoire de la Tunisie. Mais il reste un simple coach, très loin du manager, et dans cette logique il est exagérément surévalué. La comédie de ces dernières journées est tout bonnement ridicule. Il prend prétexte de la déchéance de son équipe " natale " pour exhiber un dépit - légitime - mais un peu trop bruyant. A supposer même que l'Espérance eût battu l'ESHS, l'USMo serait quand même reléguée. En fait, c'est douloureux pour tous les sportifs et pas pour Benzarti seul : les Tunisiens aiment l'USMo, équipe " propre ", sympathique et qui n'a jamais fait de vagues même dans les moments difficiles. En fait, même si Badine Tlemçani affirme que Benzarti est en congé pour trois semaines, Hamdi Meddeb a, aujourd'hui, la certitude que son entraîneur rompt à sa manière, empruntant des techniques dilatoires. Il s'était bien rendu en Libye pour chercher des pneus pour sa voiture, alors qu'en réalité il en finissait avec l'Espérance. Il avait, bien auparavant, quitté en plein mois de janvier le Stade Tunisien pour répondre à un appel du doigt venant du Parc B. Il est donc de nature volatile. Personne ne comprenait " l'absurdité " de la décision de Moëz Driss licenciant un entraîneur qui ramenait le championnat à Sousse pour la première fois depuis près d'une décennie : en l'occurrence, l'ex-président étoilé mettait beaucoup d'éléments dans la balance. A savoir que l'entraîneur Benzarti est menacé par le personnage Faouzi ; que l'obsession d'être le meilleur, l'entraîne dans un état de transe maléfique, au point qu'il se livre à des " shows " sur le bord de touche, dont le dernier en date contre le CSHL, à El Menzah. Maintenant, il ne répond pas à ses employeurs au téléphone mais il aurait posé des conditions " impossibles " pour rester. Il demanderait que Kanzari, Rajhi, le Dr. Yassine Ben Ahmed et Bennour débarrassent le plancher. Tant qu'à faire il aurait pu exiger que Hamdi Meddeb parte lui aussi ! Tout ce scénario est en vérité puéril, stérile, contre-productif et, à la limite, infléchi par des pulsions épidermiques et passionnelles. A l'évidence, Benzarti veut se libérer pour l'Equipe nationale, pour une question d'argent, dit-on. C'est légitime. Mais, là où les règles de la bienséance sont bafouées, c'est lorsque le président fédéral ne joue pas franc-jeu. Ayant déclaré que lui seul décidera pour l'Equipe nationale, ce qui revient à dire que ce sera sa chasse gardée, il ne peut gérer que ce qui relève du champ de ses compétences. Et là, deux remarques : - Monopoliser l'Equipe nationale, revient à personnaliser les structures fédérales. - S'il faut que Faouzi Benzarti devienne notre sélectionneur national, il faudra, quand même, passer par l'Espérance, même si l'obsession de retenir Benzarti au parc " B ", nous paraît exagérée. Voyez Moratti et l'Inter : Ça y est, ils ont tourné la page, quel que soit le résultat de la finale. Et ils n'ont pas l'intention d'implorer Mourinho de rester. De Gaulle disait bien que " les cimetières sont pleins de gens indispensables ".