Maux de tête, stress, agressivité, irritation… un état insupportable que nous pouvons ressentir quotidiennement et dont la cause nous taraude et se trouve «juste à portée d'oreille»! En effet, on ne peut imaginer tout ce que la pollution sonore pourrait nous porter comme préjudice. Elle nous éreinte sur le plan physique, psychologique et environnemental. Le pire est que chaque nouvelle technologie naissante, apporte sa part au lot. Le bruit est par ailleurs nuisible à partir de 80 dB. Dès ce degré, il est considéré comme « traumatisme ». L'exposition pendant des heures d'affilée, tout au long des jours à des bruits supérieurs à 80 dB, détruisent bien plus de choses que nous l'imaginons. L'influence de la pollution sonore sur la santé Les réactions psychiques suscitées par un bruit de 30 à 60 dB se répercutent sur le plan physique quand le seuil devient de 60 à 90 dB. La pollution sonore atteint le système nerveux et entraîne un état de fatigue. Nervosité, irritabilité, perte de capacité de concentration, d'attention et tremblement de mains s'y accompagne. Le bruit peut également provoquer des vertiges. Au-delà de ces symptômes, nos systèmes respiratoires, cardio-vasculaire et immunitaire, notre circulation sanguine, notre humeur et notre équilibre endocrinien, notre sommeil, etc. peuvent être entamés. La surdité, pouvant être définitive, peut aussi survenir suite à une exposition intense au bruit. Ainsi, le corps psychomatise et l'exposition à des intenses ondes peuvent au mieux, causer le stress et au pire devenir des pathologies. La pollution sonore affecte également la qualité de vie. Plus on est soumis au bruit, plus on est sujet à « des tendances conflictuelles » et que l'on développe un comportement agressif, au travail, avec les voisins, au sein de la famille… Et si nous, êtres humains subissons les conséquences néfastes de nos inventions et constructions, avons-nous le droit de le faire subir à l'environnement et aux animaux ? Sachant que le bruit affecte les animaux marins, en outre les dauphins et baleines qui subissent la pollution sonore sous-marine. De quoi expliquer certains de leurs pertes et échouages. Liens de causes à effets Les causes les plus faciles à identifier sont les transports – voitures, camions, avions…- les usines, la construction de bâtiment, les appareils professionnels et domestiques… Mais nous ne pouvons pas vraiment déterminer toutes les sources. Des objets utilisés quotidiennement ou une vie en collectivité le sont par ailleurs : téléphones portables ou fixe, conditions de travail, les voisins, les appareils électroménager, les klaxons, les cris… On est envahi par le bruit, et c'est pour ça que l'on parle de pollution sonore. Afin de lutter contre, on se met à construire des bâtiments à isolation acoustique, et l'on développe la cartographie du bruit afin de mieux développer des stratégies de lutte. On étudie plus les conditions de travail afin d'essayer de diminuer les sources du bruit, voire conseiller le port de casques pour certaines tâches. Mais peut-on vraiment se défaire de tous ces objets que nous avons inventés pour nous offrir le confort quotidien, au détriment de notre santé ? Il est impossible de faire marche arrière, on pourra peut-être atténuer l'impact, sensibiliser, prévenir et traiter sur le plan médical, mais une réalité s'impose : nous continuerons à subir les effets nocifs et à vivre dans la pollution sonore. Hajer AJROUDI
Chiffres
• Les catégories professionnelles qui exposent le plus au bruit sont la forge, la tôlerie, la chaudronnerie, le laminage, la verrerie, la scierie, le tissage, et qui causent une perte de 3000 et 4000 Hz. • On enregistre une perte de 20 dB en moyenne chez les conducteurs de poids lours. • Les musiciens sont exposés à des pertes de 3000 à 8000 Hz. • L'atteinte auditive connaît trois étapes selon l'intensité et la durée de l'exposition au bruit. • La première étape apparaît durant les cinq à dix ans de travail avec une exposition à 2000 – 4000 Hz, elle est caractérisée par la fragilité de l'oreille. • Dépassant la période des 5 à 10 ans de durée de vie professionnelle, la perte auditive est du 1 tiers de la période précédente. L'évolution se fait plus lente. • A partir de 55 ans, la perte auditive s'accélère de nouveau. Cela peut conduire jusqu'à la surdité ou à un trouble de la perception de la parole.