Inaugurée par M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, la douzième édition du Forum d'Investissement de Carthage a été clôturée hier. Cette édition qui devait à accueillir quelque 1325 participants et hommes d'affaires qui étaient enregistrés, mais selon Mme Monjia Khemiri, Directrice de la FIPA (Agence de Promotion des Investissements Extérieurs) organe organisateur de l'événement, « nous avons compté des participants d'un nombre allant de 900 à 1000 participants, soit plus de 80% de nos estimations ». Outre les hommes d'affaires et responsables tunisiens, le forum a connu une forte participation de délégations italiennes, françaises et allemandes, parmi les clients classiques. Parmi les nouvelles provenances « non traditionnelles », on trouve des hommes d'affaires espagnols, soit une première, ainsi que des hommes d'affaires anglais, chinois, des Pays Bas, des Etats Unis, une dizaine de Chinois ainsi que d'autres hommes d'affaires de pays arabes, notamment du Maghreb et d'Egypte. On relève l'absence d'hommes d'affaires des pays du Golfe, anciens habitués du rendez-vous, a été observée. Des perspectives prometteuses Depuis 1999, date de la toute première édition, le Forum d'Investissement de Carthage s'est toujours voulu une manifestation internationale destinée à faire connaître le site de production tunisien auprès des communautés d'hommes d'affaires étrangers. Depuis ses débuts, le Forum a été conçu comme un événement majeur en Tunisie où les décideurs ainsi que les opérateurs tunisiens et étrangers se donnent rendez-vous dans l'objectif de débattre des tendances de l'investissement international en général et surtout du climat d'affaires prévalent en Tunisie, particulièrement. Pour cette édition, les organisateurs ont choisi la thématique des « déterminants de l'attractivité technologique du site Tunisie ». Un thème qui va dans la droite lignée des éditions précédentes, en focalisant sur les opportunités d'investissement qu'offre la Tunisie, notamment dans les activités à haute valeur ajoutée. Selon les organisateurs de l'événement, le choix de ce thème provient essentiellement de la conviction de nos décideurs du fait que seul le progrès technologique est le seul capable d'améliorer les méthodes de fabrication, de commercialisation et de distribution, comme il contribue aussi à développer de nouveaux produits et services. Un progrès technologique qui stimule la croissance économique et qui assure le bien être de la communauté. La promotion de la technologie comme vecteur de développement va de pair en Tunisie avec la promotion d'une économie fondée sur le savoir et la connaissance. Et c'est dans cette logique que les panels du Forum ont mis en exergue l'apport du capital humain dans la stratégie tunisienne visant une pénétration plus profonde du savoir dans les domaines économiques. Les panels ont aussi permis de présenter le climat incitatif mis en place en faveur de l'innovation, dont le deuxième panel qui s'est penché à travers des études de cas sur l'expérience des technopôles établis en Tunisie « véritables îlots d'excellence où l'infrastructure sert de catalyseur au développement de projets innovants et de métiers spécifiques à haute intensité de savoir ». Le troisième panel du Forum s'est penché quant à lui sur le thème de l'Offshoring en Tunisie. Une occasion qui a permis de servir comme un cas pratique d'analyse de l'évolution positive que connaît l'environnement technologique en Tunisie. Les résultats préliminaires d'une étude dédiée à l'offshoring ont été présentés et devront mettre en lumière les avantages d'implantation pérenne en Tunisie dans des métiers spécifiques de l'offshoring. La Tunisie, plate-forme technologique Inaugurant les travaux de cette 12ème édition, M. Mohamed Ghannouchi a dressé un bilan exhaustif des performances accomplies par l'économie tunisienne. Il a indiqué que "le cap mis sur la réhabilitation de l'initiative, le renforcement de la compétitivité, l'amélioration du climat d'investissement, nous a permis, tout au long des vingt dernières années, d'inscrire notre économie sur un trend de croissance soutenue, de l'ordre de 5 % par an à prix constants et d'avoir une amélioration continue du pouvoir d'achat. Le PNB par capital s'établit en termes de Parité de pouvoir d'achat (PPA) à 9000 dollars en 2009". "Cela, a -t-il- dit, nous a permis d'avoir un équilibre financier viable avec un endettement constitué pour l'essentiel par des prêts à moyen et long termes, représentant moins de 40 % du PIB d'avoir un classement international honorable en matière de compétitivité globale (40 sur 138), de climat d'affaires (69 sur 183), de prestations de l'administration (66 sur 192) et de facilités du commerce extérieur (38 sur 125 pays). Concernant les indicateurs de l'environnement des affaires, le Premier ministre a rappelé que de nos jours une société à responsabilité limitée peut être créée en une heure dans les guichets uniques de l'API de Tunis, Sousse, Sfax et au maximum en 48 heures dans le reste du pays, que le silence de l'administration est à traduire pour de nombreux actes agrément et que les procédures de dédouanement des marchandises ont été considérablement simplifiées avec l'entrée en vigueur du nouveau code douanier et l'informatisation des procédures de commerce extérieur dans le cadre du projet liasse unique. Concernant la Tunisie comme étant une plate-forme technologique, thème du Forum, le Premier ministre a indiqué que quatre axes majeurs sous-tendent la stratégie du gouvernement pour faire de la Tunisie une plate-forme technologique. Il s'agit de mieux investir dans le capital humain en engageant un vaste programme d'amélioration de la qualité articulée autour d'une grande maîtrise de langues étrangères, de l'établissement de partenariat et d'alliance entre les universités tunisiennes et étrangères, européennes, notamment, du recours à la co-diplomation et à la certification des compétences par des organismes indépendants et du développement des filières scientifiques et technologiques.