La saison a pris fin il y'a un peu plus de deux semaines avec son lot de déçus et de lauréats. Que faut-il retenir de cet exercice vraiment particulier ? Rien de précis et certainement pas la composition du nouveau bureau fédéral et encore moins les événements qui ont émaillé plus d'une rencontre. Ce qu'il faut retenir de cette saison, c'est indéniablement les noms de quatre joueurs. Quatre éléments qui ont donné l'exemple et qui se sont illustrés en disputant les 26 matches de la saison. Une performance difficile à égaler d'autant plus qu'elle s'accompagne d'une hygiène de vie et d'une discipline de fer impossible à suivre pour 99 % de nos joueurs. Ils sont sociétaires de l'ESHS (Bilal Bachouche), du CSHL (Walid Messaoudi), du ST (Rami Jeridi) et de l'EST (Khalil Chamam). C'est une performance à saluer surtout pour ceux qui défendent, à l'instar du «Sang et Or » Chamam ou du milieu défensif hammam-lifois qui ne se sont jamais blessés et n'ont jamais écopé de trois avertissements suspensifs. Ces joueurs ont prouvé que le travail, la discipline, la rigueur et surtout le respect des engagements paient. Engagements envers leur public et envers leurs employeurs qui consentent des sacrifices énormes pour satisfaire leurs exigences. Disputer toutes les rencontres d'une seule saison sans se blesser, sans écoper d'un carton rouge et encore moins sans récolter trois avertissements suspensifs dans un championnat comme le nôtre relève du miracle et rien que pour cela la performance de ces Messieurs doit être saluée. Pourvu que leur exemple serve à quelque chose. Pourvu que le reste des joueurs s'en imprègnent et prennent conscience que le sport d'élite a des exigences autres que celles en vigueur actuellement dans notre championnat. Mourad AYARI --------------------- Khalil Chamam (EST) : «Défendre n'est pas brutaliser» « Tout d'abord je m'estime très heureux d'être parvenu à boucler la saison en prenant part à toutes les rencontres disputées par mon équipe et en parvenant de la sorte à prêter main forte à mes coéquipiers. Pour revenir à ma tenue physique et à l'absence de lésions qui auraient pu m'éloigner des terrains, une seule explication pour moi : le respect le plus strict des règles les plus élémentaires d'une vie sereine calme et loin des tumultes. Mon alimentation a toujours été bien étudiée, et j'ai toujours respecté un horaire fixe pour me coucher donc pas de veillées interminables. Depuis mon jeune âge, j'ai acquis ces vertus que mon père qui, en sportif confirmé, me les avait inculquées en les enracinant profondément en moi. D'ailleurs, si je ne suis pas en stage, à 20 h je suis déjà chez moi. Khalil Jbebli, notre préparateur physique aux compétences émérites, nous rend également un grand service en nous permettant d'arriver toujours le jour J au summum de notre forme. Et mêmes les bobos que j'ai essuyés ont été rapidement et savamment jugulés et avec une célérité remarquable par notre médecin Dr Yacine Ben Ahmed. Concernant les cartons jaunes qui auraient du selon vous être nombreux et donc suspensifs pour le poste de défenseur que j'occupe, je vous signale que défendre ne rime pas fatalement avec brutaliser l'adversaire. Mon jeu a toujours été correct avec respect de mon vis-à-vis. Et mes capacités m'ont toujours permis de m'en sortir de situations difficiles sans commettre d'infractions. Et puis cette performance de jouer tous les matches est un cinglant démenti à certaines âmes chagrines ayant allégué par le passé que j'étais protégé et immunisé par le parapluie parental. Maintenant que le décor a changé, j'ai continué à évoluer selon mon tempérament et mes habitudes, entendre jouer proprement sans encourir des sanctions inutiles et en respectant l'éthique sportive et les arbitres en m'abstenant de discuter leurs décisions. Du coup, ces détracteurs de se trouver le bec dans l'eau et d'être contraints de revoir leur copie ! » Mohamed Sahbi RAMMAH --------------------- Rami Jéridi (ST) : «Ce n'est qu'un aboutissement logique !» « Tiens je ne savais pas que j'avais disputé tous les matches de l'exercice, c'est-à-dire, au compte vingt six, sans compter ceux de la Coupe. En fait, c'est le fruit de gros sacrifices de ma part d'abord. On m'a accordé une chance, et, je pense avoir été à la hauteur de la confiance placée en moi. Mais croyez moi : j'ai toujours été sérieux, partout où j'ai joué. Cette saison, contrairement à toutes celles qui l'ont précédée, mes employeurs, mes coaches, et, même l'environnement, bref tout ce beau monde a cru, sans la moindre réserve ou hésitation, en moi. Ma reconnaissance a été logique, et, je pense qu'elle s'est fait remarquer, la preuve, est que je suis retenu en équipe nationale. J'ai travaillé, beaucoup, des fois très dur, j'ai toujours observé la meilleure hygiène de vie et les résultats sont là. Je serai injuste, si, je ne suis pas reconnaissant envers tous mes collègues, mes entraîneurs et mes employeurs. Sans eux, je ne serai pas là. Ensuite, je dois, remercier la providence, de n'avoir jamais connu le moindre pépin de santé. Voilà, pourquoi à chaque match de la saison, la réussite était au rendez vous. Maintenant, que mon talent a été finalement reconnu à l'unanimité, ma mission sera encore plus difficile, mais comme toujours, je m'accrocherai, et, avec ma foi, la confiance de toutes les composantes du club, et bien entendu, l'aide de mes amis, sur le ‘pré', je suis certain, que je pourrai (en fait on pourra tous) faire mieux ! » MAE --------------------- Bilel Bachouche (ESHS) : «La capacité de récupération» «Outre une hygiène de vie qui doit irréprochable pour tout sportif qui se veut professionnel, je crois que le secret, si c'en est un, réside dans la capacité de récupération que s'autorise le joueur. C'est comme si chaque match prépare le match suivant. En d'autre, même s'il arrive que l'on passe par une période de baisse de régime, il existe un seuil minimum en dessous duquel on perd sa place. C'est dire si le seuil minimum de forme conditionne et garantit la titularisation du joueur au match d'après. Personnellement c'est ainsi j'ai toujours opéré surtout comme vous le savez je ne joue pas sur un seul poste mais trois ( ailier , avant-centre et souvent attaquant de soutien)…. » Sadok SLIMANE --------------------- Walid Messaoudi (CSHL) : «Grâce à une discipline de fer» « Avant de vous répondre, je voudrai rappeler que l'année dernière j'ai longuement mangé mon pain noir avec une saison pratiquement blanche pour une méchante blessure. Période de vaches maigres où les idées les plus noires ont cogité dans ma tête. Mais heureusement que mentalement j'étais très fort. Au lieu de baisser les bras dans ces moments de découragement, je me suis attelé au travail avec une rééducation performante en me promettant de ne plus jamais revivre ce calvaire. Car la pire chose qui puisse arriver à un footballeur, c'est son éloignement des aires de jeu. Pour cette saison, et bien que mon poste de milieu défensif soit normalement générateur de cartons multiples, je suis parvenu à n'en récolter que deux contre l'Espérance Sportive de Tunis et contre le Club Athlétique Bizertin. Je me suis toujours efforcé de récupérer le ballon et de façon « propre » à la régulière sans commettre d'infractions et sans brutalités. Je n'ai jamais rouspété ou discuté une décision arbitrale, convaincu que pareille approche ne changerait rien à la donne et de plus ne pourrait m'attirer que des ennuis. Volet blessures, je suis parvenu à les éviter par une hygiène de vie draconienne. Assiduité aux entraînements où je ne me suis jamais absenté en m'y présentant toujours aux horaires convenus, une alimentation saine et équilibrée et bien sûr le repos salvateur en dehors terrain avec extinction des lumières et sommeil très tôt et jamais de veillées nocturnes. Donc une discipline de fer de tous les instants a été mon credo et mon garant pour participer sans discontinuer à tous les matches de la compétition en prêtant main forte à mes coéquipiers. Je dois louer pour terminer les efforts méritoires de notre staff technique et notamment celui de notre préparateur physique Thomas Mohr nous préparant de façon scientifique et méticuleuse à tenir le choc et à suivre sans grand-peine la cadence parfois infernale de la compétition. »