Il y a un peu plus de deux années, le Président Ben Ali donnait ses instructions pour l'ouverture du Facebook. C'était justement au nom des libertés individuelles et dans le souci de permettre aux Tunisiens de se mettre au diapason des nouvelles technologies et d'embrasser le monde. Dans notre édition d'hier, nous publiions l'information selon laquelle les Tunisiens viennent en deuxième position mondiale dans l'utilisation du Facebook. En tous les cas, nul ne peut prétendre que l'Agence Tunisienne de l'Internet (ATI) exerce une quelconque censure même si l'on enregistre des dérives de tous genres. Mais le Chef de l'Etat a quand même ordonné la promulgation d'une loi poursuivant tout Tunisien s'acoquinant avec des forces du mal étrangères pour souiller l'image de la Tunisie à dessein de déséquilibrer et de nuire à son économie. Décidément, la Tunisie a le tort d'avoir toujours raison surtout sur des chapitres de souveraineté, qu'il s'agisse d'intégrité territoriale, de sécurité économique de sécurité alimentaire etc… Et voilà qu'aujourd'hui la toute puissante Amérique confère au Président Obama le pouvoir d'intervenir sur les moteurs de recherche Google et Yahoo en instituant le « Centre National de Sécurité des systèmes d'information et de communication (NCCC) , c'est-à-dire l'équivalent de notre ATI. Pourquoi ? Pour ces mêmes raisons qu'avait dénoncées le Président Ben Ali. De surcroît les Etats-Unis craignent en effet pour leur sécurité économique et leur sécurité nationale, elle-même. Rien de moins ! Elle fait face aux attaques des pirates contre leur système financier et ils y mettent carrément le holà. Pour eux, il y a péril en la demeure et il y va de la sécurité de l'Etat et des citoyens. Si la toute puissante Amérique dénonce ce danger et met en place un système de cryptage et de contrôle de l'Internet, c'est que cette question relève de la Raison d'Etat. Peut-on franchement reprocher à la Tunisie de s'y être prise plus tôt ? Nous avons bien organisé le SMSI. L'ordinateur est pratiquement dans tous les foyers. L'Internet se banalise. Mais tout comme le gouvernement américain, le gouvernement tunisien est garant de la sécurité du pays, territoriale, économique, culturelle… Et c'est un devoir de citoyenneté que de refuser les agressions sur Internet d'où qu'elles viennent. Ne pas les dénoncer, c'est par ricochet trahir sa patrie.