Bellamine face à deux urgences : l'entraîneur et les contrats de Ben Yahia, Iffa et Hadhria Menaces de boycott de le part de beaucoup de supporters : " Zéro abonnement; zéro billet " Chérif Bellamine est le nouveau président du Club Africain. Le premier responsable des " Rouge et Blanc " jouit désormais de cette légitimité qui lui permettra dorénavant d'engager des négociations avec les joueurs dont les contrats expirent le 30 juin et qui sont Ben Yahia Iffa et Hadhria. Il s'agit toutefois d'une légitimité contestée par les nombreux adhérents qui sont loin d'être en harmonie avec le haut comité clubiste. Cette Assemblée fut, comme on s'y attendait, mouvementée avec des débats passionnés et au cours desquels les intervenants se sont relayé pour faire savoir leur mécontentement au bureau directeur sortant et leur désillusion après les déboires enregistrées toutes disciplines confondues au cours de la saison 2009/2010. La déception était d'autant plus grande qu'elle coïncidait avec le 90ème anniversaire d'un Club Africain qui n'a pu exhiber quoi que ce soit pour embellir cette Assemblée le moins que l'on puisse dire houleuse et qui traduit fidèlement l'état d'esprit des supporters. Rapport moral: la crédibilité du championnat remise en question. Le bureau directeur sortant conteste la crédibilité du championnat de la Ligue Professionnelle 1. C'est ce qui ressort de la lecture du rapport moral qui remet en cause le déroulement de la compétition en général et de quelques rencontres en particulier. Il a été surtout question des fautes d'arbitrages et du calendrier défavorable au Club Africain. En ce qui concerne les autres sections, les résultats furent en deçà des attentes mais logiques au vu du rajeunissement des effectifs. Le porte-parole du bureau directeur sortant a parlé de choses et d'autres et surtout des acquis réalisés par l'ex bureau directeur et essayé de mettre en relief le comportement des joueurs durant la saison 2009/2010 qui fut selon ses dires exemplaires malgré quelques écarts de conduite sévèrement réprimandés par le conseil de discipline. On ne manquera pas de souligner le fait que ledit rapport soumis au vote des adhérents fut approuvé par tous les présents ou presque puisqu'une seule personne l'a désapprouvé. Un déficit de 50.169 DT. Lotfi Ezzahi, trésorier du Club Africain s'est chargé de faire une lecture du rapport financier en des termes techniques et un langage loin d'être à la portée de tous les présents. Ce qu'il faut retenir, c'est que le Club Africain compte un déficit de 50.196 DT au titre de l'exercice 2009/2010. Pour ce qui est du déficit global, il est de 1.362.000 DT. Le Trésorier du Club Africain a tenu à rappeler que ce rapport a été fait sans prendre en considération les dépenses des mois de mai et de juin sachant que l'Assemblée Générale élective devait se tenir le 31 mai et il fallait de ce fait ne pas prendre en considération les dépenses des mois de mai et de juin. Les recettes pour la saison 2009/2010 furent de 6.411.738 DT alors que les dépenses étaient de l'ordre de 6.461.907 DT. Lotfi Ezzahi n'a pas manqué de reprocher aux journalistes présents les chiffres considérés comme étant excessifs chaque fois qu'ils avaient à parler des finances du Club Africain, surtout du déficit du club de Bab-Jedid. On se limitera à rappeler que la communication fait cruellement défaut avec les responsables clubistes qui ne sont disponibles seulement que quand il s'agit d'apporter une précision à un article paru sur les colonnes d'un journal de la place... Interventions des adhérents : que des reproches ! Comme attendu, les adhérents qui se sont succédé pour parler de la saison écoulée ne furent pas tendre avec le président sortant Kamel Iddir et ses proches collaborateurs, encore moins avec Chérif Bellamine qui, selon les présents n'est pas le président légitime du Club Africain n'ayant pas été élu par les adhérents présents lors de cette Assemblée Générale. Parmi les intervenants, une dizaine d'avocats qui conteste la nomination de Chérif Bellamine à la tête du Club Africain la considérant irrecevable parce que " contraire aux lois qui régissent nos associations sportives. Il compte par ailleurs porter cette affaire devant les tribunaux. Pour eux, ce sont les adhérents qui doivent élire le nouveau président du Club Africain. Abandon de poste... Le reproche majeur que les intervenants ont fait à Kamel Iddir est celui d'avoir abandonné le club le laissant sans président pendant plus d'un mois. Inadmissible pour les clubistes qui se sont sentis trahis par le président sortant et ses proches collaborateurs auteur d'une démission collective tout juste après la fin du championnat. Toujours selon les intervenants, avec cette démission, Iddir n'a plus aucune légitimité et n'aurait pas eu le droit d'être présent au cours de l'Assemblée Générale pour présenter aux adhérents présents le nouveau président clubiste. Scandaleux. C'est le terme utilisé par les Clubistes pour qualifier la semaine crucial au cours de laquelle le Club Africain a eu deux présidents en l'espace de quelques jours. Ils ont demandé des éclaircissements dans ce sens considérant qu'ils avaient le droit de savoir ce qui s'est vraiment passé. Khantèche " ambassadeur " du Club Africain auprès de la FTF L'ex vice-président du Club Africain Mohamed Taher Khantèche était parmi les présents à cette assemblée et on n'a pas manqué de lui demander de défendre les intérêts du club auprès de la FTF étant depuis quelques temps un membre fédéral et faisant partie de l'équipe de Ali Hafsi, le nouveau président de la FTF. Manque de communication. Le Club Africain de Kamel Iddir était devenu hermétique juste après l'affaire Marchand, du temps où ce dernier était encore le premier responsable technique des " Rouge et Blanc ". Nous autres journalistes avions beaucoup de mal à vérifier une information car les dirigeants étaient peu enclin à converser avec les journalistes et ce sont les supporters qui en font les frais étant mal informés du quotidien de leur club. Ils n'ont pas manqué de le reprocher aux dirigeants clubistes. Licenciement de Lechantre: il fallait le faire un peu plus tôt. Si le Club Africain n'a rien remporté, c'est en partie à cause du licenciement de Lechantre qui aurait du être fait à la fin de la phase aller. Autrement il aurait mieux fallu le laisser en place jusqu'à la fin de la saison pour se donner plus de chances de consécration en coupe de Tunisie. Manque de transparence En quelque sorte, il n'y a eu que des reproches, du début jusqu'à la fin à l'encontre de Kamel Iddir et ses proches collaborateurs. Le reproche majeur était celui d'avoir été peu transparent surtout à un certain moment de la saison, quand il fut lâché par les sages tout juste après un certain match d'exhibition disputé à Radés contre l'Olympique lyonnais pour une histoire de panneau. Ce fut d'ailleurs la seule circonstance atténuante pour Iddir qui aurait dû, selon les adhérents présents, tenir une conférence de presse pour mettre les points sur les " i ". Mourad AYARI ------------------------- Kamel Iddir (président sortant) : " Les sages du club m'ont toujours soutenu " " Le championnat n'a pas été propre " Kamel Iddir a répondu en ces termes aux interventions des adhérents présents: " d'abord, je tiens à préciser que les sages m'ont toujours soutenu même après le match disputé contre l'Olympique Lyonnais.Nous avons joué pour les titres durant ce bail de cinq ans au cours duquel nous avons remporté un titre de champion de Tunisie. On a parlé d'un manque de communication mais j'estime que nous avons fait un grand pas dans ce sens en travaillant avec Nessma TV. Pour revenir au championnat, j'estime qu'il n'est pas propre avec une coupure d'électricité au beau milieu d'un match et un résultat qui bascule bizarrement car d'un 3-0, on se retrouve avec un 3-3. On ne réagit pas face à la violence, pire encore, on la cautionne... personnellement, je sais faire le responsable et pas autre chose. Autrement, les blessures ne nous ont guère épargnés. 4 à 5 joueurs cadres qui se sont fait mal à un moment crucial de la saison avec les conséquences que l'on connaît. Enfin, je terminerai en disant que Khalil Chaïbi n'a pas le droit de s'approprier les revenus des ventes du livre relatant l'histoire du Club Africain à travers des photos d'autant plus que ces dernières ont été prises du local du club". La parole fut par la suite donnée à Chérif Bellamine qui n'a rien apporté de nouveau sauf peut-être ses bonnes intentions. Le nouveau président clubiste s'est limité à nous dire que : " les négociations seront entamées avec le trio Ben Yahia, Iffa, Hadhria. Il nous sera par contre difficile de retenir le Camerounais Alexis. En ce qui concerne le nouveau bureau directeur, la porte sera ouverte à toutes les candidatures pour le poste de vice-président. Pour ce qui est de Jamel Atrous, je n'en sais pas plus que vous. Je sais par contre que les problèmes du Club sont là depuis un peu plus de dix ans. Tout ce que je demande, c'est de travailler au sein d'un groupe pour restructurer le club et former des cadres qui pourraient prendre le témoin au bout d'un an ou deux car je suis là pour une mission ponctuelle. Mon seul et unique souhait, c'est celui de trouver des solutions ensemble. Ma première requête est celle de voir le Club Africain être le propriétaire du parc A, à l'instar du Club Sportif Sfaxien et de l'Etoile du Sahel qui jouissent déjà de ce privilège. Enfin, pour ce qui est de l'entraîneur, nous avons trois noms à notre disposition et les négociations devraient aboutir dans les jours à venir ". En somme, aucun programme clair du nouveau président clubiste qui n'aura pas la vie facile. Une opération boycott est même programmée pour protester contre son investiture considérée illégale. Zéro abonnements pour zéro billets, c'est le mot d'ordre des supporters clubistes à quelques semaines du début du prochain exercice. D'après ce qui nous a été de voir au cours de l'Assemblée de mercredi dernier, l'unisson n'est pas pour demain.