Finie l'illusion de l'après-Soudan, nous revenons sur terre. L'équipe de Tunisie a livré une mauvaise prestation L'ère Marchand commence mal. Perdre le premier match des éliminatoires chez soi face à une sélection du calibre du Botswana, on ne pouvait imaginer pire. On avait prédit un match piège, ce fut le cas, mais de là à imaginer un revers cuisant et une démobilisation générale de la part des joueurs, c'était inattendu. Bertrand marchand unique responsable ? Il est clair que le Français n'a pas trouvé de solution à 1-0. Pendant une mi-temps entière il a choisi les «meilleurs» éléments sur le papier. Et c'est tout ! Pour un entraîneur qui a eu assez de temps pour préparer ce match, et pour quelqu'un qui connaît bien les joueurs et le football tunisien, ce n'est pas permis d'imputer cette mauvaise copie au manque de fraîcheur. Hier, l'équipe de Tunisie manquait de percussion, de profondeur, de facilité dans les duels, de changements de rythme, de jeu vertical bien étudié et surtout de motivation. Franchement, cette équipe de Tunisie nous a déçus. Deux joueurs du Botswana, à savoir Phenyo et Ramalhakwane, à eux seuls ont fait du mal à notre sélection. De notre côté, aucun joueur n'a pu peser, aucune profondeur avec ce schéma figé du 4-2-3-1 où Jemaâ devait décrocher et jouer dos au mur et laisser la pointe vide. A un moment, on voyait 6 défenseurs seuls dans leur zone et Ben Khalfallah, Darragi et Msakni, statiques, qui attendaient un mauvais renvoi, ou un centre des latéraux qui vient ou qui ne vient pas. Et les joueurs ? On peut dire que Marchand n'assume pas à lui seul la responsabilité. Comment expliquer cette démotivation, cette mauvaise inspiration et ces relais ratés ? Ce n'est pas la première fois que ces joueurs jouent ensemble. On avait l'impression qu'ils ne pouvaient pas changer ce score même si on restait 24 heures de plus sur le terrain. Lents, saturés et à court de clairvoyance pour déverrouiller un bloc défensif à 9 joueurs, ces joueurs tunisiens ont prouvé qu'ils n'aiment pas la pression et les matches où ils ont le devoir de faire le jeu. L'équipe de Tunisie avait la tête ailleurs. Défense Même si elle n'a pas été beaucoup sollicitée, la défense tunisienne a craqué sur une action anodine. Petite faute de marquage qui nous a coûtés cher. Ce que nous reprochons à nos défenseurs est leur lenteur et leur relance prévisible et latérale. Ils n'étaient pas montés pour créer le surnombre en phase offensive. L'apport des latéraux Mériah et Ifa a été minime, voire inexistant face à un adversaire aussi méconnu. Milieu C'était le talent d'Achille de la sélection pour le malheur de tous. On attendait un milieu créateur, avec un trio réputé pour sa technique et sa longue expérience , à savoir Darragi, M'sakni, Ben Khalfallah. Hélas ! le milieu a manqué de jambes, ce qui explique ce jeu en largeur et ces passes «téléphoniques». Mieux, on n'a pas senti une seconde que ce milieu allait créer le danger sur relais ou sur débordement. La rentrée de Chikhaoui (pas encore en forme) n'aura rien arrangé. Wissem Ben Yahia a été le seul qui a donné le plus avec deux occasions nettes. Le milieu du terrain est passé à côté du sujet. Attaque Jemaâ n'affectionne pas ces matches où il doit peser face à des défenses renforcées. Un petit match où il n'a pas trouvé ses ardeurs. Ce schéma à un seul attaquant est à revoir absolument. On est en panne d'attaquants, mais peut-être qu'un changement de système d'animation, les choses pourraient aller mieux. N'est-ce pas M. Marchand ?! Ils ont dit Bertrand Marchand : "Manque de clairvoyance et de fraîcheur" "C'est toujours difficile quand on manque de rythme et de fraîcheur. On est quelque peu tombé dans le panneau. On s'est mis en difficulté. Les quelques occasions franches que nous nous sommes créé n'ont pas été exploitées à bon escient. Il faut être appliqué à l'avenir. On a aussi manqué de densité dans le jeu. Nous n'avons pas assez joué sur la verticale. Il fallait décrocher tantôt. Les joueurs étaient figés dans leur zone. La visibilité des choses était botswanaise. On se fait prendre sur un contre, et puis, en retour, on n'arrive pas à percer le bloc adverse. Ben Yahia a apporté sa qualité de frappe, ce qui aurait pu faire mouche. La volonté des joueurs ne suffit pas. Le rythme, la clairvoyance et la variété dans le jeu ont fait défaut. Stanley (entraîneur du Botswana) : "Victoire historique..." "C'est une victoire historique face à un adversaire valeureux qui fait partie des grosses sélections du continent. La Tunisie a abusé du jeu long, ce qui a fait l'affaire de notre défense. J'ai privilégié un jeu avec un seul attaquant de pointe pour fixer et bloquer les mouvements des médians défensifs adverses. Nous avons été patients et notre patience a été récompensée par une précieuse victoire. Nos joueurs sont petits de taille par rapport aux Tunisiens, mais notre vivacité et vitesse d'exécution ont fait la différence. Nous avons convenablement préparé ce match en affrontant en amical le Lesotho et la Zambie. Ça s'est avéré payant par la suite". Ramohibidu Mosimanegiape:" Détermination sans faille..." " Nous étions déterminés à réaliser un coup d'éclat à Tunis même. Jouer contre la Tunisie vous motive et vous pousse à vous surpasser. Nous savions qu'une bonne occupation du terrain et une application stricte des consignes seraient porteuses. Nous devons maintenant confirmer lors de nos prochaines sorties et confirmer notre belle période actuelle".
Les à-côtés • L'assistance a été minime au début du match. Presque 4 mille spectateurs qui ont choisi de bouder la plage et de venir redécouvrir la sélection. Le nombre a sensiblement augmenté petit à petit . Rappelons que les portes ont été ouvertes à quelques heures du coup d'envoi. • La vuvuzela a fait son apparition au cours du match. C'était la légion du Botswana , venue encourager les siens, qui donnait un peu d'ambiance à ce match ennuyeux. Heureusement que ce n'était pas aussi encombrant que les vuvuzelas de la Coupe du monde. • Le ballon fusait vite, et c'est parce que le terrain était arrosé. On le voyait à l'œil nu. Tous les renversements et les passes pour débordement ont échoué. • Si Jemâa a été si hué au moment de sa sortie (le public n'a pas apprécié son rendement, il faut avouer quelconque), il a applaudi chaleureusement son chouchou, le revenant Yassine Chikhaoui. Ce dernier n'a pas eu beaucoup de réussite, il est encore loin de sa fraîcheur habituelle. •La déception était lisible dans les yeux du staff et des joueurs dans les vestiaires. Personne ne s'attendait à un tel résultat. Cela n'a pas empêché les joueurs de livrer leurs impressions aux médias présents. A saluer. • Zouheïr Dhaouadi , mis hors liste, a été le premier à sortir des vestiaires. Il n'était pas très content , il s'est dirigé vite vers la sortie des vestiaires.