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Pour l'art et contre ceux qui n'en font qu'un commerce ! Conférence de presse de Majda Erroumi, en prélude à son passage au Festival de Carthage Aujourd'hui
Le point de presse donné mercredi, 7 juillet, par Majda Erroumi fut pour celle-ci, comme pour la foule relativement nombreuse de journalistes venus prendre de ses nouvelles, chargé de fortes émotions. C'est presque les larmes aux yeux que la chanteuse libanaise prononça ses premières phrases, pour évoquer ses débuts sur la scène de Carthage, il y a déjà trente ans ! Et lorsque, une heure après, elle quitta la salle où se tint la conférence, elle était visiblement très touchée par l'accueil que lui réservèrent femmes et hommes de presse et par la perspective toute proche de retrouver un public qu'elle dit aimer jusqu'à la vénération. Pour une croisade contre les commerçants de l'art Pour la 46ème édition du Festival de Carthage, Majda Erooumi n'a cependant rien préparé de spécial ni de nouveau pour fêter cet anniversaire et cette communion. Elle se contentera de reprendre ses airs les plus connus et les plus appréciés. Carthage 2010 sera pour elle l'occasion de couronner un parcours trentenaire réussi, et en même temps de revivre les plus belles sensations éprouvées sur cette scène qui l'a propulsée vers les sommets. Concernant son nouvel album, dont elle attend qu'il plaise aux jeunes générations arabes à qui il est prioritairement destiné, la vedette libanaise affirme qu'il mettra encore quelques mois pour apparaître sur le marché (entre fin 2010 et début 2011). Elle dénonça avec vigueur ensuite la vague des chansons-sandwiches et appela à une mobilisation très forte contre les commerçants de l'art : « Une telle croisade doit être menée par les journalistes et soutenue par les responsables culturels des pays arabes pour contrecarrer le projet d'abêtissement, de pétrification et d'anéantissement qui vise la nation entière. Les belles voix et les artistes authentiques doivent bénéficier d'un appui inconditionnel de la part des officiels, parce qu'ils incarnent l'âme de leurs peuples respectifs, et sont les meilleurs ambassadeurs et les meilleurs défenseurs de la dignité et de la grandeur de leurs pays. Ils forment à leur tour une avant-garde de choix susceptible de préserver le bon goût et le grand art.» Prière pour un Liban pacifié Réagissant à une des questions du journal Le Temps sur sa place à elle en tant que figure emblématique d'un Liban qui résiste à ses ennemis intérieurs et extérieurs et qui refuse de se laisser anéantir, Majda Erroumi revint assez longuement et d'un ton ostensiblement amer sur les guerres successives endurées par son pays et souhaita de tout son cœur que le Liban puisse connaître une paix durable, comme celle dont jouit le peuple tunisien: « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis exaspérée par les conflits fratricides absurdes qui, néanmoins, déchirent mon pays et mettent en péril son avenir. J'ai même décidé de ne plus suivre les informations à radio et à la télé tant celles-ci sont déprimantes et désespérantes. Je préfère me ressourcer en écoutant de la bonne musique et en m'enfermant dans une sorte de bulle protectrice. Personnellement, je ne prends position en faveur d'aucune communauté en particulier, ni ne soutiens aucun parti en particulier. En ce moment, seules la souveraineté et l'unité de mon peuple comptent à mes yeux et, dans ma mission d'artiste, j'essaie de représenter dignement mon pays, que dirigent actuellement un président et un chef de gouvernement dignes de ma confiance. Je souhaite de tout mon cœur que le Liban blessé qui, tel le Phénix, renaît toujours de ses cendres, puisse se sortir définitivement de la spirale de violence et de mort qui réjouit ses ennemis et ceux de tous les Arabes ! »