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A la mémoire de Mohamed Jamoussi
« Périple d'un amoureux » de Lassaâd Zouari
Publié dans Le Temps le 18 - 07 - 2010

Jeudi 15 juillet, s'est tenue une conférence de presse à Tunis sur la soirée « Périple d'un amoureux » qui aura lieu à Carthage dimanche prochain en commémoration du centenaire de Mohamed Jamoussi. Ont pris part à cette conférence, MM. Lassaâd Zouari, le producteur de cette soirée, Zied El Ich, responsable technique du spectacle et trois des chanteurs qui vont participer à cette soirée : Chokri Omar Hannachi (Tunisie), Mejd Riadh (Syrie) et Abdallah El Kard (Algérie)
Lassaâd Zouari a présenté les grandes lignes de cette soirée qui lui a valu, selon ses dires, une bonne période de préparation. « J'ai commencé à faire mes recherches sur le parcours de Jamoussi en mars 2009, avant même qu'on ait annoncé le centenaire de l'artiste. J'ai dû me déplacer à Paris, en Algérie et auprès de la famille de l'artiste où j'ai fouillé longuement dans les archives et j'ai trouvé des trésors laissés par notre chanteur national, sachant que j'ai recensé plus de 350 chansons appartenant à Jamoussi qui sont totalement ignorées par les mélomanes tunisiens.
Une véritable fortune musicale qu'on se doit de sauvegarder ! » Il a ajouté qu'il avait eu l'occasion de découvrir que Jamoussi est répertorié dans les archives de la Bibliothèque Nationale de France depuis 1936, date de sa première chanson intitulée « Fi Chatt Mahla Khatwitha » composée par Maurice Ben Aïssa. Il a souligné l'importance et la valeur artistique des centaines de chansons qu'il a également dénichées dans les archives algériennes du fait que Jamoussi a passé environ dix ans, de 1945 à 1954, dans ce pays où il a fondé l'Opéra, (actuellement appelé Théâtre National Algérien). « En tant que chercheur académicien, a-t-il confié, je peux dire que j'ai trouvé dans ces archives de quoi écrire un livre sur le parcours de Jamoussi que j'ai intitulé « De la mémoire vivante de la musique tunisienne » et qui va bientôt paraître. Sachant que mon travail s'est borné uniquement sur 160 chansons enregistrées. Mais il y a au moins 350 autres chansons qui se trouvent en France, en Algérie ou chez la famille de l'artiste qui ne sont pas encore exploitées. Ce que j'ai fait n'est qu'un effort personnel, tous ceux qui veulent faire des études ou des recherches sur l'artiste, trouveront sans doute un héritage musical très riche ! C'est donc à partir de ce livre que j'ai eu l'idée de produire ce spectacle à l'occasion du centenaire de Jamoussi pour faire profiter un public plus large de la valeur de cet homme et de ses œuvres. »
Concernant le spectacle, M. Lassaâd Zouari a indiqué que chacune de ses parties est consacrée à un aspect de la vie de l'homme et de ses activités artistiques sans pour autant que les parties soient dissociées. Il a indiqué, à la grande surprise des assistants, que le spectacle comprenait 100 chansons ! « Cent chansons en deux heures ? », s'exclamèrent les assistants. « Eh, oui, répondit le conférencier, mais une minute pour chaque chanson, de telle sorte que les chanteurs auront à interpréter le premier vers et un refrain, mais la transition est assurée par une phrase musicale choisie par moi-même tout en veillant à la cohérence et à la continuité du spectacle. Tous les chanteurs seront en mouvement continu et chacun interprètera le morceau qui lui est accordé » C'est donc, a-t-il affirmé, un spectacle dynamique, complet et distractif.
Les sons, les lumières et les différents décors joueront un grand rôle dans le passage d'une partie à une autre. De même, la troupe musicale, formée d'instrumentalistes compétents de Tunis et de Sfax, sera entièrement orientale, aucun instrument électrique ou électronique ne sera présent. Il sera fait appel à un joueur de « ribab » dans une partie de la soirée. « D'ailleurs, Jamoussi, a-t-il fait remarquer, était contre l'introduction de ces instruments étrangers dans la troupe musicale arabe ! ». Il a ensuite donné les titres de chaque partie qui sont choisis en fonction de la vie personnelle de l'artiste et de son parcours musical ; il y aura donc en premier lieu « l'univers » suivi de « la nature », ensuite la « patrie et la mère », « images de la société » et enfin « lui et Eve ». En chaque partie, seront interprétées les chansons correspondantes. Il a par ailleurs révélé aux assistants les noms des chanteurs qui vont interpréter les différentes morceaux programmés dans cette soirée. Il s'agit de Hanène Mhiri, Nadia Khalas (Maroc), Dorsaf Hamdani, Chokri Omar Hannachi, Majed Riadh (Syrie) et Abdallah El Kard (Algérie). Ces trois derniers étaient présents lors de la conférence et ont pris la parole pour donner leurs impressions sur l'expérience qu'ils ont vécue en participant à ce spectacle et qu'ils ont trouvée très enrichissante. Le spectacle s'appuiera également sur une projection où il sera question d'enregistrements de quelques chansons chantées de vive voix par Jamoussi qui paraîtra sur écran et les musiciens sur scène vont l'accompagner de leurs instruments. « C'est un exploit pour moi, a conclu Lassaâd Zouari, par lequel j'ai voulu passer en revue la vie créative de ce grand musicien encore méconnu surtout par les nouvelles générations. Puisse ce travail offrir les prémices à d'autres recherches sur cet artiste pour faire valoir encore ses œuvres artistiques à l'intérieur comme à l'extérieur du pays!»


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