La Conférence des Compétences Tunisiennes à L'Etranger s'est déroulée hier à Tunis. M. Naceur El Gharbi, ministre des Affaires Sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'Etranger a présidé les travaux de cette cérémonie qui a enregistré la présence de quelques dizaines de compétences tunisiennes vivant et exerçant un peu partout dans le monde, notamment en Europe. Dans son discours d'ouverture, le ministre a surtout mis en exergue le rôle de la communication qui doit exister entre la Tunisie et ses enfants vivant à l‘étranger. « Eu égard aux changements subis dans notre vie de tous les jours, il faut comprendre que les Tunisiens vivant à l'étranger sont aussi sous l'influence de leur pays d'accueil. Ceci nous pousse, a encore affirmé M. Gharbi, à repenser nos politiques de communication dans l'objectif de réussir à faire passer nos messages vers nos concitoyens, tout en prenant en compte les différentes composantes et des variables régissant le lien de nos colonies à l'étranger ». Bien qu'une vision claire n'existe pas encore, l'objectif est « celui de consolider le sentiment d'appartenance à la Tunisie, et d'être au courant de tout ce qui se passe dans le pays », a souligné le ministre. Communication La communication, étant un élément clé dans la relation entre les Tunisiens à l'étranger et leur pays, ne doit cependant pas véhiculer un message vide. Les Tunisiens à l'étranger, ou du moins ceux ayant participé à ladite conférence, ont manifesté leur disposition à s'unir avec tous les autres Tunisiens pour la réalisation des objectifs de développement et de progrès de la Tunisie. Les médecins, professeurs et hauts cadres parmi les participants ont centré les débats sur leur contribution aux efforts d'attraction d'Investissements Directs Etrangers (IDE), leur contribution dans la recherche scientifique, le transfert technologique, le transfert d'argent ou encore l'emploi. Réseaux spécialisés D'autres points ont par ailleurs été soulevés, tels que la création de réseaux spécialisés de Tunisiens actifs à l'étranger dans des domaines déterminés tels que l'informatique, la pharmacie, la biologie ou autres. D'ailleurs, une association existe déjà. Elle rassemble des cadres tunisiens vivant en Australie et en Suède. Une autre encore, est l'association créée par les cadres originaires du gouvernorat de Monastir et qui a permis de créer un réseau réunissant les cadres résidents dans cette région et leurs homologues actifs dans différents autres pays. Ce genre d'initiatives est l'un des moyens les plus performants dans la création de liens entre les compétences vivant à l'étranger et ceux résidents en Tunisie. Les objectifs de la communication peuvent être plus performants, surtout avec les technologies de communication disponibles de nos jours. Il s'agit d'un travail de longue haleine. Une tâche où la communication semble jouer un rôle primordial. Le nombre des compétences tunisiennes à l'étranger ne cesse de croître d'une année à l'autre. Ils sont actuellement au nombre de 8348. La majorité est composée de cadres dans l'enseignement et la recherche scientifique, où l'on dénombre quelque 2083 cadres. On compte aussi 1938 architectes, 893 médecins et pharmaciens, pas moins de 380 cadres dans l'informatique, 89 avocats ainsi que 1105 hommes d'affaires et 1860 autres dans différentes spécialités. Leur répartition, jusqu'en 2009, démontre que c'est l'Europe, avec 5108 cadres, qui est toujours en tête. L'Amérique du Nord attire 1671 cadres tunisiens, alors que les pays arabes en attirent 1329. On compte par ailleurs 158 compétences tunisiennes dans les pays d'Afrique, 70 en Asie et 12 en Australie.